Ayant beaucoup aimé les deux films palestiniens précédents de Hany Abu-Assad ("Paradise Now" et "Omar"), je ne pouvais pas faire autrement que d'aller voir "le chanteur de Gaza", même si je savais que le genre était très différent. Après 2 films militants, "Le chanteur de Gaza" s'intéresse à l'histoire véridique de Mohamed Assaf, un jeune gazaoui à la voix extraordinaire qui poursuit un rêve : chanter à l'Opéra du Caire. Ce rêve, il l'a partagé avec Nour, sa sœur, qu'une insuffisance rénale a emportée. En 2005, encore gamin, avec elle et deux copains de leur âge, il avait monté un petit orchestre qui se produisait dans des mariages. On le retrouve en 2012 où il va réussir, au prix de mille difficultés, à participer à l'émission Arab Idol, la Nouvelle Star du Moyen Orient. Sélection au Caire, en Egypte, pays de Oum Kalsoum, Finale à Beyrouth, au Liban, pays de Feyrouz.
On pourra faire le reproche au film d'être parfois un peu tire-larme mais il n'empêche, on se laisse vite gagner par l'émotion ne serait ce que grâce à la musique et à la voix de Mohamed Assaf (on peut penser que le c'est sa voix qui double dans les chansons le comédien Tawfeek Barhom qui interprète son rôle. Des images d'archive permettent d'ailleurs de voir Mohamed Assaf lors de la finale de Arab Idol). Par ailleurs, Hany Abu-Passad n'oublie pas de parsemer son film de touches soit féministes soit politiques quant à la condition des habitants de Gaza. Un exemple : à sa mère, qui lui dit qu'avec ses dialyses elle ne pourra jamais se marier, Nour répond que cela ne la gêne pas, car, dit-elle, il est préférable de nettoyer ses reins que de nettoyer une maison. Il pose aussi une question : fait-on forcément plus pour la cause palestinienne en combattant les armes à la pain qu'en arrivant à réunir tout le moyen orient arabe autour de cette cause par la seule qualité de sa voix ?