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pitch22
170 abonnés
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1,0
Publiée le 17 mars 2017
L'affiche est belle, la bande-annonce prometteuse. Le reste? Un essai qui se veut démonstratif de la manière dont des bobos cyniquement avides et quelque peu contrariés par leurs principes de respect humain, en viennent peu à peu à s'approprier un quartier encore marqué par son caractère populaire, en en expulsant des familles modestes par le biais d'une hausse des loyers. Toute la tension s'exprime à travers l'entente séditieuse des deux fils de chacune des deux familles opposées, entente frondeuse plutôt lourde, qui nous entraîne dans un manège de tirage de gueule à n'en plus finir, histoire d'allonger la sauce. Mais rien n'arrête l'entreprise... Un film sans réel charme, qui à la fois rate son but, émouvoir, et sombre platement dans l'exposé d'un fait divers sociologique un poil dramatique, et dont le sujet, mais aussi le traitement global, auraient mérité nettement plus d'ampleur et d'intelligence scénaristique.
Une fois de plus, être séduit d'emblée par la vitesse et surtout l'extrême délicatesse avec laquelle Ira Sachs installe ses personnages et le lien qui va les unir. Il distille, avec subtilité et un sens inouï de l'ellipse, un regard plein d'empathie et de douceur sur les êtres qui essaient de vivre ou de construire leur vie sans prendre le risque de briser celles des autres. Mais c'est surtout par son talent immense à filmer les gestes ou les scènes qui paraissent d'une insignifiance totale mais qui débordent tellement de vie, d'émotions, de lyrisme qu'elles deviennent essentielles dans l'évolution des personnages qu'il séduit le plus. En particulier, ces magnifiques travellings latéraux sur les deux ados déambulant dans les rues de Brooklyn en trottinette et en rollers qui illustrent sans rien dire cette amitié indéfectible en marche. Une fois de plus, un film magique.
Ira Sachs livre un très beau film d'adieu à l'enfance dans un Brooklyn qui se transforme. Avec beaucoup de subtilité, d'une manière très libre et aérienne, il nous plonge au coeur d'une relation d'apprentissage toujours pudique. Un film qui met en lumière la froide cruauté calculatrice des adultes et la générosité éperdue de l'enfance. Si seulement devenir adulte était de rester enfant !
Auréolé du grand prix de Deauville, « Brooklyn Village » n'est pourtant pas tout à fait à la hauteur de l'incroyable « Whiplash », vainqueur deux ans auparavant. Alors attention : celui-ci reste plutôt un bon film. Les relations entre les personnages sont subtils, l'œuvre dégage une douceur, un calme dissimulant un malaise sourd de très fine manière, ce mal-être adolescent accentué par les conflits d'adultes ne pouvant avoir qu'un minimum d'écho sur chacun (tout comme probablement ces mêmes conflits d'adultes où Ira Sachs prend soin d'éviter tout manichéisme). Pourtant, et s'il reste souvent juste voire touchant, le récit manque quand même un peu d'émotion pour nous transporter, que ce soit par la personnalité des deux jeunes héros que par un récit se reposant un peu trop sur le schéma décrit auparavant. Alors oui, celui-ci est efficace et pertinent, mais il ne suffit pas à faire basculer « Brooklyn Village » dans la catégorie des œuvres bouleversantes, bien qu'on soit gré au cinéaste d'éviter les recours faciles à la musique ou autre effet émotionnel dégoulinant. Donc oui, pas mal, intelligent, délicat. Reste un titre qui, malgré toutes ses belles qualités, ne me laissera qu'un souvenir plutôt diffus faute d'avoir su me toucher en plein cœur : dommage.
Grand Prix au Sundance Festival puis de même à Deauville ; pourquoi autant de prix prestigieux pour un tout petit film américain ? Budget ridicule, huis clos monté commune une pièce de théâtre, même le film est petit, 1h25 seulement ; mais 1h25 d’un cinéma délicat, intelligent et truffé de sujets de réflexion sur notre monde, ses valeurs et la place de l’innocence enfantine. Ira Sachs construit son film de vignettes de la vie quotidienne parfois insignifiantes. Ses personnages prennent le temps de s’installer à l’écran et au bout de 1h25, on a l’impression d’avoir partagé une tranche de leurs vies. Il épure au maximum son propos, ses dialogues pour conserver la quintessence des rapports humains et des situations. Dans ce film, pas de discours moralisateur, chacun a ses raisons que parfois le cœur ignore. Tout est subtilité et la parenthèse amicale enchantée que vi durant ce film le jeune Jake restera inscrit durablement en lui. Peu de mots mais beaucoup de choses à comprendre dans ces amitiés pré adolescentes romantiques et du rapport entre les générations. Une sensibilité rare dans le cinéma américain et un travail en profondeur sur les rapports familiaux et la profondeur des sentiments qui font penser au travail de Kore Eda. Mais au-delà du regard sur la force des amitiés enfantines qui seront bientôt supplantées par l’adolescence, ce film traite aussi de la panne de l’ascenseur social, de la bobisation et gentrification de nos sociétés. Un film intimiste mais aussi photographie de l’évolution du monde urbain. A ce propos sur « Le nouvel Obs », Jerome Garcin écrit : « On n’avait jamais si bien montré comment et pourquoi les enfants, qui ont la vie devant eux, sont les victimes collatérales de l’embourgeoisement des grandes villes, où les moins favorisés restent bloqués dans l’ascenseur social ». Et le climax clos la double intrigue : Jake subira-t-il comme son père une vie amicale pauvre ? Tony, malgré un échec à l’entrée d’une école artistique dû au faible niveau culturel familial, parviendra-t-il par des voies détournées comme Pacino à réaliser son rêve ? Un final à l’image du film, confit d’événements insignifiants, mais tellement profond. Un film fin comme le cinéma indé’ US sait faire.
"Brooklyn Village" souffre cruellement de l'absence de véritable électrochoc, pourtant indispensable et se faisant toujours toujours attendre... Mettre en place des individus très new-yorkais dans l'âme, intellos et bobos juste comme il faut, toujours souriants, gentils et aimables malgré leurs propres intérêts financiers, et les observer ainsi suffit-il à faire un bon film ? Mélanger les thèmes de l'adolescence, du deuil, du déménagement, de la transformation des quartiers et bien sûr du rapport à l'argent était-il une bonne idée pour servir de fil conducteur à cette histoire qui n'en est pas vraiment une, ce qui donne un film qui n'a rien à raconter sur le fond ? Car si on a bien compris le nœud du problème à savoir l'augmentation du prix du loyer de la boutique de l'amie (très) intime, locataire et voisine du père décédé, la situation quant à elle évolue très peu et déteint à peine sur l'attitude des personnages, ce qui fait qu'on s'ennuie plutôt. Car de son côté le spectateur attend et soupçonne en parallèle une intrigue ou un secret sous-jacent, qu'il était pourtant simple et intéressant de positionner afin de donner un minimum de punch ou de mordant à l'affaire, mais non !... Ira Sachs préfère rester sur sa ligne de conduite, et se cantonner à un genre de chronique sociale très sage et douce, certes pas désagréable mais pas époustouflante non plus et de loin ! Un peu mièvre sur les bords, assez contemplative au centre, de cette réalisation, il ne reste pas grand chose à se mettre sous la dent, ce qui est encore plus vrai si on ajoute à cela des acteurs adultes lisses et trop maîtrisés contrairement aux deux ados plus impliqués ! On sort de cette séance plutôt déçus, en se demandant même quelle était la véritable démarche ou le véritable enjeu du réalisateur à travers ce projet, c'est dire... !
On a toujours l'idée qu'un déclenchement de quelque chose va arriver.... Mais rien , ni dans le scénario, ni dans l'expression, ni dans les images. Quelques bons moments avec la leçon d'art dramatique et quelques étincelles . Je suis sûrement passé à côté de quelque chose... Moyen moyen
Je ne pourrai pas dire que ce film est mauvais, mais c'est qu'il est surtout sans intérêt : le scénario est très banal, pas vraiment de moment fort, le jeu des enfants vraiment limite... Après de la à dire que visionner ce film est désagréable serait faux, mais cette 1h30 est vraiment oubliable.
Avec une idée de départ aussi simple et binaire, on ne peut que saluer l'absence totale de manichéisme avec laquelle Ira Sachs traite son histoire. Pourtant, quand Brian Jardine hérite de l'appartement paternel à Brooklyn et que sa famille menace l'équilibre de Leonor, mère plus ou moins célibataire, immigrée sud-américaine aux revenus modestes, la voie est ouverte à une binarité d'ordre non plus seulement scénaristique, mais aussi moral.
La réussite de Brooklyn Village tient en grande partie à son sens de la nuance: pas d'angélisme dans la figure de Leonor, pas de condamnation franche de l'attitude des Jardine. Ira Sachs dissèque les mécanismes à la fois psychologiques et socio-économiques de la gentrification pour en livrer une photographie aussi précise qu'amère. L'amitié de Jake et Tony, qui occupe une place importante dans le film, insuffle un peu de légèreté et de dynamisme au scénario et à la mise en scène très statiques de Sachs, sans pour autant défaire le pessimisme lucide qui en ressortent.
Le réalisateur a l'intelligence de lier les deux aspects du film (le récit des adultes et celui des enfants) autour du noeud commun que représente le déterminisme social, cette forme de fatalité qui s'enracine dans la question de l'argent pour produire ses effets sur les destinées humaines. Tout en offrant de très belles scènes à l'harmonie presque utopique qui s'établit entre Jake et Tony, Brooklyn Village montre subtilement que les deux garçons, malgré leur passion commune pour l'art, ne sont pas promis à la même réussite.
Alors que Jake est celui qui reçoit les conseils d'un père artiste, Tony est celui qui reçoit des corvées de sa mère, débordée par la comptabilité de sa boutique. Pendant qu'à l'école, Jake écoute son professeur lui parler de poésie, Tony se bat avec des camarades qui se moquent de sa nouvelle amitié. Autant de disparités que la dernière scène du film condense dans le constat désenchanté d'une inévitable séparation.
Malgré tout, c'est bien la grâce et l'optimisme fragile de ce récit d'amitié qu'on retient de Brooklyn Village. Les constats qu'il porte, aussi implacables et réalistes soient-ils, n'empêchent pas le film d'accueillir la mise en scène lumineuse et sensible d'une entrée dans l'adolescence ponctuée de dialogues bien écrits, d'improvisations réjouissantes et de jolis plans où la ville de New-York semble finalement n'appartenir qu'aux deux garçons.
C’est gentil, c’est lisse, c’est désespérément plat. Bonne interprétation qui a bien du mal à donner un peu de profondeur et de consistance aux ectoplasmes d’une histoire fadasse qui ne fait ni rire ni pleurer.
Traduire "Little men" par "Brooklyn village", du point de vue du marketing, c'est vraiment très fort, mais malheureusement, ça tue le film aussi. On s'attend à quelque chose entre Brooklyn Boogie et Woody Allen, quelque chose de fantaisiste, de rafraîchissant, or on a sous les yeux un film totalement déprimé et déprimant, dont la chute est quasiment amorale.
Une famille de Manhattan hérite d'une maison à Brooklyn, dont le rez-de-chaussée est louée à Leonor, une couturière latino-américaine qui tient une boutique. Les relations sont d'abord très cordiales entre les 2 familles, notamment entre Tony et Jake, les enfants des deux foyers....
"Brooklyn Village" raconte l'installation d'une famille américaine à Brooklyn alors que le rez de chaussée de la maison est loué par Léonor, mère d'un jeune adolescent ,Tony, qui devient rapidement ami avec Jake, l'unique fils des arrivants. Les choses se gâtent lorsque les nouveaux propriétaires veulent revoir le loyer à la hausse... "Brooklyn Village" est une comédie dramatique dont certains ont écrit qu'elle présentait des similitudes avec le cinéma de Woody Allen. Personnellement, j'ai trouvé que le film était assez lent et ne possédait ni le ton décalé, ni la verve des films de Woody Allen. Il ne se passe pas grand chose au final dans ce film très "new yorkais" où l'on navigue de Manhattan à Brooklyn, le réalisateur mettant en balance l'amitié des adolescents et leurs premiers émois d'adolescents et les problèmes matériels des adultes bien terre à terre. Je n'ai pas été au final vraiment convaincu par le film que j'ai trouvé assez ennuyeux tout en étant conscient qu'il séduira surement les amateurs de comédies "Bobo" du même acabit (Greenberg, Frances ha, While we're young..).
A noter la présence sympathique de Greg Kinnear au casting.
Ça aurait pu être ailleurs qu'à Brooklyn qu'on ne voit pas tant que ça mais en même temps, ça colle avec village. Un lieu tranquille, apaisé non loin de la grande ville, city de Manhattan. C'est l'histoire d'un déménagement, des parents, qui suite à un décès emménagent dans la maison du défunt grand-père. Le petit-fils se trouve en meilleur ami le fils de la dame qui loue la boutique du rez-de-chaussée à ses parents. C'est bon, vous êtes perdus là ? Lol C'est idiot mais crs informations sont utiles pr comprendre l'opposition relationnelle entre l'amitié des enfants et la relation des parents bâilleurs-locataires qui se détériore quand une augmentation du loyer s'impose presque aux 2 parties. C'est un film comme j'aime sur les relations humaines. Il n'y a pas à choisir un camp, il faut essayer de comprendre chacun, les parents des deux côtés ainsi que les enfants. Au final, parfois, il n'y a pas de coupables, il y a la fatalité, c'est la vie, il faut accepter, tout n'est pas toujours rose. On n'a pas toujours le choix et quand on l'a, on peut parfois regretter... Voilà ma vision, bon visionnage !
L'épineux dossier du deuil. Ou de de la jeunesse. Ou du déménagement. Enfin, c'est quoi le sujet au juste ? Titre générique et abstrait, film court ne faisant qu'amorcer des pistes sans jamais se décider. Évidemment que la plus intéressante aurait été d'explorer les jeunes vagabonds vivre cette adolescence aux croisements de leurs origines. C'est juste une amitié pure et dure qui ne demande qu'à éclore. On a un avant goût et faudra pas vouloir plus. Une chose est sur, un jeune acteur est à suivre : Michael Barbieri. Et rien que pour la scène d'échauffement au cours de théâtre, ça vaut le détour.