Le portrait d'un adolescent livré à lui même, désorienté, désenchanté. Pour autant, un récit sans âme, des personnages sous anesthésie, un film d'une grande lenteur qui ne provoque aucune émotion si ce n'est un ennui profond! Sans intérêt!
Sociologie urbaine, psychologie de l'adolescent, dérive de la famille, autant de sujets traités dans ce beau film. Le jeune David Mourato est surprenant de justesse et de naturel. Le tableau de la famille est désespérant, père absent, mère abandonnique, dépressive, peut-être aux prises avec la drogue. Dans la déroute, les enfants sont des survivants qui n'échappent à la folie et à la défaite des adultes que grâce à leur seul élan vital. Courtisés par les vices de la ville, l'errance et les substances de l'oubli, les jeunes se serrent les uns contre les autres, soit pour s'aimer avec pudeur et délicatesse, soit pour commettre des forfaits ou pour se battre, afin notamment de maintenir des relations qui ont du sens. L'atonie vocale de la mère, son indifférence et sa mollesse, la solitude à laquelle elle abandonne son fils adolescent pour courir la prétentaine, sont insoutenables et révoltantes. On a envie de crier à ces parents indignes de se réveiller, mais le jeune préfère encore qu'ils restent endormis, ils font moins de mal. Un film lent d'un jeune réalisateur qui n'a pas encore tout à fait trouvé son rythme, mais qui est très prometteur.
Froid, lent et un brin austère, ce petit film qui se déroule pourtant au cours d'un été caniculaire à Lisbonne est une jolie chronique sur le passage de l'adolescence à l'âge adulte d'un garçon un peu mélancolique et coupé du monde. Une très belle photo et une mise en scène inspirée.
Comment est la vie quand on a presque 15 ans et que l'on habite dans une banlieue de Lisbonne ? Le passage de l'enfance à l'adolescence, sujet rebattu du cinéma contemporain, est dans Montanha traité de façon très formelle, avec un vrai travail de mise en scène sur la lumière et du scénario sur la compression du temps. Sinon, Joao Salaviza n'a rien d'autre à raconter, que des bribes d'existence d'un garçon aux attaches familiales fortes et lâches à la fois, délinquant plus par désoeuvrement que par conviction, aux amitiés et amours encore peu assurées. Le film se complait dans une atmosphère délavée au détriment d'un récit sans tempo qui fuit l'émotion et la psychologie au risque de susciter l'ennui. Et c'est bien celui-ci qui gagne le spectateur.
Le personnage de l'adolescent écorché vif qui traîne sa carcasse désoeuvrée est attachant malgré sa rugosité. Mais cela ne saurait tenir lieu d'action. Au bout d'une heure, on en est toujours au même point qu'au début. Mon voisin dans la salle dormait...
Au-delà des nombreux travaux sur la lumière et les cadrages, voici l’histoire d’un gamin prit dans une vie de délinquance douce-amère. Le jeune David, 13 ans, vole un scooter, ne va plus à l’école, fume, boit, bref a tout d’un bon à rien. Ses parents le laissent tout faire. Et pourtant, celui-ci grandit et comprend certaines choses mieux que les adultes. Il est normal qu’à cet âge, on a pas encore de projets et d’ambitions. On vit au jour le jour et on teste les limites. Mais à côté de ça, le jeune David comprend les relations humaines, il prend soin de sa mère un peu désillusionnée par la maladie de son père. Montanha est un peu l’antonyme des drames familiaux en France. Dans un calme certain, le film prouve que la compréhension passe avant tout par le dialogue, sans avoir besoin de monter sur ses grands chevaux et de s’énerver. Il y a beaucoup d’amour à ressentir et le spectateur ne pourra s’empêcher d’aimer ce jeune gosse. Montanha vaut également beaucoup pour sa dernière scène qui donne tout le sens à ce rapport mère-fils. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
L’adolescence a la côte dans le cinéma indépendant ces derniers temps, et particulièrement chez les jeunes réalisateurs. Montanha fait partie de la même mouvance solaire que Mustang, Bang Gang, Toto et ses Sœurs ou encore Sleeping Giant, pour n’en citer que quelques uns. Dans la campagne turque, sur la côte Atlantique française, à Bucarest, en Ontario ou à Lisbonne, l’adolescence se raconte l’été, sous une chaleur écrasante qui fait perler les jeunes peaux dorées. João Salaviza n’échappe malheureusement pas aux conventions du genre, ni à celles de l’exercice du premier long-métrage. Il parvient cependant à implanter sa signature de cinéaste dans un ensemble intelligemment modelé et touchant.
Le Néoréalisme à la portugaise
David a 14 ans et a l’habitude d’être livré à lui-même. Un matin, cette notion d’indépendance va être chamboulée par l’arrivée de sa mère et de sa sœur, venues à Lisbonne pour s’occuper de la maison alors que le grand-père de David est à l’hôpital. Le récit initiatique du garçon commence ainsi, il prend source dans l’attente d’un dénouement tragique. David tente de se battre contre cette suspension du temps et s’occupe par des actions vides de sens, dont seuls les adolescents semblent avoir encore le secret. Le film sur l’adolescence détient sa poésie dans un interstice presque paradoxal. Il s’agit de regarder un enfant occuper son temps comme un enfant, c’est-à-dire en ne faisant rien de vraiment utile ni urgent. Dans ce cas, David a tout des plus grands personnages du néoréalisme italien, ce genre duquel sont nés L’image-temps de Deleuze, l’errance et l’action qui n’a plus pour but de résoudre quoi que ce soit.