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Laurent C.
260 abonnés
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4,0
Publiée le 28 août 2016
Guibord est un homme politique pas comme les autres. Il aimerait bien d'une démocratie participative, qui, l'instar de l'esprit sportif qui a été le sein dans ses débuts de carrière, permettrait de changer le monde autour d'une cause commune. Il s'entoure d'un conseiller stagiaire haïtien, Souverain, pour tenter de porter un débat sur l'opportunité de faire ou pas la guerre pour le Canada, guerre jamais nommée mais qu'on imagine bien sur fond terroriste et géopolitique. Et notre député se retrouve très vite confronté à la contradiction, à commencer par la sienne. Voilà un film canadien qui tombe à brûle-pourpoint en ces temps de campagne électorale américaine et bientôt française. Le réalisateur endosse un regard à la fois amusé, à la fois critique, et à la fois attachant sur ses personnages qui incarnent à eux-mêmes toute la complexité de l'homme. Le cinéaste accompagne son film de références incessantes à Rousseau, Voltaire, Churchill, Tocqueville, et autres philosophes politiques, donnant ainsi à son œuvre un sentiment d'intelligence. Un peu comme le remarquable "Demain" qui empruntait certes un ton très différent, "Guibord s'en va-t'en guerre" engage à la réflexion politique sur le compromis, l'honnêteté idéologique mais aussi les limites de la participation. En tous les cas, derrières ses airs faussement drôles, le film invite à l'urgence de la pensée. On ressort de cette œuvre, certes détendu, ce qui constitue un des buts du cinéma, mais surtout convaincu qu'il y a quelque chose qui ne tourne par rond dans nos démocraties.
GUIBORD, sorti au creux de l'été 2016, est réjouissant, excitant et apaisant. C'est un film sans grande prétention, bien sympathique et nullement stupide malgré ses quelques clichés et une fin vite envoyée. Bien qu'il cause politique, il parvient à faire rire, sourire (ne serait-ce que par l'attachant et savoureux parler québécois) et ce intelligemment. Il véhicule une certaine réflexion sur la maîtrise de soi et sur l'abnégation face à une situation politique complexe, et livre un portrait sensible du rapport d'un homme (Patrick Huard, épatant) à ses proches, qui se voit devoir faire des choix dans lesquels sont embarquées sa fille et sa compagne. Son acolyte, un stagiaire haïtien, l'entraîne involontairement dans une direction rocambolesque. On y saisit bien le caractère girouette des intentions de vote et l'absurdité des rapports de pouvoir, qui changent au gré de sales combines hypocrites, d'intérêts égocentriques et de shows manipulateurs, le tout sous perfusion médiatique.
"Guibord s'en va-t-en guerre", comédie québécoise réalisée par Philippe Falardeau, sortie en 2015. Une très bonne satire politique. Un film bien réalisé, drôle, acerbe et surtout avec des personnages touchants et bien interprétés par Patrick Huard, Irdens Exantus, Suzanne Clément et Clémence Dufresne-Deslières. Un bon duo Patrick Huard / Irdens Exantus, l'élu local et son assistant. Irdens Exantus est excellent sans jamais avoir tourné avant. Une bonne politique fiction haute en couleurs. Entre la vallée du Val d'Or et Haïti, Algonquins en colère, camionneurs en colère, magouilles politiques et pressions familiales, le député Guibord et son assistant sont ballotés aux quatre coins du comté. Magnifiques paysages de l'Abitibi-Témiscamingue. Une belle réflexion sur la démocratie impossible, la corruption, les conventions citoyennes inutiles et la pression des différents intérêts locaux à concilier. Vive le cinéma québécois !
Ce film est formidable ! C'est drôle, inventif, très bien mis en scène, très bien joué, la musique est parfaite, le film a un vrai message sur la société, les premiers comme les seconds rôles sont traités avec la même pertinence et le duo de tête est incroyable. --- Bref, c'est tout le contraire de "Tony Erdmann"---. Le scénariste a réussi à dynamiser l'histoire en proposant ce couple improbable d'un député québécois et d'un Haïtien en stage. Cela crée une incessante confrontation de points de vue sur la culture de l'autre. Mais bizarrement, ce film semble très mal distribué en France puisqu'il ne passe quasiment nulle part. C'est plus que bizarre après l'immense succès de "Starbuck"...
comedie absurde politique qui met tout de suite dans le ton avev un petit carton comique situant les faits dans un avenir proche ! Le ton est donne le film ets une comédie qui va poser des choses ! C est frais drôle prenant intelligent dans sa manière d aborder la politique canadienne en mettant un haïtien dans l équation ! Le.film est efficace en blague et situation :) on s attache aux personnages ! Suivant donc cette histoire amusante et diaboliquement ironique :)
Guibord ou le road-movie politique d’un député qui s’en va-t’en guerre ! ♥♥♥½
Guibord est le député fédéral indépendant de Prescott-Makadewà-Rapides-aux-Outardes, un immense comté du nord du Québec. Sous les yeux du pays tout entier, Guibord se retrouve malgré lui à détenir au Parlement le vote décisif qui déterminera si le Canada ira-t-en guerre. Accompagné de sa femme, sa fille et d’un stagiaire haïtien idéaliste nommé Souverain, Guibord parcourt sa circonscription pour consulter ses électeurs. Alors que les groupes d’intérêts s’invitent dans un débat qui dérape, le député devra faire face au poids de sa conscience.
Philippe Falardeau semble avoir trouvé le sujet tout tracé pour la période électorale actuellement en cours au Canada. Fidèle à ses habitudes de scénario aux préoccupations sociales et citoyennes, il brode cette fois-ci une comédie ludique sur les questions de responsabilité.
On sait que le réalisateur québécois a étudié en sciences politiques et relations internationales. Aussi il est rare (pour ne pas dire impossible) de trouver dans ses réalisations des scénarii vides de sens et Guibord ne faillit pas à la règle.
Le film fait d’ailleurs écho à L’exercice de l’Etat de Pierre Schoeller et qui présentait idéalement les limites de la fonction politique. Pour Guibord, le constat est souvent proche avec un député qui voit se dresser devant lui différentes problématiques aux échelles également très différentes.La différence majeure avec le film français, c’est que le petit dernier de Falardeau cherche plus à divertir tout en utilisant un fond intelligent et sérieux. D’ailleurs la touche haïtienne est une bonne idée apportée par le réalisateur afin de remettre en perspective les échelles de préoccupation entre deux peuples que tout oppose. Si Guibord réserve des moments de drôleries, c’est aussi un road-movie dans tous les sens du terme (et oui, la question de la route est fondamentale mais c’est aussi le chemin parcouru par Guibord qui en fera une quête pleine de sens). Il y a un peu de Congorama, un peu de Lazhar et forcement une touche du Good Lie, récente réalisation américaine du réalisateur québécois.
Patrick Huard tient très agréablement le rôle du député indécis et Paul Doucet est irrésistible en premier ministre cabotineur. La révélation est à créditer à Sonia Cordeau, plus habituée à la tv et qui ressemble comme deux gouttes d’eau à la talentueuse Marylin Castonguay. Elle tient haut la main le rôle de la jeune reporter prête à tout pour couvrir ses évènements et réussir à faire beaucoup avec peu.
Guibord est un divertissement de très bonne qualité; le film est passé par le festival de Locarno avant de recevoir une mention spéciale du jury du TIFF. Un bon moment en perspective pour tous !
Député indépendantiste du Canada, Steve Guibord se retrouve bizarrement au cœur d'un débat important pour le pays et son vote décidera si le Canada entre en guerre ou non contre le Moyen-Orient. Décidé à sonder ses électeurs, Guibord se retrouve vite dépassé par la situation et il lui faudra l'aide de son stagiaire Souverain, étudiant haïtien en sciences politiques pour avoir une idée de comment mener toute ce débat agitant peu à peu tout le pays. Si "Guibord s'en va-t-en guerre" souhaite vivement s'inscrire dans la veine de la satire politique (commençant d'ailleurs par "Ce film est basé sur des faits véridiques qui ne se sont pas encore passés"), il est malheureusement trop sage et pas assez acerbe pour vraiment nous faire rire. Là où Philippe Falardeau pourrait tailler de sacrés coups de serpe de chaque côté des partis politiques (tous manipulateurs quelles que soient leurs idées), il se contente de nous amuser vaguement et de nous livrer une comédie sympathique avec des personnages attachants mais néanmoins un peu fades (même si l'on aime beaucoup Patrick Huard et Suzanne Clément et que les séances skype de Souverain avec sa famille sont irrésistibles). En dépit d'une volonté de démonter tout le processus politique d'un pays (dont on apprend quelques trucs durant le film), "Guibord s'en va-t-en guerre" loupe souvent son but et sa loufoquerie trop sage ne lui permettra pas de décoller et ce en dépit d'idées inspirées qui manqueront malheureusement de piquant.
Philippe Falardeau ne nous avait pas interpelé depuis Monsieur Lazhar sortie en 2012. Aujourd’hui il revient avec une comédie politique bien canadienne dans le but de montrer la bêtise de la politique. En choisissant l’humoriste Patrick Huard comme personnage principal, le cinéaste se limite malheureusement à caser son pamphlet dans la blague. Ainsi, il nous est difficile de prendre au sérieux cette histoire de vote du Parlement québécois sur l’engagement du Canada dans une guerre au Proche-Orient. Le film a quelque chose de redondant car accumule les mêmes histoires sur des classes différentes. Nous croisons les pacifistes, les miniers, routiers et autres grévistes qui ont chacun des revendications mais qui fatiguent à interroger sur le même fond. Guibord s’en va-t-en guerre aurait pu être plus piquant tout en offrant une véritable pensée sur le système politique. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
Hockeyeur cloué au sol par une aérodromophobie (sic !), Steve Guibord est devenu le député indépendant de Prescott-Makadewa-Rapides-aux-Outardes au Québec. Lorsque le Parlement doit donner son feu vert à l’intervention militaire canadienne au Moyen-Orient, la voix de Steve Guibord va s’avérer déterminante. Bien embarrassé, le député québecois ne sait quelle opinion suivre : celle de sa fille pacifiste, opposée à la guerre ? ou celle de sa femme, plus pragmatique ? La solution lui viendra peut-être de son stagiaire haïtien, qui puise son inspiration dans Rousseau et Montesquieu.
L’engagement d’un pays dans une guerre extérieure est une situation éminemment cinématographique. S’engagera ? s’engagera pas ? On imagine les thrillers qu’on pourrait tirer de l’engagement de la guerre en Irak en 2003 — c’est d’ailleurs la toile de fond de la bande dessinée « Quai d’Orsay » portée à l’écran par Bertrand Tavernier — ou des tergiversations occidentales face à lasituation en Syrie.
C’est sous l’angle comique que le Québecois Philippe Falardeau décide de la traiter. Pourquoi pas. Le problème est que le prétexte du film est bien vite oublié pour se focaliser sur un autre sujet : la restauration d’une authentique démocratie représentative loin des compromissions et des calculs politiciens. Mais Philippe Falardeau n’est pas Frank Capra et « Guibord s’en va-t-en guerre » n’arrive pas à la cheville de « Monsieur Smith au Sénat ». Les efforts de Steve Guibord pour gérer l’encombrante responsabilité qui lui est bien involontairement échue ne sont pas d’une grande intelligence. Plus grave : ils ne font même pas sourire.
Et on regrette que le film ne se soit pas concentré sur son premier sujet : pour quels motifs décider — ou pas — d’entrer en guerre ? Au nom d’une responsabilité internationale ? d’une destinée manifeste ? Pour défendre les droits de l’homme ? ou un modèle culturel ? Au prix de la vie de ses propres soldats ? Jusqu’à quel niveau de sacrifice ? Autant de questions que cette gentille bluette ne pose même pas.
Comment un député indépendant se retrouve être celui qui va décider si le Canada va entrer en guerre au Moyen-Orient alors que dans sa circonscription les camionneurs bloquent les routes pour obtenir que les indiens arrêtent de les bloquer, sans parler des mineurs qui pourraient se mettre à les bloquer également. Sa femme est pour la guerre, sa fille est contre et son stagiaire haïtien, Souverain, est plein de bonnes idées.C'est Patrick Huard, le comédien de Starbuck, qui tient le rôle de Steve Guibord, le député.
Une satire politique sympathique et marrante mais qui manque un peu de mordant. Les acteurs sont convaincants et les situations amusantes mais les cuivres et la fanfare donnent au film un côté téléfilm.
Voila une comédie drôle qui n'oublie pas d'être intelligente. Guibord, homme politique qui dénote, s'entoure d'un consultant haïtien de 22 ans pour mener un vote participatif sur une possible entrée en Guerre du Canada au Moyen-Orient. Ce film bascule parfois dans l'absurde avec des moments hilarants, mais le réalisateur Philippe Falardeau garde son fil conducteur, à savoir le vote décisif de Guibord. Le regard à la fois candide et juste de Souverain et ses citations philosophiques, ainsi que des seconds rôles bien sentis (la fille hippie ou la journaliste) contribuent à la réussite de ce film canadien.
Ancienne gloire de hockey sur glace, Guibord est un chic type. Il s'est reconverti dans la politique locale pour servir ses compatriotes qui vivent au fin fond du Quebec. Et lorsque le Parlement d’Ottawa s’interroge sur l’opportunité d’entrer en guerre au Proche Orient, Guibord est bien embêté. Seul député indépendant, sa voix s’avère décisive pour départager deux camps rivaux et égaux. Son trouble est à son comble quand il s'agit de choisir entre bellicisme et pacifisme. Faut dire que le brave Guibord n’est pas aidé, par les influences contraires de sa femme et sa fille, ni par les Indiens et les bûcherons qui s’opposent sur la propriété de la forêt... Heureusement, il peut s'appuyer sur Souverain, son jeune attaché parlementaire, qui convoque Socrate, Montesquieu, Tocqueville et Rousseau dans les situations les plus embarrassantes. Un embryon de culture qui finit par le remettre sur le chemin de la démocratie directe, à bonne distance de la politique. Le film du Québécois Philippe Falardeau est une jolie peinture de la Belle Province. Avec ses grands espaces vus du ciel, ses lacs bleu acier et ses forêts d’érables rougeoyants. Avec nos grands cousins chaleureux et directs, qui parlent avec des images d’enfant. Et surtout avec nos petits vices et nos ambitions inavouées ou l’argent et l’arrivisme se mettent en travers de nos convictions. C’est un film vivifiant et bourré de dérision. Car ce Guibord-là préfère de loin faire l’humour à la guerre.
Excellent film sur un thème politique très divertissant. Je ne me lasse pas de voir les film de ce réalisateur inventif qui offre un regard critique et humoristique sur la politique et ses contradictions. L'arrivée d'un stagiaire haïtien en sciences politiques va apporter un nouveau souffle à ce député par défaut, ou par hasard. Une comédie humaine de grande qualité ou chacun finira par trouver sa voie.
Un film vraiment malin et aussi émouvant sur le débat politique. Les acteurs sont formidables, l´écriture fine, avec un vrai sens des situations et des dialogues.