Anecdotes du film Tikkoun

Tikkoun

Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Tikkoun" et de son tournage !

Trilogie

Tikkoun est le deuxième volet (après Le Vagabond et avant un troisième film en cours de financement) d'une trilogie de films se situant dans la communauté juive orthodoxe et traitant de jeunes étudiants en yeshiva (collège talmudique) confrontés à une crise spirituelle. Via ces histoires, Avishai Sivan a cherché à mettre leur foi à lʼépreuve du monde extérieur. "Il sʼagit dʼun voyage hors des frontières de la religion, à travers le monde profane, pour revenir ensuite à la religion, mais avec une sensibilité nouvelle, plus complexe et riche sur ce sujet", confie le metteur en scène.

Le choix du noir et blanc

C'est parce que ce film est une grande épopée que Avishai Sivan a choisi de le tourner en noir en blanc."Il y a du mélodrame, on va dʼun extrême à lʼautre, de la vie à la mort. Pour rendre ce contraste, jʼutilise le noir et blanc". Mais c'est aussi parce qu'il voulait créer un territoire cinématographique presque fantastique qu'il a eu recours à ce format. Il y a également une troisième raison :

"Une autre raison est que jʼai essayé de créer un territoire cinématographique presque surréaliste, presque fantastique, comme un conte de fées. En revenant à la vie et avant de mourir à nouveau, Haïm-Aaron est coincé entre deux mondes. Explorer ce sentiment dʼentre deux me permet de créer un espace surréaliste. Jʼai aussi élaboré de longs plans vides avec ce personnage qui erre dans la ville de Jérusalem, comme sʼil nʼy avait que lui dans ce monde désert."

Signification du titre

En hébreu courant, "Tikkoun" signifie "amélioration", "rectification" mais dans le judaïsme, ce mot a une connotation plus métaphysique. "La religion juive adhère à lʼidée de réincarnation – la croyance en un cycle ou en un retour de lʼâme après la mort biologique. « Tikkoun » fait référence à une âme qui revient dans le monde des vivants afin de remédier à un problème non résolu dans la vie passée et de se racheter avant le passage définitif dans lʼautre monde. L’action qui permet cette rédemption s’appelle « Tikkoun »", explique le réalisateur Avishai Sivan.

Le choix de la communauté

Avishai Sivan a choisi cette communauté ultra orthodoxe radicale qui est l'une des plus importantes dʼIsraël parce qu'elle lui a permis d'aller plus loin d'un point de vue dramatique. Le ciéaste développe :

"Cʼétait plus efficace ainsi. Après sa résurrection, Haïm-Aaron a un comportement provocateur envers son père et sa communauté. Dans la réalité, si quelquʼun se comporte comme ça, alors quʼau départ il était considéré comme un prodige, un étudiant prometteur, la communauté et la famille vont immédiatement le renier et lʼexclure. Le père dʼHaïm-Aaron a peur que son fils influence son frère et sa sœur, et les responsables de la communauté ont peur quʼil déteigne sur les autres étudiants. Je nʼai pas suivi la voie réaliste. Ce nʼest pas très gentil de dire ça, mais je me suis servi de cette communauté, de cet environnement, pour raconter une histoire universelle sur lʼêtre humain qui vit dans des conditions radicales. Cela pourrait être un milieu islamique, ou chrétien, ou de nʼimporte quelle autre religion, croyance ou culture. La vérité réaliste de cette communauté juive spécifique ne mʼintéressait pas. Ce sont des questions qui concernent tout groupe radical."

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