La Voie de la justice s'inspire du livre autobiographique "Et la justice égale pour tous : un avocat dans l'enfer des prisons américaines" ("A Story Of Justice And Redemption") écrit par Bryan Stevenson, qui retrace son combat pour défendre des personnes condamnées à tort. L'avocat y raconte les affaires les plus passionnantes dont il s'est occupé, dont celle de Walter McMillian qui se trouve au centre du film de Destin Daniel Cretton. C'est le producteur Gil Netter qui a en premier lieu acquis les droits du livre de Stevenson avant même sa publication en 2014, et qui a fait découvrir l'ouvrage au metteur en scène de La Voie de la justice.
Michael B. Jordan, qui incarne Bryan Stevenson, est aussi l'un des producteurs du film. Il déclare : "Tout au long de l’histoire, on assiste aux péripéties autour du procès avec ses hauts et ses bas, tandis que Bryan tente d’innocenter Walter et de le faire échapper à la peine de mort. On apprend à connaître Walter et à déceler l’humanité de cet homme innocent qui a été accusé à tort. On découvre également le courage et la passion de Bryan, ce qui permet de comprendre pourquoi il a voué sa vie à cette cause, avec son association à but non lucratif, the Equal Justice Initiative."
Brie Larson retrouve le cinéaste Destin Daniel Cretton après States of Grace et Le Château de verre. La comédienne collabore aussi pour la troisième fois avec Tim Blake Nelson, après Hoot et Don Jon.
La Voie de la justice a été tourné à Atlanta et dans ses environs, tandis que certains plans d'ouverture ont été filmés à Montgomery, dans l'Alabama. Avant le tournage, les différents départements se sont plongés dans des recherches pour dépeindre l'époque et les lieux avec exactitude. La chef décoratrice Sharon Seymour se souvient : "On pourrait se dire que les années 80 et 90 sont assez simples à reconstituer car elles renvoient à une époque plutôt récente. Mais en réalité, beaucoup de choses ont changé depuis. La technologie informatique, par exemple, s'est radicalement transformée, si bien que l'ordinateur du cabinet de Bryan est totalement dépassé par rapport à nos critères actuels."
Michael B. Jordan et Brie Larson ont chacun joué dans au moins un film rattaché au MCU : le premier était le méchant de Black Panther et la seconde s'est glissée dans la peau de Captain Marvel.
Avant le tournage, Destin Daniel Cretton a créé un compte Dropbox pour réunir toute sa documentation et tous les départements pouvaient y ajouter leurs photos, coupures de presse, photos d'archives et autres documents qu'ils avaient glanés. Tous ces éléments pouvaient alors être partagés par l'ensemble des équipes, lesquelles ont aussi eu la chance de pouvoir consulter un témoin direct des événements de l'époque : "Bryan Stevenson s'est rendu à Atlanta pour rencontrer nos collaborateurs de création. Nous avions préparé une liste de questions à lui soumettre et nous avons fouillé sa mémoire pour y dénicher les informations qui pouvaient nous être utiles", confie la chef décoratrice Sharon Seymour.
Jamie Foxx incarne l'accusé. Pour l'anecdote, l'acteur avait joué le condamné à mort (exécuté en 2005) Stan 'Tookie' Williams dans Rédemption, sorti en 2004 aux Etats-Unis.
La Voie de la justice est le premier film de Warner Bros produit en accord avec la clause "inclusion rider" qui s’assure que les communautés sous-représentées, notamment les femmes, les Noirs et les personnes issues de la communauté LGBTQ ne sont pas exclus des postes-clés, à la fois devant et derrière la caméra. Michael B. Jordan, qui est à l’origine de cette initiative, déclare : "Quand on a la possibilité de faire quelque chose de positif qui peut avoir un impact durable, je trouve que c’est du gâchis de ne pas saisir cette opportunité. C’est ce que j’essaiede faire dans mon domaine. Je veux montrer l’exemple à travers les choix que je fais. Je ne me contente pas de parler mais j’agis également."
Né en 1941, Walter McMillian grandit près de Monroeville en Alabama, un état où la ségrégation raciale était particulièrement prégnante. Bûcheron et entrepreneur reconnu, mari et père de neuf enfants, il n'a jamais eu à faire à la justice.
Sa vie bascule en 1986, lorsqu'une jeune femme de 18 ans est tuée de plusieurs balles dans le dos, non loin de chez lui. Après six mois d'enquête infructueuse, le shérif, voulant à tout prix trouver un coupable, commence à le suspecter en raison de sa relation avec une femme blanche. Dans la foulée, un criminel arrêté dans une autre ville explique, sous pression policière, que McMillian est le meurtrier : ce dernier est alors incarcéré dans le couloir de la mort, même s'il n'a pas encore été jugé...
Lors de son procès, quinze mois après, Walter McMillian est condamné à la chaise électrique, malgré l'absence de preuves tangibles, la présence d'un alibi des plus solides (de nombreuses personnes étaient avec lui au moment des faits !) et le fait qu'un jury ait voté pour la prison à perpétuité.
Alors qu'il attend son exécution, Bryan Stevenson, un jeune avocat se consacrant à la défense de ceux qui ont été condamnés à tort, commence à s'intéresser à son cas. Via son association à but non lucratif, Equal Justice Initiative (EJI), il cherche à fournir une aide judiciaire à toute personne qui n'en a pas les moyens. Persuadé de l’innocence de son client, Stevenson s'engage dans une longue enquête, et ce seul contre tous ou presque.
Après avoir montré à quel point Walter McMillian a été condamné du fait de sa couleur de peau, Bryan Stevenson est parvenu à l'innocenter. Le combat a été double, puisqu'il a dû faire son travail d'avocat (mettre en lumière les preuves fabriquées, les alibis ignorés, etc.), tout en faisant face à la corruption de l'institution judiciaire qui a tout fait pour le faire taire. McMillian a ensuite poursuivi les individus responsables de sa condamnation, mais les choses n'ont jamais abouties.
L'ex-condamné a toutefois obtenu un montant tenu secret et son cas a permis de faire en sorte qu'une loi visant à indemniser les détenus reconnus innocents soit mise en vigueur dès 2001, en Alabama. Meurtri par ces six ans passés en prison et atteint de démence, Walter McMillian meurt en 2013, à 71 ans. Bryan Stevenson, quant à lui, poursuit son combat pour aider les personnes injustement incarcérés via son association, et donne également des cours dans une université new-yorkaise.