Bad Boys 4 est un constat affligeant que depuis le deuxième (et meilleur) film, la saga n'a plus rien à raconter, alors elle confie sa caméra à des techniciens qui pensent que la secouer dans tous les sens pendant les scènes de combat, ça fait cool (on ne comprend rien à ce qu'on regarde), elle multiplie le nombre de plans à la minute (même dans les scènes de dialogues, c'est limite pathologique à ce stade), enchaîne les gags sur la sénilité de ses héros (Martin Lawrence, qui a ici pour running-gag de raconter n'importe quoi, car il gâtouille, sauf que l'ensemble de ses répliques ne tient que dans ces phrases sans sens, c'est long, mais long...), faisant passer le célèbre duo pour des spectateurs de leur propre film. On aurait pu les enlever, que ce quatrième opus n'aurait pas été si différent. Les caméos (plus clinquants, on meurt) n'ont pas besoin d'eux : oui, on a tous bien vu Michael Bay dans la voiture, et le mec qui fait rire en démontant les vidéos d'influenceurs (et que fait-il ici ? Son célèbre geste des mains en l'air... Et s'en va. On espère qu'il a touché beaucoup, pour cette intervention ridicule). L'enquête pour disculper leur ancien boss ? Regardez bien : les co-équipiers et le fiston font 90% du taf. Jusqu'à l'aveu total que les Papy-Boys devraient prendre leur retraite bien méritée :
ils assistent au combat final...sur télévisions, et commentent la bataille. Heureusement qu'ils ont une petite scène de flingues après cela,
pour quand même montrer qu'ils savent tenir un gun (et la caméra qu'ils secouent eux-mêmes, ambiance "jeu vidéo" ultra kitsch), heureusement que les deux acteurs ont l'air de s'amuser ensemble (surtout quand ils répètent pour la millième fois la chanson "Bad boy, bad boy...", pour surfer sur la nostalgie du spectateur, et nous rappeler le titre du film qu'on regarde, on ne sait jamais, si l'on gâtouille nous-mêmes...). Mais on se casse les dents tellement souvent dans ce film purement commercial, entre un hélico dans l'eau qui sent le numérique à mille mètres, et une introduction de l'info du "
croco albinos de 5m, qui serait toujours dans les parages
" qui est tellement mal amenée ("un indice, chez vous, à la maison") qu'on devine toute la fin du film, sans se tromper. Franchement, dans ce projet mal écrit, boursouflé, très mal filmé (épileptiques s'abstenir), on pense que ce ne sont pas les deux papys qui gâtouillent le plus, mais ceux qui les agitent péniblement dans un scénario vide et lourdingue.