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    Metropolis
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    293 critiques spectateurs

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    ASSRANCETOURIX
    ASSRANCETOURIX

    21 abonnés 303 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 décembre 2021
    Classique des classiques, un des nombreux chef d'oeuvres de Fritz Lang, un eesthétique d'époque époustouflante.histoire un peu alambiquée.
    Isaac L
    Isaac L

    8 abonnés 111 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 décembre 2021
    Considéré comme l'un des tout premiers films de science-fiction, Metropolis, réalisé par Fritz Lang et un monument du 7ème art.
    Pour un film qui a 90ans, les effets spéciaux restent toujours crédibles et réussis, et ce, grâce à de nombreux effets pratiques. La ville de Metropolis est immense et tentaculaire, on ressent parfaitement toute la grandeur de la mégapole. Les décors sont époustouflants et l'architecture est magnifique et élégante. La stricte distinction entre le monde des riches et celui des ouvriers est très bien retranscrit à l'écran. J'ai beaucoup aimé la manière dont le film critique les inégalités : il ne dit pas qu'il faut supprimer les riches et mettre les pauvres au pouvoir, il dit que les deux classes doivent pouvoir s'entendre et travailler ensemble. Ce qui est beaucoup plus pertinent à mes yeux. J'ai également beaucoup aimé les éléments de SF, comme la femme robot par exemple, et voir comment elle va réussir à pervertir et manipuler les foules d'ouvriers. Le personnage principal, Freder est très humain, ce qui le rend très attachant, et sa relation avec son père ; qui est tout le contraire de son fils : est bien amenée. Pendant le visionnage, je me suis rendu compte que bon nombre de films de SF (comme Terminator, Star Wars en trautre) doivent beaucoup à Metropolis, car ils se sont inspirés de pas mal d'éléments du long métrage de Fritz Lang.
    Un classique qui permet de comprendre un énorme pan du cinéma de SF.
    Micdelune
    Micdelune

    10 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 novembre 2021
    Film magistral par excellence. Vision dantesque d'un futur puisant aux sources bibliques. Métropolis, tour de Babel moderne, est somme toute un monument. On peut apprécier l'oeuvre initiale mais beaucoup dans notre société actuelle y trouveront des longueurs et n'apprécieront pas le surjeu des acteurs du muet. Pour cela, n'en déplaise aux puristes et autres gardiens du temple je conseille de visionner la version mise en musique par Moroder. On aime ou on n'aime pas... Moi j'adore... Le film est magnifié et plus rythmé par cette bande sonore et c'est une très belle introduction à l'oeuvre originale en pouvant toucher un public plus large.
    Spider cineman
    Spider cineman

    152 abonnés 2 029 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 juillet 2021
    Film visionnaire, de la science-fiction dans les années 20-30, des thématiques reprises un souci des effets spéciaux d époque au service d un film de référence et ... ça passe, même aujourd'hui
    Vincent91
    Vincent91

    1 abonné 6 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 juin 2021
    Premier blockbuster de l'histoire du cinéma et summum du cinéma muet, Fritz Lang réussit son pari (coûteux). Tour à tour décrit comme une oeuvre nazi ou communiste (selon les besoins de ses détracteurs).
    stans007
    stans007

    23 abonnés 1 313 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 août 2022
    Mise en scène monumentale pour ce chef-d’œuvre de science-fiction, de l’expressionnisme allemand et du cinéma tout court. On est bluffé par son inventivité : architecture futuriste, androïde, effets spéciaux … A la fois caricature du capitalisme et du taylorisme, de l’asservissement des travailleurs du sous-sol au profit des nantis qui vivent au dessus, il conclut cependant par une poignée de main scellant la collaboration des classes: "Entre le cerveau et les mains, le médiateur doit être le cœur", phrase également énoncée au début.. Le tout accompagné par de nombreuses références à la Bible et une musique symphonique à la longue envahissante. Un peu trop long à la fin - on pourrait raccourcir l’intermède.
    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    133 abonnés 1 624 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 décembre 2020
    Film culte, il est surtout un film monstre tout d’abord par le budget engagé qui coulera même les studios au vu du fiasco commercial à sa sortie, aussi par le nombre de figurant, sa longueur et son histoire rocambolesque. En effet, ce film est un miracle ; pellicules perdues, endommagées ; il renait de ses cendres en 2008 après un gros travail de reconstruction. Thea Von Harbou, compagne de Fritz Lang, écrit un scénario un peu angélique dans lequel toutes les classes sociales finiraient par se réunir autour d’un même idéal. Une forme d’anti communisme avant l’heure et un contrepied à l’autre film engagé de l’époque prônant à l’inverse la lutte des classes ; « Le cuirassé Potemkine ». Pour cette raison, Hitler fit de ce film son emblème et proposa même à Fritz Lang de diriger les studios de la propagande nazi. Proposition qui le fit fuir l’Allemagne. Sa compagne, elle, restera et partagera pour partie l’idéologie nazi ; ce qui apporte de la confusion quand on voie ce film dont le message est qu’il faut un médiateur entre la tête et les mains. Qui est la tête ? Les mains ? Et le cœur ? Donc c’est la plus grande faiblesse du film, ce discours utopiste alambiqué voire parfois confus. Pour le reste ce film est une œuvre incontournable du 7ème art.
    Damien Taymans : « En 2026, l’industriel Joh Fredersen dirige une gigantesque ville construite entièrement à la verticale séparée en deux : en haut, le quartier des puissants, en bas celui des travailleurs. Son fils Freder s’aventure dans les entrailles de la cité et découvre que des ouvriers se tuent à la tâche toute la journée pour permettre à Metropolis de perdurer. C’est également dans ces lieux qu’il fait la connaissance de Maria, jeune femme engagée qui prêche l’espoir et fait naître chez ses frères une espérance d’amélioration de vie lorsque le médiateur débarquera pour les sauver. Mais retranché dans sa sombre demeure, un savant fou enlève Maria pour donner son apparence séduisante à un robot qu’il a conçu et auquel il ordonne de soulever les ouvriers pour détruire la ville…
    Au lendemain de la Première Guerre mondiale, l’Allemagne est en proie à de multiples crises politiques et sociales, à l’inflation et au chômage. La création artistique, quant à elle, se voit libérée et en profite pour battre son plein, se déversant notamment dans une nouvelle tendance à la mode : l’expressionnisme. Après avoir conquis les domaines pictural et littéraire, l’expressionnisme touche le septième art, devenu pour beaucoup le meilleur moyen de lutter contre l’art élitiste progressiste et le divertissement de masse réactionnaire. En 1920 naît Le Cabinet du docteur Caligari qui use de nombre d’artifices pour imposer son style propre (décors en trompe-l’œil, fausses perspectives, gestuelles extrêmement stylisées, cadrages obliques, éclairages dramatiques, maquillages surfaits, …). Le fantastique cinématographique se développe dans l’Allemagne de l’entre-deux-guerres en dressant le portrait de monstres, légendaires ou mythiques (Le Golem) et des héros germaniques. Une nuit de 1924, dans un voyage effectué en Amérique avec Pommer, magnat des studios allemands Ufa, Lang est subjugué par l’architecture newyorkaise, aux contours géométriques et aux élévations unanimement verticales, des décors atypiques qui retrouveront un alter ego dans les bâtiments de Metropolis représentant un monde futuriste à l’instar des Amériques en avance sur leur temps.
    Comme dans Nosferatu et Caligari, l’architecture joue ici un rôle prépondérant, devenant un personnage à part entière, stigmatisant l’organisation draconienne de la cité qui trouve également une correspondance du côté de la foule d’esclaves aux démarches robotiques qui se déverse en longues rangées monotones avec une précision millimétrée. En ce sens, Metropolis semble davantage s’attacher à dépeindre la situation du Nouveau Monde dont les masses se retrouvent écrasées par le pouvoir d’un capitalisme grandissant qu’à stigmatiser les dérives sociétales germaniques post-1918. La société de Metropolis, à l’instar de celle outre-Atlantique, est construite sur une opposition entre bourgeoisie et prolétariat, antagonisme soutenu par de nombreux éléments : le cadre de vie (les quartiers rayonnants et spacieux d’en haut et les maisonnettes resserrées du bas), les apparences (les riches sont épanouis comme l’illustre l’image christique de Freder dans les Jardins éternels tandis que les pauvres semblent bien ternes et se voient vêtus à l’identique) et les activités (oisives pour les bourgeois et inexistantes pour les prolétaires). Renvoyant à de nombreux mythes (comme la métaphore de la tour de Babel conté par Maria), le scénario édifié par Theo von Harbou, l’épouse de Lang, accumule les points de dissension entre les deux classes en les confinant dans un rôle particulier : les ouvriers sont les mains, Fredersen et le scientifique sont les cerveaux tandis que l’élément essentiel (le cœur représenté par le médiateur à savoir Freder) manque pour l’équilibre de la cité.
    Bien plus qu’une simple fable moralisatrice à dessein sociologique, Metropolis vaut aussi et surtout pour son introduction de thèmes qui seront constitutifs de nombre d’œuvres science-fictionnelles futures, à savoir l’intelligence artificielle (l’androïde Futura créée à l’image de l’homme qui échappe rapidement au contrôle de son créateur) et la perte du contrôle de l’humain sur les créations technologiques (une thématique largement exploitée qui fut à l’origine de la paranoïa réac’ post-1945). Metropolis ne se voit en rien altérée par le poids des années qui se sont déversées : il conserve son statut d’œuvre fondamentale, de pierre angulaire autant du cinéma expressionniste allemand (dont elle est un des derniers représentants) que du patrimoine artistique mondial (accessit stigmatisé par l’UNESCO notamment). »
    tout-un-cinema.blogspot.com
    Fabien S.
    Fabien S.

    544 abonnés 4 150 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 novembre 2020
    Un chef d'oeuvre du cinéma allemand . Un très beau film de science-fiction sur l'arrivée du totalitarisme.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 7 juin 2020
    Etrange expérience pour moi que la découverte de ce classique des années 20 et précurseur des films de science-fiction.
    Dans ce film qui se charpente en 3 découpages succincts (Commencement, interlude, furioso) je l'ai entamé par un premier acte en noir et blanc dans sa version Anglaise. J'ai poursuivi le trait en Version Française et colorisée.

    Sur ce premier aspect, le constat est implacable. La version noir et blanc est de loin celle qui m'a le plus emballé, en la consolidant dans sa représentation vintage, celle qui l'a vu naître. La version couleur est arrivé en 1984, avec une toute nouvelle Bande son rock new wave qui l'accompagne tout du long et si elle a su convaincre certains, ce n'est pas mon cas.
    Le fait d'avoir switcher d'une version à l'autre en quelques secondes m'a permis d'analyser cela instantanément sans avoir un avis tronqué du fait d'un visionnages espacé dans le temps entre ces deux versions.

    Bien trop criarde et avec un manquement important dans la finesse de sa mise en couleur, elle perce la rétine. Le jeu de lumière perd dès lors toute sa saveur. Giorgio Moroder le responsable de ce changement s'amuse en plus à nous jouer le jeu de la quadrichromie dans plusieurs séquences. En passant du jaune, au bleu, puis au rouge etc ... en l'espace d'une poignée de secondes il nous aveugle de ses couleurs flamboyantes. Si vous hésitez un instant entre les deux moutures, n'hésitez plus, revenez aux fondamentaux, Le Ying et le Yang est fait pour vous.

    Cette première analyse de post-production faites, il est temps de se demander si celui qui est canonisé comme étant le "plus grand film de science-fiction de tous les temps" via son affiche le mérite t-il vraiment ?

    Près de 25 ans avant lui "le voyage dans la lune, court métrage Français de science-fiction voyait le jour. Une minorité à sans doute vu ce film, mais une grande majorité connait l'affiche iconique qui l'illustre, celle de l'obus qui éborgne l’œil de la Lune. Ce fût le premier film de science-fiction de l'histoire du cinéma.
    Plusieurs films se sont succédés dans ce registre, dès lors "Métropolis" n'a rien inventé, mais il l'a magnifié. A la manière des Anglais qui ont inventé le football, les brésiliens eux l'ont sublimé. Et c'est dans ça que ce film est pour beaucoup un intouchable du cinéma.

    C'est effectivement l'une de ses grandes qualités. Il est sorti durant la période faste du cinéma Allemand, ou l’expressionnisme, mouvement créatif nouveau se faisait la part belle. Fritz Lang, également réalisateur de "M le maudit" (qui emprunte lui aussi son inspiration à ce courant artistique) en a tiré profit en l'agglomérant avec le surréalisme de la science-fiction, lui conférant un style si particulier.

    Dans cette métropole tentaculaire ou les réseaux de circulations se font sous la terre, à la surface et dans les airs nous rappelant grandement la ville chérie de Batman, l'opposition entre les classes est savamment mis en scène.
    Les CGI de l'époque avec la méthode du miroir incliné pour donner une impression vertigineuse aux spectateurs est diablement réussie. Dire qu'on s'y croirait presque ce serait un tantinet exagéré, le film a presque 100 ans quand même .. Mais la réalisation sur cet aspect est impeccable, ce genre de décors nous n'en verront plus, c'est terminé, baisser le rideau. Voila pourquoi il faut s'en émerveiller.

    Et puis, au cœur de cette immense mégapole, la pyramidale Tower Babel, référence biblique du désir insatiable de l'homme à vouloir assouvir ses désirs de gloires et de puissances. Elle surplombe la ville à la manière d'un dictateur qui s'élève au dessus du peuple. Le fait de la filmer en contre plongée accentue ce sentiment. Le scénario du film, la façon dont est bâtit cette métropole sur deux étages, et la façon de la filmée pourrait expliquer pourquoi ce film à l'époque était qualifié de pro Nazi est pourquoi il a suscité l'admiration d'Adolf Hilter. Il voyait en Lang, l'ambassadeur du cinéma Nazi dans les années à venir, avant que celui-ci prenne la fuite loin de l'Allemagne et de l'avènement du parti tyrannique. Il a été bien inspiré pour le coup notre ami.

    Une fois la toile de fond posée, il en reste un scénario efficace. L'idée d'une ville scindée en trois niveaux reliée par des ascenseurs, c'est très bien vu. Et la différence entre les effets de lumières d'un niveau à l'autre également. Pour le reste c'est du plus classique mais ça fait le taf.
    Malgré tout, le film ne restera pas dans les mémoires par le déroulement de son histoire, c'est loin d'être le film le plus captivant que j'ai eu à voir de ma vie.
    S'il inspire tant, encore aujourd'hui, c'est pour tout ce que J'ai pu mentionner au préalable l'élevant au rang de mastodonte du cinéma.

    En voici quelques exemples : Le design de C3PO nettement inspiré de celui de Maria. Métropolis chef lieu de l'univers de Superman. Blade Runner, dont je vais parler prochainement car il s'agira de ma prochain critique, a une réplique conforme à l'un des grattes-ciels du film, l'un des jeux les plus cultes de l'histoire : Final Fantasy VII qui reprends le concept Ville haute/ville basse, dans un univers futuriste ...

    Un film à voir au moins une fois pour comprendre l'influence qu'il a eu dans le cinéma d'aujourd'hui.
    AdriBrody
    AdriBrody

    9 abonnés 620 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 juin 2020
    "Metropolis" est une oeuvre d'art. Je conçois que ça ne plaira pas à tout le monde, mais pour toute personne désireuse d'en découvrir un peu plus sur le cinéma se doit de regarder Metropolis. C'est un des piliers de la SF moderne et si c'est parfois un peu vieillot, de nombreux effets marchent toujours aujourd'hui et regorgent de bonnes idées.
    Réalisé en 1927, ce que dénonce le film, c'est-à-dire la lutte des classes et les riches qui utilisent les pauvres pour se faire de l'argent est toujours d'actualité aujourd'hui (et le sera sûrement encore longtemps).
    Peut-être un poil long, Fritz Lang montre les ouvriers déshumanisés (je me demande si Chaplin ne s'est pas inspiré de ce film) semblables à des robots.
    Un grand film fait par un immense réalisateur.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 6 mai 2020
    Si « Metropolis » n’est pas le premier film de science-fiction au cinéma, il est celui qui marqua durablement les générations de cinéastes qui s’investirent dans le genre. Aujourd’hui, le nombre de liens de parenté avec « Metropolis » semble illimité. Pourtant, ce film sujet à polémique fut un désastre commercial et faillit provoquer la faillite du plus grand studio allemand de l’époque. Œuvre phare de l’expressionnisme allemand, « Metropolis » est sorti en 1927, l’année charnière qui a vu se côtoyer le premier film parlant de l’histoire et la quintessence du langage cinématographique muet issu de divers horizons avec des films comme « l’Aurore », « Napoléon », « Le mécano de la générale, « Octobre » …
    Renommé pour le gigantisme de ses décors, la précision de ses maquettes et pour l’utilisation inédite de certains effets spéciaux, le film de Fritz Lang a aussi pour thématique la lutte des classes. Mais au lieu de prendre ouvertement parti et de faire de son film un manifeste, Lang s’écarte de la dimension politique pour nous livrer un véritable pamphlet humaniste.

    Au premier plan, nous assistons à un fondu de la ville avec la machine. Metropolis, la ville, est le parachèvement de l’ère industrielle dans la mesure où ces deux éléments ne forment plus qu’un seul et même corps. De rouages enclenchés à une cadence infernale il sera question durant tout le film. Mais où est la place des hommes au sein de cette mécanique ? Au plan suivant, nous les voyons défiler comme des automates qui se croisent sans lever la tête à l’heure de la relève. Par le regroupement et le mimétisme de leurs mouvements, ces hommes ne semblent former qu’une seule et même entité, une seule masse. Tous sont rangés sous la bannière de la condition ouvrière. Comme dans « Germinal » de Zola, la ville machine est personnifiée en un monstre qui engloutit les ouvriers jusqu’au plus profond de ses entrailles. Cela est suggéré au propre avec un ascenseur comme au figuré avec la métamorphose de la machine centrale en Moloch, divinité païenne qui avale les ouvriers par poignées. Tel un orgue maléfique, cette machine centrale chauffe, les hommes ne peuvent la contenir à l’aide de leurs seuls membres, et l’accident ne compte pas ses victimes. Nous sommes à l’ère de la vapeur et du travail chronométré.

    Au sein de la ville riche sur les toits de Metropolis, c’est l’inverse, nous constatons une somme d’individualités. Le désordre de la course sportive contredit l’uniformisation de la foule des ouvriers ou de celle de leurs enfants simplement vêtus de haillons. Les privilégiés de Metropolis, ces dieux du stade, cultivent aussi bien leur corps que leur esprit en flânant entre deux conversations au sein de somptueux jardins. Au sommet, Metropolis est gouvernée par Joh Fredersen, un maître insensible qui dispose de toutes les technologies de pointe en matière de communication et de surveillance. C’est-à-dire, une multitude de boutons qui lui servent d’interfaces avec le monde qu’il dirige. Que sa ville brille de mille feux est le credo de Joh Fredersen. En dehors de cet aspect, il n’a que mépris pour les hommes, il se soucie plus des dégâts mécaniques que des pertes humaines survenues lors des fréquents accidents, et il n’hésite pas à licencier ses contremaîtres. Ne pouvant pas contrôler son propre fils à l’aide d’un bouton, il charge un espion de le surveiller.

    Mais au cœur des catacombes de la cité, un contre-pouvoir est amorcé : la religion chrétienne prônant l’égalité entre tous les hommes est enseignée par Maria. Lors d’une scène précédente, cette sainte prêtresse a su convertir Freder, le fils de Joh Fredersen, et lui faire prendre conscience de la misère quotidienne des petites mains de la cité. En échangeant sa place avec un ouvrier, Freder assimile que l’impossible est demandé aux hommes. La lutte de classes est fréquente au cinéma, mais rarement, elle n’aura connu une telle puissance évocatrice. Lors d’un prêche, Maria, assimile le gigantisme de Metropolis à la tour de Babel. Au cours d’une séquence, la science-fiction s’éclipse pour laisser place au péplum. Le mythique côtoie le contemporain. « Metropolis » puise dans les luttes ancestrales pour donner corps aux dérives modernes. Ces références évoquent l’ordre cyclique du monde, car si le cadre change, les luttes restent foncièrement des mêmes. Au centre de cette histoire, Freder sera le médiateur entre les deux mondes, entre le cerveau et les mains de la métropole tentaculaire.

    Cependant, une ombre est jetée sur la société secrète. Il s’agit de la figure récurrente chez Fritz Lang, celle du diabolique. La même figure que l’on retrouve dans le « Docteur Mabuse « . Cet ingénieur-savant-fou souhaite voir triompher la machine sur le règne de l’homme. Pour cela, il a crée un double mécanique et maléfique de Maria. En fin de compte, ce qui se joue entre toutes les forces en présence de Metropolis n’est que l’extension d’une tragédie familiale. Désemparés par la perte d’une même femme, Joh Fredersen et le savant-fou ne jurent que par l’avènement de la machine pour combler l’absence de chair, de vitalité dans leur quotidien. Au contraire, c’est par l’amour qu’il éprouve pour Maria que Freder sera amené à considérer les ouvriers avec empathie et servira de relais entre deux sociétés qui s’ignorent.

    Dans la seconde partie du film, le Diabolique utilise les traits de Maria pour donner corps à son robot. Tour à tour, Maria est transformée en une sorte de putain de Babylone, une autre figure mythique qui corrompt les riches par ses danses torrides, et en un double maléfique de la prêtresse qui dispense des prêches haineux aux ouvriers. Même lors d’une révolution, les schémas sont reproduits : les privilégiés restent individuels et s’entretuent pour la belle pendant que les opprimés détruisent tout en masse, comme une meute de moutons enragés. Sans le cerveau de la ville, la meute provoque une inondation qui met en péril la vie des familles ouvrières. Pour les opprimés, le prix à payer est toujours élevé, car ce qui provoquera un simple désagrément chez les privilégiés, c’est-à-dire une coupure d’électricité paralysante aura des conséquences destructrices sur les foyers des bas-fonds.

    Entre le cerveau et les mains, l’union est primordiale pour que toute société prospère. Cette union, c’est le cœur. Il est personnifié par le personnage de Freder. C’est lui qui guide à la fin la poignée de main entre le maître de la ville et le représentant des ouvriers.

    À une époque où le progrès est exclusivement industriel, Lang place l’humain au centre, le cœur humain, le seul médiateur possible entre les classes.
    DaftCold
    DaftCold

    20 abonnés 213 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 15 mars 2020
    Il est certes incroyablement réalisé... Mais 2h30 de film muet aujourd'hui c'est vraiment long. Et c'est ce qui le rend difficile à regarder. On a beau être impressionné des images pour l'époque, faut dire que la narration est moins réussie et que l'ennui fini par prendre place. Mais tout amateur de film muet y trouvera son bonheur ! ( Même si il l'aura probablement déjà vu ...)
    Jack G
    Jack G

    5 abonnés 175 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 28 février 2020
    Après la Première Guerre mondiale, le cinéma allemand entre dans une période d’ébullition créative sous l’égide de réalisateurs célèbres, dont Fritz Lang. L’expressionnisme met alors l’accent sur le réalisme et devient un séisme avant-gardiste qui atteint le monde entier. Sa fascination pour les impulsions sombres et torturées préfigure l’Allemagne nazie. Fondé sur les tendances parallèles de l’art et du théâtre, l’expressionnisme recourt à des plateaux et des éclairages grandement stylisés. Le jeu d’acteur, délibérément appuyé, traduit les forces et les états psychologiques extrêmes qui bouillonnent dans la société allemande.
    Réalisé par Fritz Lang, le réalisateur tyrannique à l’emblématique monocle, et principalement scénarisé par son épouse, Thea von Harbou, Métropolis peut être assimilé à une superproduction, au regard des moyens financiers, matériels et humains engagés pour l’époque : 5 millions de Reichsmark (soit 15 millions de francs), une cinquantaine d’automobiles, 620 kilomètres de pellicule et 25 000 figurants.
    Le tournage débute en mai 1925 et ne se termine qu’en octobre 1926. Pour augmenter ses chances de donner naissance à un chef d’œuvre, Fritz Lang s’entoure du spécialiste et pionnier des effets spéciaux Eugen Schüfftan, connu pour avoir développé la technique qui porte son nom. L’effet Schüfftan, apparu dans Les Nibelungen (également réalisé par Fritz Lang) en 1923, est utilisé à grande échelle dans Métropolis, grâce à un miroir semi-réfléchissant incliné qui mélange maquettes et décors de taille réelle, donnant ainsi l’illusion d’un décor gigantesque en perspective, dont l’apparence est influencée par la visite de New-York par Fritz Lang, en octobre 1924, émerveillé par les gratte-ciels. Métropolis est également inspiré des mouvements futuristes et Art déco.
    La bande-originale, qui participe à la narration et à l’atmosphère grandiose et oppressante de cette ville futuriste, a été conçue pour être exécutée par un orchestre symphonique en accompagnement du film. Son compositeur, Gottfried Huppertz, s’est inspiré des œuvres de quelques-uns de ses plus illustres prédécesseurs, dont Wagner et Strauss, mais aussi de collègues contemporains, comme Miaskovski et sa symphonie n°6. Le chant liturgique du Dies irae est également repris, tout comme la Marseillaise, dont les premières notes sont aisément reconnaissables au cours de plusieurs séquences.
    Principale vedette de cette production prestigieuse et ambitieuse, Brigitte Helm est encore inconnue du public lorsqu’elle est recrutée pour jouer le double rôle de Maria et du robot, à seulement 19 ans. Malgré le tournage éreintant, et parfois dangereux, imposé par Lang, la jeune actrice obtient la reconnaissance en Allemagne et à l’étranger. Envoûtante, séduisante et hypnotique, Brigitte Helm offre incontestablement la prestation la plus aboutie et la plus convaincante. Enfin, les conséquences favorables en terme de notoriété sont les mêmes pour Alfred Abel (le maître de Métropolis) et Gustav Fröhlich, qui incarnent ici leur rôle le plus connu de leur carrière respective, bien que le premier ait déjà collaboré avec Lang pour Docteur Mabuse le joueur et Le Fantôme en 1922.
    Découpé en trois parties de durée inégale, le scénario de Thea von Harbou, bien que traitant de la révolte d’une classe inférieure opprimée, ne partage pas l’idéologie de films révolutionnaires contemporains tels que Le Cuirassé Potemkine. En effet, à l’inverse de la lutte des classes érigée en clé de voûte de l’œuvre phare de l’avant-garde russe, Métropolis prône et défend une collaboration des classes, une idéologie fasciste dans laquelle il semble nécessaire et légitime qu’un groupe social soit dominé par une autre, pour permettre l’unité nationale et la prospérité de toute la société. Ainsi, dans cette perspective, la morale et le message véhiculés par l’épilogue sont clairement conservateurs, au détriment des libertés individuelles, de l’égalité entre les hommes et des conditions de vie d’une classe sociale exploitée.
    Métropolis conclut la spectaculaire série des films expressionnistes, alors que ces productions font leur marque à l’étranger, et achève de fouiller encore plus profondément dans les anxiétés et les turbulences politiques qui hantent la République de Weimar. Toutefois, l’idéologie défendue par une artiste fidèle au nazisme jusqu’aux dernières heures de son existence, et l’emphase adoptée dans les interprétations caractéristiques de ce mouvement allemand emblématique décrédibilisent cruellement un scénario inédit, brillant et ambitieux. La technique des effets spéciaux, novatrice et ingénieuse, fait de Métropolis une référence primitive du genre de la science-fiction, glorifiée par une bande-originale de qualité et un scénario bien développé pour la fin des années 1920. Mais ces atouts ne suffisent pas à faire de Métropolis un chef d’œuvre car plane sur lui l’ombre terrifiante d’un nazisme en croissance.
    Jean-luc G
    Jean-luc G

    63 abonnés 772 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 décembre 2019
    Voilà un monument historique, qui accuse son âge malgré les restaurations, et qui resplendit cependant d'une stupéfiante modernité. Les scènes de foule sont monumentales, aussi saisissantes dans la marche au pas cadencé pour aller dans les ateliers que dans les agrégations d'enfants apeurés par la montée des eaux. On revoit la mécanique des Temps modernes de Chaplin, mais sans aucun sourire. Les portes immenses de la ville futuriste ou la beauté des corps aryens avaient de quoi plaire aux nazis, mais Lang délivre un message de réconciliation lors d'une scène finale poignante illustrant l'adage "entre le cerveau et les mains, le médiateur c'est le cœur". Quelle pertinence par rapport aux rapports sociaux d'aujourd'hui (grève des cheminots)! Au-delà de l'intrigue amoureuse entre Maria et Feder, plus convenue- malgré l'irruption du double maléfique de la jeune femme-, ce qui restera est ici une création visuelle de tous les instants, du bucher improvisé aux machines à vapeur en passant par les autoroutes en surplomb. Métropolis allie harmonieusement les références bibliques, l'analyse sociale des différences de classes et les extrapolations de la science-fiction. On peut trouver des rides à cette superproduction, mais on ne risque pas d'oublier l'originalité de ses images. La séance était remarquablement accompagnée au piano par Didier Martel, nous oubliâmes rapidement qu'il jouait en live. Ciné-concert Institut Lumière décembre 2019
    NoSerious Man
    NoSerious Man

    181 abonnés 178 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 août 2024
    Bien avant la version réorchestrée par Giorgio Moroder (1984), "Metropolis" de Fritz Lang, réalisé en 1926 et initialement sorti l'année suivante, a connu un destin bien difficile. Entre les ressorties en version restaurée ou intégrale, les réorchestrations de la bande originale, ainsi que les morceaux de pellicules perdus puis retrouvés aux quatre coins du monde, il va de soi que 93 ans après, cette production n'a pas fini d'entendre parler d'elle. Mais à quel prix.
    Quand, en 1965, le compositeur Konrad Elfers (trilogie du "Docteur Mabuse") créé une nouvelle bande-son à cette dystopie ayant traversé les âges, il ne lui reste alors que de quoi concevoir 80 minutes de film, raccourcissant considérable le chef d'oeuvre de Fritz Lang dont l'intégralité des bobines réunies duraient au-delà des trois heures. Nous sommes en 2026 (soyons prêt...) et la ville de Metropolis divise son peuple en deux: les familles aisées et intellectuellement dirigeantes occupant la partie supérieure, et les ouvriers, acharnés au travail du fonctionnement des machines occupant la partie inférieure. En dépit de ce monstre prépondérant qu'est la mécanique, Freder (Gustav Fröhlich) s'enlisse dans un projet sentimental avec Maria (Brigitte Helm), femme de la basse ville souhaitait instituer la paix entre ouvriers et dirigeants. Rotwang, inventeur, atteré par l'épuisement et les actes manqués des ouvriers, décide illégitimement de mettre en place un automate à l'effigie de Maria, dont le discours social le consterne. Le savant réussit à capturer la jeune fille à l'égard des soupçons de Freder, sans se douter qu'elle anéantira la ville dans le chaos. Au point de se demander qui, entre la femme et le robot, a pris le pas sur l'autre... Cette réhabilitation sortie en 1965, en plus de réussir le pari de réduire une telle fresque en quatre-vingt minutes, bénéficie d'une nouvelle bande-son inouïe composée par Elfers. Loin de la bande-son, plus commerciale de Giorgio Moroder (en collaboration avec des artistes populaires tels que Bonnie Tyler, Jon Anderson et Freddy Mercury), elle transpose le film en un véritable opéra aux sonorités religieuses, voire sonores. spoiler: Les images de l'incipit se centrant sur les machines, sont rythmées par les sons de trompette issues de la musique, quasi-substitut du son avant l'heure.

    Avec seulement 80 minutes de film, cette version n'a rien à envier au film que nous connaissons tous, tant le traitement des sujet phares conserve toute sa rigueur et sa superbe. Si les parties manquantes sont raccourcies, nous, insignifiants spectateurs que nous sommes face à la grandeur de l'oeuvre, ne pouvons que nous incliner sec face à l'esthétique stupéfiante de l'univers imposé par un Fritz à la Lang cinématographique bien pendue et au scénario phare de la science-fiction. Effectivement, s'il y a bien quelque chose qui frappe indéniablement dans "Metropolis", c'est sa richesse analytique: les décors, avec ces tours gigantesques dont on ne voit pas le bout, ces grottes abyssales occupées par des centaines d'êtres vivants mystiques, ou encore ces autoroutes suspendues. Les thématiques de la frontière entre l'Homme et la Machine et de la division sociale sont servies par les paraboles majeures de l'expressionnisme allemand, dont le savant fou, reflétant les folies de la science et du progrès... Ainsi que la ville, à l'image d'une utopie déchue et ses créatures corrompues, sans oublier les formes géométriques diffuses, donnant un sentiment de domination... spoiler: (le monstre mécanique rond, échappant de la vapeur, sur lequel le travailleur peine à suivre le rythme)
    ...annonçant l'impossibilité radicale de fuir son destin sous la domination du tout puissant.
    Au-delà de la variété des thèmes, exploités ici mieux que partout ailleurs, les techniques scéniques sont incroyables, la photographie est fantastique et nous invite vers un ailleurs plus, ou moins proche de notre société. spoiler: Des images quasi-hypnotisantes telles que les hommes au travail sur leur machine, la foule d'ouvriers avançant sans faux-pas au cours de la scène d'introduction, les visages des deux Maria qui ne font plus qu'un, toutes ces plongées sur le monde du sous-sol accompagnées par les jeux de lumières, la condamnation à mort au bûcher de robot Maria faisant explicitement allusion à celle de Jeanne d'Arc, le règlement de compte final sur le toit de la cathédrale,... J'applaudis!
    Avec "Metropolis", nous touchons largement au domaine de l'œuvre d'art. Aussi farfelu qu'il en a l'air, l'univers, hybridation de science-fiction et d'architecture du début du XXème siècle, et la bande-son religieuse se marient bien, et rendent tout à fait justice à l'un des long-métrages omniscients, les plus impressionnants jamais imaginés. Serait-ce par hasard si des oeuvres en tout genre telles que "Le Roi et l'Oiseau" (1980), le manga "Gunnm" ou encore les romans de Philip K. Dick y font sans cesse allusion, d'une part avec leur univers, de l'autre avec une ré-investigation du discours social ? Un film hors du temps.
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