Outre les difficultés rencontrées pour le financement du film, la réalisatrice, Leena Yadav, a déclaré : "Lors de nos repérages pour les scènes en extérieur, nous avons visité une bonne trentaine de villages aux environs de Bhuj, du Gujarat et du Rajasthan. On nous a interdit d’y tourner, car les villageois n’approuvaient pas qu’une femme dirige une équipe, porte des pantalons, ne se couvre pas la tête et parle ouvertement aux hommes. Contre toute attente, ce sont les hommes de la jeune génération, ceux qui sont aux commandes aujourd’hui, qui ont eu le plus de mal à accepter une femme émancipée comme chef d’équipe." Une déclaration qui met en avant la condition féminine dans cette contrée, ce pays, et qui mérite largement d'être soulignée pour le courage nécessaire à mener pareille entreprise. Dénoncer l'intolérable et ancestral patriarcat, certes, mais sans cacher une autre réalité. Le scénario démontre parfaitement le cheminement de certaines femmes, perdues dans des rites d'un autre temps, qui vendues pour des mariages forcés dès leur plus jeune âge, deviendront, éventuellement, à leur tour des marâtres autoritaires et sans pitié. Le film est éclatant de couleurs, enthousiaste et évite tout pathos. La photographie magnifique, révèle toute la beauté de cette contrée et plus encore, celle des principales protagonistes. Quatre formidables actrices, qui, grâce à leur talent, imposent un dynamisme joyeux. Leur détermination résonne comme un grand cri d'espoir. La caméra magnifie ces femmes dans leurs saris colorés. La réalisatrice les rend sublimes dans quelques scènes dénudées, dont une très belle scène d'amour. L'ensemble du casting, l'habile construction du scénario, la formidable bande-son et la réalisation parfaite, font de La Saison des Femmes un très beau film. Nécessaire aussi, pour saluer le courage de ces femmes qui doivent se battre contre une domination masculine qui les prive, aujourd'hui encore, de l'essentiel. Le libre choix et l'égalité.