Le chef d'oeuvre de Fritz Lang. Metropolis est avec le 2001 de Kubrick le meilleur film de science-fiction de l'histoire du septième art. Unique, ultime, inégalable, cette vision terrifiante de la ville du future, où le vice nocturne et le règne de la machine se font rois, en font l'un des films les plus pessimistes d'un genre difficilement abordable. Rarement une oeuvre aussi magnifique n'a autant gardée une jeunesse aussi pure, monstrueuse qu'elle soit d'être encore d'actualité, éternellement diabolique de la pensée humaine. Véritable combat contre l'architecture où l'époque se veut révolutionnaire, comme celle du mouvement Futuriste, Fritz Lang peint le tableau de l'artiste désespéré. Encore aujourd'hui, le troisième millénaire déjà commencé, ne peut comprendre ce que futur réserve à l'homme. Metropolis, reine des villes, est un monstre d'une beauté technique exceptionnelle. Elle est source et terre de deux mondes, partagés entre le capital et l'exploité du capital, telle étant la vision de l'empereur de sa création. Et quoique cette image reste convenue, trouvant sa ressemblance humaine avec l'oeuvre littéraire de Zola, on ne peut rester insensible face à cette production qui se veut avant tout symbolique, avant-gardiste. La véritable révolution étant le robot pour la première fois visible sur le grand écran, encore peu rependu dans les moeurs de l'époque. Pure incarnation de la folie de son inventeur où celui-ci ne trouve plus que nécessaire de le remplacer à l'échelle de son semblable, ce robot, Maria, transforme dès lors la vie des ouvriers en enfer. La machine, M, représentation allégorique du temps où l'homme ne travaille plus selon son rythme mais selon le rythme de la machine, impose une danse chorégraphique de ses ouvriers spectaculaires, pour des décors d'époques encore plus monstrueux que des productions d'aujourd'hui. Cri de révolte, d'imagination et d'explosion artistique, Metropolis reste le maître de son genre. Inoubliable.