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     Kurosawa
    Kurosawa

    591 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 14 juillet 2017
    Exercice de style assumé, "11 minutes" raconte en autant de temps la vie d'une poignée de personnages détestables. Mais le profil de ceux-ci importe moins que la virtuosité de la mise en scène, assez impressionnante par moments avec quelques plans-séquences de haute volée et une photographie d'une blancheur étouffante. Mais c'est surtout sur le plan sonore que le film se distingue dans la mesure où l’agressivité de la bande-son, qu'elle soit intra ou extradiégétique, fait de certains plans une urgence et annonce une catastrophe qui longtemps ne vient pas avant de surgir dans un final poussif. Ce dernier est en effet mal agencé en liant in extremis les différentes histoires alors que Skolimowski n'avait jusqu'ici rien fait pour les raccorder. Avec un peu de recul, on reconnaît la singularité de ce geste expérimental tout en pointant ses limites, à savoir sa vanité, sa gratuité (le point de vue d'un chien) et son étrangeté inconséquente (le tâche noire dans le ciel, l'oiseau qui fracasse la fenêtre). À voir par curiosité.
    LeMagduCiné
    LeMagduCiné

    67 abonnés 626 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 19 avril 2017
    Présenté à la sélection officielle du Mostra de Venise en 2015, 11 Minutes s’annonçait comme un drame d’un genre nouveau. Pourtant, nous nous retrouvons plongés pendant 1h20, au centre d’un scénario complètement éclaté. En jouant à déconstruire et reconstruire les classiques de la réalisation, Jerzy Skolimowski immerge son œuvre cinématographique dans un amas de confusions. À l’honneur, pas moins d’une dizaine de personnages se succédant, s’entremêlant et se déchainant dans un thriller quelque peu soporifique. Nous attendons impatiemment le dénouement, annoncé comme un twist final efficace, profond et surprenant. Pourtant, à l’arrivée de cette dernière séquence, le jugement reste le même : 11 Minutes est un puzzle qui s’emboite difficilement.

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    traversay1
    traversay1

    3 645 abonnés 4 877 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 17 avril 2017
    Jerzy Skolimowski n'est pas n'importe qui. Moins connu que Wajda et Polanski, ses aînés, il est l'un des grands cinéastes polonais depuis les années 60, avec une période féconde outre-Manche. Haut les mains, Deep End ou Travail au noir, entre autres titres, lui donnent une place bien particulière pour les cinéphiles. Il faut bien reconnaître que 11 minutes, après le surprenant Essential Killing en 2010, n'est pas le genre de films que l'on attend à voir tourner un réalisateur qui frise les 80 ans. Sur le plan formel, c'est du travail de virtuose avec un sens du cadre et de la mise en scène assez remarquable. On sera moins enthousiaste sur le fond de l'affaire : 11 minutes, ce sont celles vécues par une multitude de personnages, concomitamment à Varsovie. Une foule de petites histoires, donc, qui s'enchevêtrent pour certaines, qui sont vues sous plusieurs angles avec des protagonistes qui se croisent, ou pas. On appelle cela un exercice de style, dont le temps est dilaté par le montage, pour un résultat final de 80 minutes de film. On croise des bonnes soeurs, un vendeur de hot dog, un peintre amateur, une femme enceinte, un metteur en scène américain et beaucoup d'autres individus dont on suit la trajectoire par intermittence. Les seuls personnages dotés d'un nom sont au nombre de 3, deux parlent anglais et le troisième est un chien. Le problème de ce dispositif choral est qu'évidemment il n'y a aucune profondeur psychologique et une dispersion totale de l'attention vers les menues bribes d'information qu'il est possible de glaner. De toute manière, cela ne sert pas vraiment à quelque chose puisqu'il semble bien que Skolimowski s'intéresse avant tout à son climax final. Lequel, soit dit en passant, fait pschitt. En définitive, la construction sophistiquée et trop chargée de 11 minutes aboutit ni plus ni moins qu'à une sorte d'impasse. Bien léchée, certes, mais une impasse quand même.
    ffred
    ffred

    1 728 abonnés 4 021 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 27 avril 2017
    Après le choc Essential Killing, l’un des meilleurs film de 2011, revoilà Jerzy Skolimowski. Et il est toujours en forme pour ses 78 ans ! 11 minutes est tellement inventif, moderne, surprenant, que c’est un vrai bonheur dans ce monde presque entièrement formaté de la production cinématographique mondiale. La mise en scène est grandiose, comme toujours chez le réalisateur. Aussi virtuose que précise et méticuleuse. Tout comme l’écriture. Rien n’est laissé au hasard. Le tout fait dans une belle urgence. Comme pour son précédent film, rien ne nous est vraiment expliquer. Les personnages, pas spécialement aimables et donc pas vraiment attachants, se croisent et se recroisent pendant ce laps de temps de onze minutes sans que l’on sache d’où ils viennent, quelle est leur histoire, où ils vont. Ils vont juste se trouver là tous ensembles réunis à un instant T. D’entrée on est intrigué. On ne sait pas vraiment ce qui se passe, cela flirte même avec le fantastique, mais on reste scotché devant un suspens qui va monter crescendo jusqu’à une scène finale incroyable, sans doute le dénouement le plus dingue qu’on est vu au cinéma depuis des années. Quelle scène d'anthologie ! Quand, en plus, c’est techniquement parfait (sublime photo, montage au couteau) et superbement interprété, on ne peut que se résoudre à l’évidence : Jerzy Skolimowski nous a encore pondu un chef d’oeuvre ! Même si, dans un genre très différent, cela peut laisser aussi perplexe que Essential Killing. Pour moi, 11 minutes est une pure merveille aussi crépusculaire qu’apocalyptique. A voir absolument (et vite, il n’est, malheureusement, déjà presque plus à l’affiche).
    this is my movies
    this is my movies

    714 abonnés 3 087 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 mai 2017
    Un film polonais certes, réalisé par un artiste plus tout jeune mais qui offre surtout une expérience visuelle, sensorielle et sonore en tout point remarquable. Le scénario est un prétexte pour peindre différents pans de la société polonaise (mais par extension, européenne voire occidentale) et il ne faut sans doute pas trop prêter attention à différents messages que l'on voudrait lui prêter (genre, relecture de notre société via le prisme de la vidéosurveillance et du 11-septembre, lecture facile et fourre-tout qui apparaît dès qu'un drone ou une caméra de surveillance est dans un plan d'un film qui ne prétend pas du tout aborder ce genre là). Le film est surtout un exercice de style aussi bien au niveau du scénario, qui va faire se croiser 11 destinées en 11 minutes autour d'un même événement, qu'au niveau de la mise en scène, qui expérimente pas mal en nous plaçant à différents points de vue (celui d'un chien notamment). Il en résulte un film ébouriffant, parfois cryptique, parfois épuisant, toujours sur le fil, mais accrocheur, réalisé avec maestria, proposant quelques visions ou représentations inédites, le résultat d'un beau travail au niveau de la direction d'acteur, orchestré avec un soin maniaque au niveau des croisements des personnages, et qui nous pousse à nous interroger plus sur le sens de la vie que sur celui des caméras qui espionnent cette dernière. D'autres critiques sur thisismymovies.over-blog.com
    Loïck G.
    Loïck G.

    340 abonnés 1 675 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 avril 2017
    Jerzy Skolimowski persiste et signe pour un cinéma qui porte vraiment bien son nom, celui du pouvoir des images contestées dans tout ce qu’elles ont de plus véridiques et charnelles. Loin de la complaisance et des effets linéaires des scénarios faciles, le réalisateur imagine cette fois la manière dont le monde se comporte en tournant réellement sur lui-même. Et donc en n’apportant rien de consistant à son existence. Il le fait à travers un film à tiroirs dans lequel 11 personnages vont participer à la même journée sans le savoir mais tout en provoquant les ressorts nécessaires à sa plus ou moins bonne exécution. C’est tellement maîtrisé et joyeux, dramatique et irrévérencieux que le puzzle devient parodique et acerbe. A sa façon très personnelle et intelligente Jerzy Skolimowski saute dans le vide et se rattrape de manière sidérale. C’est un film mal identifié, un FMI du septième art…
    Pour en savoir plus
    velocio
    velocio

    1 320 abonnés 3 152 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 19 avril 2017
    Agé de 78 ans, le réalisateur, acteur et peintre polonais Jerzy Skolimowski a réalisé son premier long métrage il y a 53 ans et il obtint ses plus grands succès internationaux en 1970 avec Deep End et en 1982 avec Travail au noir. En 1991, très déçu par son adaptation du roman Ferdydurke qu’il considère comme son plus mauvais film, il décide de faire une pause de quelques années avant de se lancer dans une nouvelle réalisation. En fait, cette pause va durer 17 ans et il va l’occuper en se consacrant à la peinture et en « faisant » l’acteur dans un certain nombre de films. En 2008, il se lance de nouveau dans la réalisation avec Quatre nuits avec Anna, suivi de Essential Killing en 2010. 11 minutes, présenté à la Mostra de Venise 2015, est donc le 3ème film de cette nouvelle vie de réalisateur. C’est sans doute aussi le plus ambitieux.

    Puzzle : c’est le premier mot qui vient à l’esprit lorsqu’on souhaite parler de 11 minutes. En effet, après un prologue particulièrement abscons tourné avec un téléphone portable, une caméra d’ordinateur et une caméra de surveillance et dans lequel les images partent dans tous les sens, Jerzy Skolimowski va entremêler 11 histoires différentes se déroulant à Varsovie sur une période de 11 minutes, de 17 heures à 17 heures et 11 minutes. Essayer de donner ne serait-ce qu’un vague aperçu de ce qui se déroule durant ces 11 minutes apparait totalement vain.

    Tout au long du film le réalisateur se plait à générer une ambiance de plus en plus anxiogène annonçant l’imminence d’une catastrophe et à parsemer son film d’allégories et de symboles dont il n’est pas toujours évident de faire une interprétation pertinente. Une certitude : 11 minutes est un film qui vous en met plein les mirettes. Cela en fait-il pour autant un film incontournable ? important ? Ou bien prétentieux ? Cela en fait-il un film qui vieillira bien ou, au contraire, un film dont les laudateurs du jour se transformeront en contempteurs avec le temps ? En fait, il est fort probable qu’une seule et même personne peut se retrouver à donner un avis différent selon son humeur du moment, selon son état de forme physique. A vous de voir si vous êtes prêt à vous confronter à cet objet filmé pas très bien identifié !
    Christoblog
    Christoblog

    835 abonnés 1 684 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 23 avril 2017
    A la fois brillant et vain, le dernier film de Jerzy Skolimowski ne laissera pas indifférent.

    L'idée est intellectuellement plaisante, mais comprend en elle-même ses propres limites : il s'agit de suivre les trajectoires de plusieurs personnages pendant 11 minutes de leur vie, 11 minutes qui conduisent on s'en doutera vite à un drame, dont la plupart ne sortiront pas indemnes.

    Le principal intérêt du film - et à la réflexion, le seul - réside dans l'incroyable virtuosité dont fait preuve Skolimowski. Les mouvements de caméra sont amples et souples, la lumière magnifiquement travaillée, la bande-son profondément originale et le film regorge d'idées brillantes, bien que tout à fait inutiles au regard de la narration (comme par exemple une caméra subjective qui reflète le point de vue d'un chien).

    Le film est parsemé d'éléments plus ou moins fantastiques qui nous embrouillent complètement (des oiseaux traversent les vitres, certains voient une tâche dans le ciel, un homme parle bizarrement dans une télévision qui s'allume toute seule) et qui n'apportent pas grand-chose au film, ce dernier baignant déjà sans ces éléments dans une atmosphère bien étrange. En effet, les personnages ne sont pas des quidams, ils font tous plus ou moins des trucs border line : traffic de drogue, porno, vol, prison, pédérastie, etc.

    J'ai finalement plutôt aimé me laisser prendre par la main dans ce monde bizarre et envoutant, me demandant où le cinéaste allait m'emmener, et constatant finalement qu'il ne le savait pas probablement lui-même. Curieusement, le fait de couper en tranches les existences de ses personnages fait apparaître ce film très court (1h21) beaucoup plus long qu'il n'est.

    A conseiller aux aventuriers de l'écran ou/et à ceux qui suivent le réalisateur polonais depuis le début de sa carrière.
    dagrey1
    dagrey1

    100 abonnés 655 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 28 avril 2017
    Le film "11 minutes" s'attache à suivre 11 moments de vie de citadins durant 75 minutes.
    Le film réalisé par Jerzy Skolimowski est, sur le plan narratif, l'un des plus pénibles que j'ai eu à suivre, ce qui est d'autant plus étonnant qu'il est très court. "11 minutes" agrège des scènes et filme des personnages qui, sur la pellicule n'ont presque rien en commun, tout cela pour terminer sur une scène finale qui pourrait constituer un résumé de la saga "destination finale".

    Plus qu'un film, 11 minutes est un "exercice de style" parfois filmé caméra à l'épaule, avec Paulina Chapko, une actrice blonde d'origine polonaise "à tomber de l'armoire" et des images finales, il est vrai, de toute beauté.
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    704 abonnés 3 055 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 7 octobre 2024
    11 Minutes semble gouverné par le Dogme95 du cinéma danois : diversité des caméras utilisées et donc des résolutions, goût pour l’image brute qu’un travail du cadre vient cependant invalider, captation de déplacements incessants et dangereux censés traduire la folie humaine… Le Polonais Jerzy Skolimowski conçoit son film comme pur exercice de liberté, occasionnant quelques trouvailles singulières – pensons par exemple au point de vue canin retranscrit par une caméra au ras-du-sol, première esquisse de ce que sera Eo (2022) – perdues au milieu d’une farandole de clichés complaisamment convoqués mais jamais désamorcés qui, s’accumulant telles des vignettes animées avec frénésie, écrasent les personnages, leur spontanéité, leurs enjeux profonds. L’impression d’ensemble est celle d’une coquille vide que le cinéaste tente d’animer par des effets de mise en scène tout aussi aguicheurs que vains.
    PaulGe G
    PaulGe G

    112 abonnés 607 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 9 juin 2017
    curieux film.. des séquences arrivent sans transition, c'est très surprenant dans sa conception, mais très déroutant dans le suivi. très peu de musique ( elle est remplacée par du bruit , le passage d'avions) des personnages sans relation entre eux si non qu'ils vont tous se retrouver au même endroit pour un final très "explosif" . un film de genre pour le moins très original.
    anonyme
    Un visiteur
    1,5
    Publiée le 19 août 2019
    Une démonstration magistrale de la vanité du film choral, ici livré dans une forme d’épure (11 minutes dans la vie d’inconnus habitant la même ville), qui vire rapidement à l’ennui. Un montage elliptique, des ralentis, une bande-son inquiétante et cette tache noire sur une caméra de vidéosurveillance, la même que sur le dessin d’un peintre de rue: tout est fait pour nous encourager à tirer un sens de cette banale tranche de vie, qui n’a pour fil rouge que la froideur et la misanthropie. L’atmosphère mystérieuse m’a paru d’autant plus énervante qu’elle ne débouche sur rien et je n’ai pas du tout compris l’intérêt du projet.
    Yves G.
    Yves G.

    1 498 abonnés 3 515 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 avril 2017
    Une actrice a rendez-vous dans une suite d'hôtel pour passer une audition ; son mari, très jaloux, la traque. Un groupe de bonne sœurs achètent un hot dog ; le vendeur est un ancien professeur qui a eu maille à partir avec la police. Un dealer sillonne Varsovie en moto. Une équipe de SOS Médecins secourt une parturiente séquestrée par un mari violent. Un retraité peint sur les bords de la Vistule. Un jeune homme décide de se venger d'un prêteur sur gages. Une jeune femme promène son chien.

    Le dernier film de Jerzy Skolinowski repose sur une mécanique d'une diabolique efficacité. Il filme des fragments d'histoire sans lien apparent entre eux sinon qu'ils se déroulent entre 17h00 et 17h11 à proximité d'un hôtel du centre de Varsovie.

    Peu importe du coup qu'ils ne soient pas particulièrement captivants. On se laisse prendre au jeu.
    On s'amuse à chercher - et à trouver - des liens entre telle et telle histoire, montées de telle façon que le fil chronologique n'est pas toujours respecté : un flashback d'une ou deux minutes éclaire le comportement du personnage secondaire d'une histoire qui devient le personnage principal d'une autre.
    Surtout, on passe plus d'une heure à se demander où tout cela va mener. Car on le sait : ces histoires vont converger. Converger vers quoi ? Un attentat qu'annonce l'ombre menaçante d'un avion qui frôle dangereusement les buildings du centre ville ? On n'en dira pas plus. Même si la conclusion n'est pas aussi excitante qu'on l'aurait aimée, le dispositif malin de ce film suffit à nous tenir en haleine.
    Dom Domi
    Dom Domi

    44 abonnés 306 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 mai 2017
    Un film aux multiples surprises. Aux multiples idées de personnages. Aux multiples scènes fortes et bien présentées à nos yeux interpellés.
    Un très bon et beau film à voir pour le talent qui le porte.
    domi
    anonyme
    Un visiteur
    1,5
    Publiée le 28 avril 2017
    L'adage selon lequel une bonne idée n'a jamais véritablement assuré la réussite artistique d'un film s'est rarement autant vérifié. Le dernier film du polonais Jerzy Skolimowski s'intéresse aux destins de 11 personnes qui, pendant 11 minutes, vont voir leur vie s'entrecroiser jusqu'à un final détonnant. Clairement, le film relève plus de l'exercice de style ultra-maîtrisé que du drame existentialiste où le commun des mortels affronterait les hasards de la vie. Les images sont superbes, la mise en scène déroule mais pour ce qui est d'y trouver un quelconque intérêt, on repassera. En effet, à ne dire les choses que du bout des lèvres, on se désintéresse très vite de qui pourrait advenir de ces différents personnages complètement creux et insipides. Attendant un final prévisible, on se perd complètement dans un film qui multiplie les protagonistes plus anecdotiques les uns que les autres et rendus totalement insignifiants à cause d'une mise en scène qui, bien que maîtrisée, respire le nombrilisme d'un cinéaste en plein trip égocentrique (à l'image de ce point étrange dans le ciel, symbolique d'un réalisateur omniscient qui tient le commun des mortels dans le creux de sa main). De plus, la temporalité de l'oeuvre est brouillonne au possible et l'histoire (si tant est qu'il soit possible de parler d'histoire) ne cesse de faire des allers et retours durant ce laps de temps de 11 minutes. Et 11 minutes pour filmer une intrigue, c'est la porte ouverte aux scènes longues, longues, longues. Entre un gaillard qui passe son temps à ruminer sa jalousie dans un couloir d'hôtel, un dealer de coke qui va et vient en scooter, un mec qui fait des hot-dogs et nous apprend que le plus grand sandwich jamais réalisé mesure 4 fois la taille d'un immeuble, on s'ennuie ferme. Un film contemplatif, c'est une chose. Sans les ficelles dramatiques et de l'intensité dans les images, le contemplatif cède la place à la lassitude et à la fatigue de voir une oeuvre qui n'est que le prolongement d'un auteur narcissique.
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