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chrischambers86
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2,5
Publiée le 6 décembre 2013
Un an avant sa mort, Jean Eustache tourne un essai d'à peine vingt minutes dans ce qui devait être son ultime film pour le cinèma! Un court qui permet de voir à l'ècran la photographe de talent Alix Clèo Roubaud (1952-1983), le fils du metteur en scène, Boris Eustache, et des photos purement anecdotiques, à la fois familiale et sentimentale, suicidaire ou morbide! Celle de « Vertigo » restera la prise à la philosophie la plus particulière et celle du pub, la plus londonienne où tout s’embrouille, le blanc du cadre dans la photographie elle-même [...] Que ce soit un clichè pris en Corse ou à Londres, entre Washington et New York, Jean Eustache entraîne son spectateur dans un court-mètrage très particulier avec un dècalage qui monte crescendo entre l’image et la parole! Pour les initiès...
« J’ai appelé cette photo coucher de soleil. Mais on voit bien que le soleil est encore haut sur l’horizon….. » Passionnant de snobisme et instructif sur la pensée forcément supérieure de l’artiste. Et en face le jeune qui pose des questions banales…
Ce court-métrage réalisé par Jean Eustache (son dernier en l’occurrence) et sorti en 1981 est très bon ! C'est tout simplement la photographe Alix Cléo Roubaud qui montre ses photos à Boris Eustache, jusqu'au moment où il y ai un complet décalage entre la parole et la photographie. Alors oui, c'est particulier, je comprends donc que peu de personnes aient aimé mais, je ne sais pas trop pourquoi d'ailleurs, j'ai complètement été emporté par ce film ! Je trouve qu'il n'y a rien de plus simple que de raconter des histoires de cette manière et, de tout façon, c'est ce que le cinéma fait, raconter des histoires, mais ici, avec la description que la photographe nous donne de ses photos, c'est au spectateur de s'imaginer la scène et si on a un peu d'imagination, cela fonctionne très bien. C'est d'autant plus intéressant lorsque la parole n'est plus en lien avec l'image car cela fait réellement fonctionner notre imagination et on arrive quelque fois à voir les choses qu'elle nous dit à travers une image complètement différente. De plus, la photographe est très intéressante lorsqu'elle raconte ses anecdotes, les parties de sa vie, et notamment avec la photo "pornographique" qui l'est pour elle-même mais non pour le spectateur. Les acteurs ne sont donc pas professionnels mais jouent leur propre rôle, ce qui est une très bonne chose car cela en est du coup très authentique et rappel d'une certaine manière beaucoup l’émission belge "Strip-Tease". "Les Photos d'Alix" peut donc être un court-métrage très long pour certains mais passionnant pour d'autres.
Une jeune-femme, Alix, commente ses photos à l'un de ses amis. C'est sur ce thème très simple que Jean Eustache nous offre un court-métrage très drôle. On croit au début ce que l'on nous raconte, avant de se rendre compte que la description des images n'a finalement rien à voir avec ces dernières. Le tout est progressif, et on comprend peu à peu que le commentaire est totalement à côté du sujet. Cela provoque bien sûr de larges sourires et des rires incessants pour le spectateur.
Court-métrage de 18 minutes, «Les photos d'Alix» (France, 1980) est le dernier film de Jean Eustache. Le film se contente d'être la description des photos d'Alix Cleo-Roubaud par elle-même à Boris Eustache, fils du réalisateur. Ici le vertige du cinéaste et son adoration pour l'image est à son apogée. Malaise vertigineux oui puisque le récit de la chose (narration propre à Eustache) vient se contredire à la chose même. Les photos montrées par Alix ne correspondent pas à leur descriptions. Ce décalage absurde s'avère être progressif. Là où au début une seule caractéristique ne concorde pas avec l'image, c'est in fine toute l'image qui se désagrège de son exposé. L'amour d'Eustache pour l'image et pour la facticité du cinéma s'illustre par la mystification dont nous sommes les victimes et dont les deux acteurs semblent être les complices. L'image perverti se soumet à la volonté d'Eustache par un montage astucieux. Nous sommes d'autant plus envoûtés par les voix indolentes d'Alix et de Boris qui décrivent ou commentent les photographies de façon naturel, acclimatant le non-sensique des descriptions à une normalité nouvelle, celle captée par Eustache. On regrette presque que le film soit trop court, le prolonger aurait permis une submersion de cette réalité sur notre perception. Les 18 trop courtes minutes ne durent pas assez pour nous réprimer de dissocier la description et son objet. Vers la fin et avec une bonne foie toute cinéphile, on se laisse porter par l'illogisme du propos, et c'est là qu'Eustache touche le spectateur. Ainsi «Les photos d'Alix» est un condensé puissant du vertige du cinéma eustachien, un vertige tout aussi éperdu que dans «La Maman et la Putain» (France, 1973).