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Santu2b
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2,5
Publiée le 27 juin 2019
Après le succès de "La Maman et la Putain", Jean Eustache tourne en 1974 "Mes petites amoureuses", son second et dernier long-métrage. Comme son prédécesseur et à l'image de l'ensemble de la filmographie du cinéaste, celui-ci possède une large portée autobiographique. Eustache conte ici une partie de son enfance, lorsqu'il était élevé par sa grand-mère et dut se diriger rapidement vers la vie active. Plus largement, c'est à une véritable peinture de l'adolescence naissante à laquelle se livre le cinéaste. Sa mise en scène est précise, ciselée et l'utilisation de la voix off s'avère pertinente. Cependant, si sa vision reste juste, le film finit par traîner en longueur. Le succès de ce second long sera d'ailleurs moindre et on en comprend les raisons : Eustache possède une excellente perception de cet âge marqué notamment par l'éveil des premiers émois amoureux, mais peine à insuffler un réel dynamisme à l'ensemble.
Proche de l'univers de Maurice Pialat ( " l'enfance nue" et " la maison dans les bois"), mais aussi de Truffaut " les 400 coups", " l'argent de poche" et de Bresson," mes petites amoureuses " est une sorte d'hommage à l'enfance ( maltraitée) et à son désir d'émancipation.
C'est formidable de mélancolie et de poésie et c'est tout simplement une grande réussite du cinéma français des années 70, bien qu'il n'obtint pas de succès à sa sortie en salles.
Peu fournie, la filmographie de Eustache est d'une telle densité qu'elle hisse, à mes yeux, le cinéaste au rang des grandes signatures hexagonales du septième art toutes époques confondues.
Eustache est capable de donner la vérité à des situations et à des dialogues diffusés avec une apparence neutralité. Mais l'emotion passe intensément et les tourments qui saisissent ces adolescents renvoient le spectateurs à beaucoup de sentiments très forts.
Film trés moyen...les acteurs (jeunes) jouent vraiment faux dés qu'ils ouvrent la bouche (ce qui est assez rare chez le personnage principal). ça gâche un peu tout.
Dans le même style je préfère finalement le "Et toi t'es sur qui" de Lou Doillon.
Ce film reste cependant émouvant, presque mélancolique par moments avec notre regard d'aujourd'hui sur cette période...mise en scéne assez originale (petites scénes successives).