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QuelquesFilms.fr
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3,5
Publiée le 4 février 2019
Entre réalité historique, fantaisie de littérature et de cinéma, course-poursuite poético-absurde, cet exercice partiellement biographique est original et intéressant. Un peu long et redondant sur la fin. Mais réussi.
La jubilation avec laquelle le cinéaste aborde son sujet se transmet immédiatement au spectateur, quelque peu déboussolé dans une premier temps, puis conquis. Le personnage haut en couleurs du Chili progressiste de l'après-guerre, poète adulé et diplomate estimé, est ici montré dans tous ses excès, sans souci de réalisme, avec un parti-pris formel convaincant. Sa relation avec son épouse et muse, dont le côté maternel n'est nullement gommé, est magnifiquement mis en scène. Un film que l'on peut trouver imparfait sur un plan purement technique (et, vraisemblablement, volontairement) mais qui mérite d'être vu plusieurs fois tant il est dense et séduisant.
Par le hasard venue d’Amérique latine, ce film m’a plue, je suis rentrée dedans par ce passionnant biopic, une manière de découvrir ce personnage de l’histoire chilienne, une mise en scène teintée d’humour et de fantaisie, un bon air de semi fiction qui nous est conté par l’intrigant Oscar Peluchonneau.
Bien que Neruda soit inspiré d'un épisode historique réel, le film fait penser à une nouvelle de Borges, avec un poète poursuivi par un inspecteur de police qu'il semble avoir lui-même créé, comme une créature de fiction. Le tout est raconté dans un style disparate. Intéressant. Voir ma critique complète sur mon blog :
C’est une réalisation du célèbre Pablo Larraín la même année que Jackie. Le scénario a été écrit par Guillermo Calderón (El Club). Neruda a été choisi pour représenter le Chili dans la course à l'Oscar pour le Meilleur film étranger en 2017.
Nous allons donc parler de Pablo Neruda dans ce biopic. Ce poète et politicien chilien a vécu de 1904 à 1973. Connu mondialement pour ces textes, il a été une figure de la résistance politique en Amérique du Sud. Cela se passait durant une époque où être communiste était considéré comme un délit. Son histoire n’est cependant pas si limpide que cela. Adulé par beaucoup, il avait des facettes très sombres. Neruda ne va pas hésiter à nous les montrer. Une initiative remarquable de la part de Pablo Larraín qui sort des sentiers battus le concernant.
Neruda nous fait vivre ce personnage à part entière. Les amoureux de la poésie seront ravis par des moments sublimes grâce à quelques textes lâchés par l'acteur principal. Le temps est fort et solennel. On y apprend des choses pour ceux qui ne connaissent pas Pablo Neruda. La première partie est vraiment axée sur le problème politique de cette période politique. Le rythme est fort et entretenu. Il y a des jeux de montage séquence très intéressante lorsqu’il y a des dialogues ciblés entre deux personnages.
Par contre en seconde partie, le côté politique va être beaucoup plus distancé. Il va alors se détacher un aspect beaucoup plus philosophique et poétique. D’un côté, c’est intéressant, car on comprend vraiment l’essence du personnage. De l’autre plus on avance, plus le récit paraît lointain. Le symbole est la voix off venant du récit du policier. Très terre-à-terre au départ. Au fur et à mesure, elle va partir dans des considérations existentielles. Un mélange de styles qui fonctionne plus ou moins.
Si cela marche la majorité du temps, c’est en grande partie grâce à un Luis Gnecco vraiment très bon. Son phrasé va parfaitement avec la poésie le Neruda. Le policier aussi met, mais énormément d’entrain. Pour cela, on peut reconnaître la belle prestation de l’acteur fétiche de Pablo Larraín, Gael García Bernal. Même s’ils n’ont pas de confrontation directe, le jeu du chat et de la souris qu'ils font est prenant.
Tout n’est que fiction et la fiction est plus forte
Que savons de Neruda ? Telle est la question que chacun peut se poser au moment d’entrer dans ce film. Car on y entre, et c’est la première bonne nouvelle, tant l’incertitude peut nous étreindre à l’instant où l’extinction se fait dans les salles obscures que sont nos cinémas : « Que suis-je donc venu voir ? ».
Néruda est poète -l’immense poète comme nous l’a laissé la postérité- avant même qu’on lui demande quoi que ce soit et communiste. Il est communiste de salon et tant que tel penseur -il ne prend pas les armes- et ce sont les communistes pauvres, ceux du peuple, qu’on arrête pour mettre dans les camps. Et pourtant le film nous fait croire qu’on le pourchasse, qu’il est menacé. Comme il est aussi sénateur, il porte la parole contre le pouvoir qui cherche à éliminer les communistes. Et puis donc il fuira. Alors le jeu commence; pas vraiment au chat et à la souris; plutôt un parcours fait de méandres réels ou rêvés, presque traqué par un policier ectoplasme.
On entre alors en Neruda bien plus qu’en Peluchonneau -obscur rejeton et flic- pris dans sa poésie, sa vie d’excès, ses lyriques dithyrambes pamphlétaires, son verre de Whisky posé à côté des feuilles qu’il noircit.
Pablo Larrain nous prend, nous tient en Neruda, il joue avec nous sans jamais nous manipuler. Son film nous prend dans ses rets littéraires, trouvant l’inspiration d’un onirisme absurde, si cher à l’Amérique latine à travers bon nombre de ses écrivains; je pense notamment à Garcia Marquez, Juan Rulfo ou encore Juan-Carlos Onetti.
P. Larrain a fait un film littéraire, jamais verbeux, jamais ennuyeux et si souvent subtil dans sa mise en scène que le montage -magnifique- joue avec elle et c’est d’une grande intelligence. La photo superbe colle au film.
Chaque comédien(ne) est juste et à sa place. En premier lieu dans ce rôle-monstre : Luis Gnecco (déjà dans « No » du même Larrain). L’acteur -somme toute méconnu- recèle des trésors de finesse dans son interprétation. En pauvre petit flic Gaêl Garcia Bernal est très bien.
Le film est d’une densité rare tant il nous propose des pistes, des idées, des voyages… La bande-son souligne et sous-tend superbement l’action et l’errance, nous immergeant plus encore dans le film, avec un thème hypnotique de Grieg.
Le hasard du calendrier cinéma nous proposera (01/02/17) son prochain film « Jackie » : donc l’ex-madame-président assassiné (Natalie Portman dans le rôle titre) ; avec Larrain la politique n’est jamais loin, et le Cinéma lui est bien présent.
Un bon film de Pablo Larrain. Sur un principe littéraire (et cinématographique) qui permet de mêler le réel et la fiction, le cinéaste nous offre là une oeuvre poétique où le héros imaginé parle de son créateur, ici un policier réel / imaginé poursuit son créateur, le poète Néruda. Film étrange donc, très bien filmé, qui comporte quelques longueurs ou séquences inutiles, mais qui dans de très beaux textes parfois, réussit à émouvoir. Les deux acteurs principaux sont bons, même le policier malgré sa posture volontairement imperturbable. Les évènements de la vie de Néruda sont-ils réels, peu importe au fond, les discours politiques sont secondaires, l'idéologie communiste n'est pas remise en cause. Reste une belle oeuvre originale dans sa forme, même si on peut y trouver quelques faiblesses scénaristiques.
ers 1950, la fuite dans la clandestinité de Pablo Neruda, poète et sénateur communiste, poursuivi par le pouvoir populiste qu’il avait contribué à mettre au pouvoir.
Ce serait une sorte de road movie policier assez classique si P. Larrain n’essayait de nous entraîner dans l’univers poétique de Neruda ; il nous montre par exemple le policier lancé à la poursuite de Neruda s’assimilant lui-même à un personnage créé par le poète… C’est amusant un moment, mais ce structuralisme maniéré est assez vain et lasse vite…
Un film singulier dans sa forme, c'est une sorte de "poème visuel"... qui est hélas seulement réussi dans les dernières scènes visuellement magnifiques (situées dans un sud du Chili enneigé). Le film est malheureusement d'abord "plombé" par 1h30 sans consistance, sans grand intérêt, avec une voix-off omniprésente et envahissante, 1h30 qui nous montre un Pablo Neruda narcissique, arrogant, placide et futile, bref très antipathique. Ce parti pris du réalisateur ne facilite pas les choses.
C’est un film très sophistiqué, avec un travail sur les couleurs, les flous et les décors (extérieurs comme intérieurs). Il est écrit à autour d’un poème, avec un texte et une voix off aux accents très littéraires. L’histoire est celle du poète et sénateur communiste Pablo Neruda dans le Chili d’après 1945, alors qu’il est traqué par la police à cause de ses opinions politiques.
Je n’ai malgré tout pas été captivée par l’ensemble que j’ai trouvé peu intéressant, avec des enjeux difficilement identifiables. Le personnage de Pablo Neruda n’est pas sympathique, pas charismatique et ne dégage ni ne suscite beaucoup d’émotions.
L’ensemble laisse un goût de snobisme cinématographique.
L'on reste sur sa faim, le film ne retraçant qu'une minuscule partie de la vie de Neruda… Même si la photographie est somptueuse et offre des plans de paysage splendide, même si les acteurs sont irréprochables l'on s'ennuie ferme pendant une bonne moitié de ce qui aurait pu être un grand biopic… dommage.
Biopic Totalement surprenant ! La forme, le montage, les prises de vue, les flash-backs changement de décor, tout semble sorti de l'imaginaire. Un biopic sur Neruda commenté en voix Off par le policier qui le pourchasse : ce parti pris est déjà une vraie réussite! Le mélange de dialogue traditionnel avec les déclamations poétiques de l'auteur engagé créée une atmosphère totalement irréel. Nous sommes plus proche de la description d'un mythe que d'un récit traditionnel. La truculence du personnage de Neruda manipulateur à souhait me fait osciller entre détestation et admiration et l'énigmatique policier idiot est particulièrement attachante : ils sont indissociables et ne peuvent exister l'un sans l'autres......excellentissime idée scénaristique ! Très belle interprétation hors du temps des acteurs et mise en scène fluide et génial . Un mythe est en marche ....
Pablo Larraín a une manière bien à lui de narrer ses histoires. Loin du biopic traditionnel, "Neruda" fait preuve d’une réelle originalité d’écriture où se mêlent fantasmes et réalité, vie et œuvre. A la fois étrange et fascinant, nous suivons un policier « à moitié abruti, à moitié con » qui prend en chasse Neruda pour ses idées communistes… Larraín se joue du spectateur, le met en déroute, brouille les pistes entre histoire vécue et histoire inventée. Il crée ainsi une distance qui lui permet de ne pas idéaliser cette figure mythique qu’est Neruda mais qui met efficacement en lumière les différentes facettes d’une même personnalité. Le réalisateur chilien livre un film entier, engagé et libre mais qui laisse une impression mitigée malgré la certitude d’une qualité dans l’interprétation (merveilleux Gael García Bernal entre autres) et la réalisation.
« On a plutôt fait un film « nérudien » qu’un film sur Neruda. » Pablo Larraín se nourrit de l’imaginaire et de l’œuvre de Neruda pour créer son film et prend un pari risqué mais d’une originalité certaine.
de chroniques sur mon blog : plumeetpellicule.wordpress.com
Pablo Larraín déroule de façon insolite, entre faits réels et fictifs, la chronique picaresque d’une fuite soigneusement mise en scène. Se refusant au biopic académique, Neruda, d’abord film policier puis western existentiel, tire le portrait peu complaisant de son personnage-titre devenu clandestin dans sa patrie natale. Sur l’errance physique du sénateur-poète chilien viendra sans tarder se refléter l’errance mentale du spectateur. Plus de détails sur notre blog ciné :
Ce film n'est pas du tout un biopic sur Pablo Neruda mais seulement une tranche de vie. C'est plutôt la traque de l'inspecteur Peluchanneau envers le sénateur poète. On y découvre un homme atypique, qui aime manier le verbe, profiter de la vie et qui ne se départit jamais d'une forme de cynisme. Le film qui partait très bien avec un Luis Gnecco impeccable a tendance à s'essouffler par la suitespoiler: avec une fin presque comique . Pablo Larrain ("El Club") signe ici une oeuvre instructive sur le poète mais le style manque de gravité, eu égard à cette partie de l'histoire chilienne avec la gouvernance de Videla mais peut-être n'était-ce pas le but du film...