J'ai trouvé ce film particulièrement poignant et émouvant. Il y a quelques longueurs certes mais c'est pour bien expliquer la psychologie, le vécu et le ressenti du personnage principal. C'est un film vraiment magnifique au sujet d'un enfant qui a perdu sa maman et qui en souffrira toute sa vie.
A bientôt 77 ans, plus de 50 ans après "Les poings dans les poches", le film avec lequel le public international avait fait sa connaissance, Marco Bellocchio est une figure incontournable du cinéma italien. "Fais de beaux rêves" est l’adaptation au cinéma de "Fais de beaux rêves, mon enfant", roman autobiographique de Massimo Gramellini. Massimo, on le rencontre à l’âge de 9 ans, au moment où sa mère, à laquelle il voue une affection sans borne, décède dans des circonstances qui ne vont cesser de rester troubles pour le gamin. Toute sa vie, le souvenir de cette mère aimante et aimée va le hanter. C’est ainsi qu’on le retrouve adolescent, affirmant à ses meilleurs amis que sa mère vit aux Etats-Unis, puis adulte, devenu journaliste, d’abord dans le sport, puis dans le reportage de guerre, enfin dans les réponses au courrier des lecteurs. Avec une durée de 2 h 14, "Fais de beaux rêves" fait partie des films, trop nombreux malheureusement, qui auraient gagné à être raccourcis de deux bonnes dizaines de minutes. On y trouve des scènes d’une très grande force, dégageant une grande émotion, mais, un peu trop souvent, cette émotion retombe lors de la scène qui suit, soit parce qu’elle est trop longue, soit parce qu’elle nage un peu trop dans le pathos. A noter que ce film, a fait l’ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs lors du dernier Festival de Cannes.
Un peu long ....et c'est dommage car ce film est beau , touchant et aborde de façon très juste la difficulté pour un enfant à gérer , à digérer le décès de sa mère...et en filigrane le mystère du suicide est abordé ....
En 1969, le petit Massimo perd brutalement sa mère, avec laquelle il avait une relation privilégiée très forte. Son père et une tante (d’après ce que j’ai compris) se chargent de son éducation. Le temps passe, il devient journaliste et peine à construire sa vie personnelle, jusqu’au jour où il rencontre Elisa, jeune médecin. Le mystère sur la mort de sa mère le hante encore, ce changement dans sa vie, puis la mort de son père vont le mener à certaines vérités.
Le film est construit en plusieurs strates, autour de trois périodes qui se suivent et se font écho : l’enfance de Massimo juste après le décès et la difficulté qu’il a à accepter l’inexorable, la préadolescence et son amitié avec le fils d’une bourgeoise (Emanuelle Devos), figure maternelle bien choisie, la quarantaine, de 1992 à 1999, année du décès de son père.
J’ai beaucoup aimé ce qui se rattache à l’enfance avant et après la disparition de la maman, le jeune acteur a beaucoup de profondeur, d’intensité pour son âge, les scènes pertinentes (comme la scène avec le curé).
Il y a aussi tout un langage en filigrane, symbolique. Des allusions récurrentes à la maternité, à la mort de la mère, aux phénomènes de chute : l’inconscient est parfois bavard.
La réalisation est fluide et les couleurs assez ternes, dans les beiges.
Je me rends compte que ma note n’est pas à la hauteur de la chronique essentiellement très positive, je dois dire que je n’ai pas été vraiment touchée par cette histoire, même si l’ensemble est vraiment intéressant et réussi. Question de sensibilité, peut-être juste du moment.
ob la la ! quelle déception ce film !!! il aurait dû durer une 1/2 heure et c'était largement suffisant pour un navet pareil. 2h10 pour connaître la fin de cette histoire vraie !!!! ça laisse septique sur les neurones de cet adulte qui a oublié de grandir.
Le film est une filiation directe des "promesses de l'aube". C'est en même temps un cri de douleur, l'injustice de la disparition et un hommage superbe à la Almodovar. La perte de la mère est ici confrontée à l'échec de sa vie d'homme: cette impossibilité de vivre. La mise en scène est ample et généreuse. Elle laisse la place à de forts moments d'intimité et de questionnement. Étonnamment j'ai vu la veille "au-delà" de C.Eastwood qui dépeint cet enfant incapable de survivre à la mort de son frère et qui doit entendre de la bouche d'un homme qui parle avec les morts que celui-ci va partir et l'abandonner. Le parallèle est fascinant. L'enfant doit de toutes façons tuer sa mère pour s'en détacher, mais ici c'est la mère qui part et qui laisse les souvenirs d'enfant le torturer jusqu'à répéter à l'infini les derniers mots qu'elle lui a soufflés avant de disparaître. Ironie et tristesse car les rêves de sa présence ne cesseront jamais.
Portrait intimiste sensible et pudique d’un homme hanté par le trauma causé par le deuil de sa mère lors de son enfance, traversé de scènes poignantes mais terni par un récit trop fragmenté et par son acteur principal assez neutre.
L'expérimenté Marco Bellochio nous gratifie en cette fin d'année 2016, d'un superbe film classique sur les thèmes du deuil et de l'amour filial, très conforme aux canons du cinéma italien des années 70 ou 80. Belles images, dialogues ciselés, décors soignés, acteurs bien choisis et sujet familial. Seuls la dimension politique et l'humour sont quasiment absents de ce très beau film. L'interprétation, de Valerio Mastandrea que l'on a envie de prendre, plus d'une fois dans ses bras, à la lumineuse et trop rare Bérénice Bejo qui redonnera un sens à la vie du héros, est au diapason de l'émotion que distille cette histoire racontée lentement (un peu trop ?) à coup de retours en arrière et d'ellipses intelligentes qui ménagent le suspense. Une jolie fin d'année pour le cinoche de papa !
Sorti dans la plus grande discrétion (un 28 décembre en même temps...), "Fais de beaux rêves" est un film qui fait du bien, sortant des sentiers battus à l’heure où le spectaculaire et la superficialité dominent de nombreuses réalisations. Marco Bellocchio est un cinéaste qui n’a jamais fait semblant et qui livre ici un récit en toute pudeur à la construction narrative éclatée. "Fais de beaux rêves" nous conte l’histoire de Massimo, un homme hanté par la mort mystérieuse de sa mère quand il avait neuf ans. Refusant cette disparition, Massimo reste hanté toute sa vie par cette figure maternelle et presque trente ans plus tard, devenu journaliste accompli, il a encore du mal avec les femmes, préoccupé par des souvenirs trop présents. Seule sa rencontre avec une médecin (Bérénice Bejo, rayonnante) semble l'apaiser un peu... Avec "Fais de beaux rêves", Marco Bellocchio nous installe confortablement devant un film dont la structure est effectivement proche du rêve, faisant des allers-et-retours entre le passé et le présent, nous offrant des séquences parfois étranges qui ne font sens qu’après-coup. Balade dans la vie de Massimo (interprété à différents âges par trois excellents acteurs), le film démontre une parfaite maîtrise de son histoire par Marco Bellocchio. En dépit de ses quelques longueurs, le film paraît justement dosé et chaque scène semble nécessaire à nous faire comprendre le parcours de Massimo et à faire naître les émotions. Drame à la puissance aussi délicate qu’évocatrice, "Fais de beaux rêves" est une œuvre presque onirique, oscillant sans cesse entre l’ombre et la lumière, offrant de beaux moments de grâce et de subtilité.
Beau film ample, complexe, et aux multiples thématiques que le dernier Bellochio.
Fais de beaux rêves est un véritable travail d'orfèvre, construit sur un scénario ciselé et servi par une interprétation pleine de finesse.
Comme le personnage principal, on sait sans savoir, et le film enchaîne les belles liaisons : statues militaires, bustes de Napoléon, chute libre, se laisser tomber dans le canapé. Chaque période renvoie à un traumatisme de l'enfance, parfois de façon évidente, parfois moins. C'est beau, subtil et on est émerveillé par la manière de filmer de Bellochio.
Il ne manque pas grand-chose pour que le film nous emporte vraiment dans son élan romanesque : peut-être un tout petit peu plus de concision, ou une insistance un peu moindre sur certains passages.
Au final, Fais de beaux rêves emporte la mise par sa capacité à faire ressentir le passage du temps.
Sur le fond il impose cette vérité : quels dégâts produit le fait de ne pas dire la vérité aux enfants !
Le nouveau film de Marco Bellochio prend à bras le corps un sujet difficile, celui de la perte d'une mère par un enfant de 9 ans. On lui expliquera plus tard qu'elle a fait une crise cardiaque, mais est-ce la vérité? Même devenu adulte et travaillant dans le journalisme, l'orphelin reste obsédé par ce souvenir. Qu'est-il arrivé? Pourquoi sa mère est-elle morte? La réalisation du cinéaste italien n'est pas des plus aisées à suivre, le récit est constellé d'ellipses, c'est un film qui demande la plus grande attention de la part du spectateur. Mais c'est aussi et surtout un film très touchant. 8/10
Ce film parvient avec puissance à faire ressentir ,l'absence, le manque, la violence rentrée et le deuil impossible d'un enfant de 9 ans, d'autant plus quand on lui dissimule la vérité...le film se révèle poignant, touchant sans jamais jouer la carte du patho... Mais plutot faire sortir la résurgence du drame à travers un geste, une anecdote. Car la vérité apparaitra au spectateur subitement alors qu'elle était juste là; sous nos yeux, nous mettant par la-même dans la position de cet enfant devenu adulte brillamment interprété par un Valerio Mastandrea tourmenté. Notons la présence courte mais lumineuse de Bérénice Béjo.Très touchant.
Un traumatisme dans l'enfance, la mort de sa mère alors qu'il a neuf ans, perturbe encore, trente ans plus tard, la vie d'un homme adulte, journaliste à succès. Le film va et vient entre le présent et le passé pour montrer l'attachement fort qui reliait cet enfant sensible à sa mère. Pas mal mais un peu trop long pour ce qu'il donne à voir.