Drame, écrit et réalisé par Stephen Dunn, dont c'est le premier long-métrage, Closet Monster est une véritable petite pépite venue du Canada. L'histoire nous fait suivre Oscar, un jeune homme de dix-huit ans, vivant depuis l'enfance marqué par le divorce de ses parents et la violente agression d'un garçon homosexuel de seize ans dont il a été le témoin. Il a pour ami un hamster avec qui il dialogue, ce qui l'aide à survivre. Ce scénario, intrigant, nous plonge pendant environ une heure et demie, dans un récit écrit avec intelligence et délicatesse. Celui-ci traite de nombreux thèmes forts comme les traumatismes liés à l'enfance, l'adolescence, les conflits familiaux, l'orientation sexuelle, l'homophobie, ou encore de rêves d'avenir. Toute cette dramaturgie mélangée donne lieu à des scènes puissantes et mémorables. Mais malgré toutes ces tragédies rencontrées, le ton du film n'est pas plombant pour autant. En effet, il distille des bribes d'humour avec précision tout du long, arrachant de nombreux sourires. L'ambiance est elle organique, en grande partie grâce à la touche fantastique que comporte la narration. Ce magnifique parcours de vie est porté par des personnages attachants et touchants, interprétés par une distribution comportant des acteurs talentueux entre Connor Jessup, Aaron Abrams, Joanne Kelly, Aliocha Schneider, Sofia Banzhaf et Jack Fulton. Les échanges entretenus par tous ces rôles nous offrent des échanges riches en émotions, notamment à la faveur de mots impactant, authentiques et d'une belle justesse. Seul regret, que le petit rongeur ne soit pas plus exploité. Le fond est sublimé par la forme grâce à la réalisation de qualité de Stephen Dunn. Sa mise en scène caméra à l'épaule se veut proche de ses protagonistes et de l'action, afin de nous faire ressentir leurs désirs et leurs sentiments. De plus, elle comporte d'excellentes idées de mise en scène et est pleine de symbolismes. Ce visuel d'une grande fluidité est en plus accompagné par une b.o. jouissant d'une grande présence pour notre plus grand bonheur auditif. Celle-ci est particulièrement agréable, mêlant sons électro et chansons aux textes collant à merveille avec le propos. Ce déchirant vécu s'achève sur une fin bouleversante, autant emplie de tristesse que d'espoir, venant mettre un terme à Closet Monster, qui, en conclusion, est une œuvre absolument admirable, devant à tout prix être découverte et reconnue comme telle.