Dans une cité futuriste, les riches vivent la belle vie en-haut, alors que les pauvres travaillent sans relâche dans les sous-sols, jusqu’au jour où le fils du maître de Metropolis descend dans les sous-sols et y découvre la vie des pauvres gens. Il y a vraiment beaucoup de choses à dire sur ce film. Tellement qu’on pourrait écrire une suite de bouquins sur le sujet (si ça n’a pas déjà été réalisé). Metropolis, c’est tout d’abord le premier film reflétant l’Intelligence Artificielle et la perte de contrôle sur la technologie par les humains. Dès le début, on aperçoit les décors qui sont fantastiques, imposants et révolutionnaires. Bien évidemment, le rythme est assez lent mais il faut s’accrocher pour saisir le contexte afin d’avoir pour la suite une bonne compréhension. Il y a beaucoup de scènes qui n’ont rien avoir ensemble, qui n’ont aucun rapport entre eux autant au niveau de l’histoire qu’au niveau des décors, et dont le fil conducteur se perd mais parfois, certaines scènes inopportunes servent à quelque chose pour la compréhension finale. La musique est saisissante, prenante, apporte souvent de la tristesse et accentue très fort les émotions et les moments forts du film. Étant donné que Metropolis est un film muet (sans rires ?), les expressions du visage sont très importantes et la plupart des acteurs le savent. Cependant, une petite partie n’a pas compris qu’on les filmait et ils restent de marbre, stoïque comme s’il tourner dans un film était une punition. Les dialogues (en vérité se sont des textes qui défilent en décalage) sont peu présents et parfois on se dit que ce serait bien d’avoir une petite réplique pour avoir un petit compte rendu écrit de ce qui se passe. Néanmoins, ils sont très réfléchis mais inévitablement vieillot. Pourtant, comme beaucoup d’éléments dans ce film, même la première phrase du début a une raison d’exister. Maintenant, passons au cœur même du film avec certainement un des premiers robots de l’Histoire du cinéma. Sa première apparition est impressionnante et sa transformation en humain est tout à fait spectaculaire pour l’époque. Le physique du robot est froid et on a même l’impression qu’il nous surplombe et on se sent oppressé à sa vue. Son créateur est également très fort dans son style « savant fou ». Il réussit à rivaliser avec comte Orlok ou le Docteur Frankenstein (Peter Cushing). Le père, Joh Fredersen (Alfred Abel) est également très sinistre, froid avec une allure et une présence effrayante et angoissante. En fait, la plupart des personnages sont très mystérieux, mais leur personnalité est assez fouillée pour les comprendre. Dans Metropolis Fritz Lang nous donne beaucoup de genres et d’émotions à la sauce de l’époque : l’amour, l’action (mais souvent passive), la peur et quelque chose de très important qui est très réussit, le suspens. LA plupart des scènes sont incontestablement devenues un peu ou très ridicule avec le temps. Autre petit point négatif dans la réalisation, c’est que plusieurs passages sont réutilisés dans le film ou sont mises en boucle pour donner l’impression d’un mouvement répétitif plus long. À la fin, tout se mélange assez mal et on sent le risque que le film dérape mais il arrive à se rattraper et se termine assez bien, sur un classique Happy End. Néanmoins, à défaut d’être long et pas très bien réalisé, Metropolis arrive à nous emmener, à nous envoyer dans un autre monde et à nous captiver pendant presque deux heures (sur 2h20).