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Un visiteur
3,0
Publiée le 19 mai 2017
on découvre une autre image de Neruda dans ce film très poétique parfois un peu trop, ça se laisse regarder facilement grâce à des acteurs compétents. pour tous les fans d'Amérique latine
DÉPÊCHE: Pablo Larrain, réalisateur chilien de plus en plus réputé à l'international, réalise avec Neruda un film policier drolatique, d'une puissante intelligence scénaristique. En reprenant les motifs du film noir et du western, Larrain questionne à travers son récit l'artiste, la fiction, et le communisme. Un film divertissant, d'une intelligence remarquable.
Bonne filmatisation de la traque policière du grand poète chilien Pablo Neruda, accessoirement sénateur communiste, très bien interprété par Luis Gnacco. Le policier borné est très bien joué par Gaël Garcia. L'époque est bien reconstituée, et la fabuleuse maison de Neruda, aujourd'hui un musée, est bien présentée. Des scènes hautes en couleur - les toilettes du sénat chilien sont placées dans un salon - pour un film plaisabt quoique pas bouleversant.
Neruda, encensé par les critiques, est un objet filmique très déroutant. On est si loin du biopic traditionnel qu'on apprend presque rien de la vie de Neruda, le film étant concentré sur l'épisode de la fuite. Filmé à la Jacques Tati, le scénario est d'une lenteur incroyable. Pas passionnant !
Une traque montée comme une construction littéraire qui se ferait devant nous, un hommage à un poète et une charge politique, Neruda est tout cela à la fois, et même si c'est parfois un peu lourd, ça en vaut largement le détour. Un discret humour permet aux rouages de fonctionner sans accroc.
Si on s'attend à une biographie en règle de l'illustre bourgeois poète-communiste, on sera déçu. Le focus porte sur la traque de Neruda par un jeune policier gouvernemental lors de sa fuite du Chili. Une tranche de vie seulement, donc. Mais avec une approche - romancée, forcément romancée - très originale. D'abord, on est dans la tête des personnages avec une voix off qui nous décrypte, mais pour nous spectateurs seulement, leurs pensées l'un vis à vis de l'autre, en s'appuyant sur l’œuvre majeure de Neruda, Chant National. Ensuite, la traque est d'une certaine façon organisée par Neruda lui-même, qui laisse des indices sur son passage, de sorte que son poursuivant puisse se rapprocher de lui sans l'atteindre. Un thriller bien mené, à l'interprétation juste, tant des deux "héros" que des personnages secondaires.
Bien que Neruda soit inspiré d'un épisode historique réel, le film fait penser à une nouvelle de Borges, avec un poète poursuivi par un inspecteur de police qu'il semble avoir lui-même créé, comme une créature de fiction. Le tout est raconté dans un style disparate. Intéressant. Voir ma critique complète sur mon blog :
Ce film fait du bien ! C'est un hommage à Pablo Neruda, mais surtout au poète présent en chacun de nous. Il se fait ode à la poésie, à la vie, il nous emporte dans un voyage passionnant aux escales improbables.
Loin d'être un biopic comme on pouvait s'y attendre, "Neruda" est plutôt le récit fantasmé de la rencontre entre le célèbre poète chilien et communiste, monstre de démesure, de vanité, de tendresse, de dédain et le policier qui le poursuit. Le spectateur a beaucoup de mal à adhérer à la mise en scène dont il ne parvient jamais à savoir si son classicisme suranné (voix off permanente et épuisante, fonds filmés lors des déplacements en voiture, couleurs systématiquement très chaudes) et/ou ses effets de modernité un peu kitsch (effets de polarisation, éclatement d'une même continuité de dialogues en plusieurs lieux) relèvent d'une vraie décision du réalisateur ou d'un réel amateurisme. Ne reste qu'à apprécier la prestation de Luis Gnecco aussi imposant que le personnage qu'il incarne et qui dévore tout cru un Gael Garcia Bernal étrangement sans chair.
Film magnifique! Les plans sont organisé de très belles manières avec des allers-retours entre plusieurs univers lors d'un même échanges. Le film semble réaliste, même si romancé, ou "poétisé", il contient de nombreux paradoxes dont l'homme était très certainement empreint. Cette valse d'amour, de poésie et d'introspection entre l'inspecteur et le poète est, j'ai trouvé, vraiment très belle. On perçois une vraie relation amoureuse, ce sentiment d'exister au yeux de l'autre. De manière plus générale, ce film parle aussi de ce que c'est que d'être artiste, l'amour, la folie et les paradoxes que cela induit. Pour finir c'est de ce désir d'exister, désir d'immortalité caché au fond de chacun de nous que parle ce film et qui est pour moi magnifiquement illustré dans ce duo d'un Neruda adulé presque à l'excès, aimé partout où il passe et un inspecteur gris, dans l'ombre, ayant le petit rôle mais traversant une sorte de chemin initiatique vers sa propre humanité, "son propre artiste". Très beau.
L'on reste sur sa faim, le film ne retraçant qu'une minuscule partie de la vie de Neruda… Même si la photographie est somptueuse et offre des plans de paysage splendide, même si les acteurs sont irréprochables l'on s'ennuie ferme pendant une bonne moitié de ce qui aurait pu être un grand biopic… dommage.
Je trouve le film original par le fait que l'auteur est voulu réaliser selon le regard de Neruda, artiste que je ne connaissais pas bien mais qui est attachant malgré ses côtés bourgeois et libertins qui m'ont quelque peu agacés, Le film se tient, la liberté de Lorrain nous permet de comprendre les enjeux du personnage. Je ne crierais pas au chef d'œuvre car cette dernière manque de vie par moment, La façon lyrique de représenter Neruda m'a empêché d'être saisi, peut être que le film est un peu trop travaillé, ce qui m'a empêché de laisser totalement l'émotion affleurer, Au final, un biopic intéressant qui me donne envie de voir Kennedy
C’est un film très sophistiqué, avec un travail sur les couleurs, les flous et les décors (extérieurs comme intérieurs). Il est écrit à autour d’un poème, avec un texte et une voix off aux accents très littéraires. L’histoire est celle du poète et sénateur communiste Pablo Neruda dans le Chili d’après 1945, alors qu’il est traqué par la police à cause de ses opinions politiques.
Je n’ai malgré tout pas été captivée par l’ensemble que j’ai trouvé peu intéressant, avec des enjeux difficilement identifiables. Le personnage de Pablo Neruda n’est pas sympathique, pas charismatique et ne dégage ni ne suscite beaucoup d’émotions.
L’ensemble laisse un goût de snobisme cinématographique.
Film inclassable, polar intello, fable figurative sur un grand poète révolutionnaire, course-poursuite fantasque et surréaliste, auquel j’ai eu du mal à adhérer. Mais un film d’une beauté sidérante, interprété par deux phénomènes possédés par leur rôle, qui vous enchante si on veut oublier sa raison et le thème d’un pays qui va tomber dans l’horreur fasciste. J’ai largement préféré pour sa teneur son précédent “ No”.