La vie en Europe n’est certes pas aussi rose que Mick veut bien la décrire dans son film (cette vision idyllique ne doit pas nous faire oublier Lampedusa, les migrants échoués sur les plages de sable fin, la malbouffe qui nous dézingue la santé, les pesticides qui zigouillent nos abeilles, la pénibilité du travail dans le monde ouvrier et j’en passe des plus terribles). Mais vous, spectateurs curieux, ouverts et par principe tout à fait disposés à découvrir tous ces formidables documentaires que nous avons à cœur de montrer et qui donnent à comprendre toute la belle complexité de notre monde, je parie que vous saurez faire la part des choses et prendre cette nouvelle aventure de notre oncle d’Amérique comme il se doit : un objet réjouissant, drôle, pêchu, optimiste… enfin quoi, je veux dire : le dernier film de Michael Moore !
Car si on peut critiquer la forme et un procédé de mise en scène déjà utilisé dans ses précédents films, sur le fond, Michael Moore est d’une redoutable constance. Where to invade next n’échappe pas à la règle : c’est une charge féroce, sans pitié et sans concession contre le système américain, système dont il est un pur produit mais qu’il s’obstine, depuis près de trente ans, à vouloir changer.
Dans sa besace, Mick, toujours absolument ébloui de ses trouvailles, ramènera des idées et des concepts souvent simples, d’une généreuse humanité et d’un bon sens parfois déconcertant (mention spéciale pour l’enseignement made in Finlande adepte du zéro devoir à la maison). Alors oui, bien sûr, c’est un peu facile, et oui, c’est parfois un brin manipulateur, mais ne boudons pas notre plaisir : voilà un film qui fait du bien !
Après "Merci Patron" et "Demain", voila le troisième film qui nous met du baume au coeur !!!