Imperium est un film un peu "batard", dans le sens où l'intention de l'auteur et le jeu de certains acteurs donnent envie d'être complaisant avec celui-ci, mais qui dispose malheureusement de trop de problèmes pour être vraiment agréable.
Pour commencer, on discerne facilement le problème du budget, qui aurait sans doute pu permettre au film d'être un cran au dessus en terme de qualité. Et il n'est jamais facile de pénaliser un film en fonction de ses moyens.
Mais il faut critiquer le film pour ce qu'il est, non pour ce qu'il aurait pu être. Et en cela, le film n'est clairement pas vraiment bon.
L'utilisation de certains tropes est nombreuse. Et les personnages, caricaturaux (même le personnage principal, surtout au début).
Ce qui donne déjà au spectateur un sentiment de fausse note, de téléfilm mal écrit.
La mise en scène est quant à elle très classique, plate, presque insipide. Ce qui n'arrange rien à tout cela et qui ne met pas en valeur le jeu des quelques acteurs qui jouent plutôt bien.
A noter également que les autres acteurs ne jouent pas fondamentalement mal. Mais il semble que la direction des acteurs a été plutôt mauvaise, les poussant dans un jeu caricatural, une fois de plus.
Pour donner quelques exemples, la flic désabusée qui se met à mâcher son chewing-gum frénétiquement durant tout le long du film, la plupart des néonazis qui sont tous dans le cliché complet...
Il n'y a pas vraiment de finesse là dedans.
Pourtant, l'un des messages du film réside dans cette proximité, entre les gens qui n'ont pas une haine des autres, et ceux qui "se victimisent". Comme s'il n'y avait qu'un maillon qui les différenciait.
Sauf que cela ne se retranscrit que par le biais d'un seul personnage plus nuancé.
On sent donc une volonté dans ce film d'être au plus prêt de ces mouvements, de presque leur "pardonner", d'être réaliste et convaincant.
Mais le film en lui même peine à transmettre le message voulu.
Nul doute qu'avec un budget plus conséquent et une bonne demi heure en plus, minimum, cela aurait pu être intéressant.
Néanmoins, en l'état, le film va trop vite, brûle les étapes et ne plonge pas le spectateur dans son récit.
Daniel Radcliffe est évidemment très bon et sauve en partie cette œuvre, qui mérite éventuellement que l'on s'y attarde, mais sans trop d'attente particulière.
On lui préférera "La peur au ventre", avec Paul Walker, qui ne traite pas des même sujets, mais sous le même angle.