Et bien ! Deux téléfilms français de qualité vus de suite, c'est trop d'honneur ! Il faut dire que lorsque vous adaptez Georges Simenon, à de rares exceptions (oui, c'est bien à toi que je pense, Mathieu Amalric), vous avez une bonne base de travail. Denis Malleval et surtout son scénariste Jacques Santamaria en ont conscience et proposent une œuvre soignée, bien construite, sans éclats mais sans fausse note, ne se perdant jamais dans un récit habilement mené, faisant la part belle aux personnages tout en gardant toujours de vue l'enjeu mettant à rude épreuve la structure familiale. Le seul regret que j'ai vient à ce titre de Bernard, vraiment « too much » dans le rôle du mec sans aucun scrupule obnubilé par l'argent : qu'il existe des gens comme ça, certainement, mais dans une fiction se donnant beaucoup de mal pour être juste, nuancée, un regard moins manichéen n'aurait pas été de trop. Pour le reste, fort d'un casting impeccable (surtout chez les hommes, Jean-Pierre Darroussin et Antoine Duléry offrant notamment de belles prestations) et d'une écriture sobre, élégante, sombre mais pas trop, gardant toujours une part d'humanité derrière la noirceur ambiante, « La Mort d'Auguste » fait bonne figure, preuve que nous ne sommes pas plus bêtes que les autres lorsqu'on se donne les moyens de réussir. Qualité France, au sens propre comme au figuré.