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weihnachtsmann
1 151 abonnés
5 135 critiques
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1,0
Publiée le 20 août 2024
Récit plat et ennuyeux d’un jeune qui veut gagner de l’argent. On a quand même 10 minutes du film sur les photos du père Noël. Franchement c’est barbant…….. Particulièrement longuet pour un moyen métrage mais surtout totalement inintéressant.
Tourné avec quelques bribes de pellicule données par Godard, Le père Noël a les yeux bleus forme une sorte de trilogie avec Mes petites amoureuses (l'enfance) et La maman et la putain (le début de l'âge adulte), réalisées plus tard dans la carrière de Eustache. Ce dernier filme la ville de son adolescence, Narbonne, avec ses Vitelloni de province, une bande de garçons vaguement délinquants, dont le personnage principal est le seul à ne pas avoir l'accent du midi. Daniel, héros impécunieux, a deux ambitions principales : acheter un duffle-coat et tomber les filles. Cette chronique tendrement désabusée, rythmée par sa voix off plus que par ses dialogues, révèle un Léaud séduisant, nettement moins horripilant qu'à l'accoutumée. Un moyen-métrage en forme d'autofiction qui ne manque pas de charme à défaut d'être trépidant.
Daniel qui après avoir fais les 400 coups en volant des livres, et avec des petites arnaques à la loterie va finalement se trouver un job de père noël pour un photographe, petit emploi avec lequel il compte faire des économies pour s'acheter le manteau de ces rêves un duffle coat. Tourné entièrement en décor naturel à Narbonne le tout en son direct (qui donne un naturalisme quasi inaudible à certaines scène). Eustache aime les plans long et dans ce film il y'en a un certain nombre de magnifique et malgré les quel ques longueurs de l'ensemble, la fraîcheur et l’authenticité qu'il donne à Narbonne lui donne des aires de mini chef d'oeuvre de la nouvelle vague alors sur ça fin.
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4,0
Publiée le 6 décembre 2013
Le cinèma de Jean Eustache n'est pas sans rapports avec celui d'Eric Rohmer, quoique Eustache soit parfois attirè - à la diffèrence de Rohmer - par le document brut enregistrè en direct! Mais son formidable moyen-mètrage "Le Père Noël a les yeux bleus" prèsente dèjà les analyses psychologiques en voix off si caractèristiques de tout le courant « littèraire » du cinèma français. "La maman et la putain" constituait pour sa part un très long dialogue en noir et blanc sans aucun mouvement dans quelques lieux clos! Dans "Le Père Noël a les yeux bleus", l'histoire est dègagèe de toutes tensions où Jean-Pierre Lèaud accepte de porter la houppelande du Père Noël le temps des fêtes de fin d'annèe dans le Narbonne de 1965! L'ambiance est insouciante, l'atmosphère dèsenchantèe, la lumière naturelle et Lèaud n'a jamais ètè aussi bon que c'est Eustache (il trouvera d'ailleurs le plus beau rôle de sa carrière dans "La maman et la putain"). Le voir dèguiser en Père Noël sur la place de la Cathèdrale Saint-Just-et-Saint-Pasteur de Narbonne; le voir rouler en vespa, la nuit, au cours de la Rèpublique (qui ètait à double sens de circulation à l'èpoque); le voir marcher sur la promenade des barques aux abords du canal de la Robine ou le voir contempler l'affiche des "400 coups" de Truffaut à l’intèrieur d’un cinèma de quartier, tout cela est empreint de cette beautè eustachienne avec ces lieux de rencontres pour la jeunesse narbonnaise que le metteur en scène aimait tant et qui transforme un moyen-mètrage « ordinaire » à la base en très grand film...
De la jeunesse ! Du Père Noël, nous ne saurons pas grand-chose. Surtout si l’on considère que Léaud n’est pas réputé pour le bleu de ses yeux…mais, qu’importe. Cela fait tellement plaisir de suivre une bande de jeunes hommes, dont le magistral Léaud, épatant dans sa fausse désinvolture et son art du calcul, fait partie ! Certes, le moyen métrage manque parfois de rythme. Mais l’authenticité de l’interprétation, et la verve d’Eustache, nous font, une énième fois, regretter le cinéma d’avant, son énergie, sa jeunesse, et sa générosité.
Persistant dans le souffle de «Les Mauvaises fréquentations », Jean Eustache réalise ensuite «Le Père Noël a les yeux bleus» (France, 1966). Sopiniâtrant dans le noir et blanc, peut-être le grain chromatique le plus approprié à la nostalgie eustachienne, ce film voit naître la collaboration liminaire entre Eustache et Léaud. Jean-Pierre Léaud devient là un impétueux nuageux, un ado gazier épris de duffle-coat : engouement juvénile chronique. Entre séduction minable et office rétribué (oui car la morale na pas dintérêt ici si elle nest pas féconde), Daniel (Léaud) bat le pavé, maintes fois interrompu par une rencontre fortuite où il en profite pour dénoncer une de ses tribulations alanguies. Et cest dans la fulgurance sourd de lapathie souple de Daniel que fulmine la richesse de luvre. Si la première partie figure les errements faussement ingénus de Daniel et Dumas, la seconde partie figure le nouveau labeur saisonnier de Daniel : travesti en Père Noël, le cynique adolescent porte les enfants et se fait prendre en photo. Quand la morale vient truffer limmorale, torsion de létat premier en un état outre, où laegipan prosaïque devient un nicodème. Daniel, devenu Père Noël, ne conserve que ses yeux bleus, le titre faisant manifestation de lincursion de lindécence dans la vertu. Mais la mue de Léaud tombe promptement, celui qui donne de soi pour la délectation des enfants évolue et propose à de jeunes dames de prendre une photo avec lui. Petit à petit, le Père Noël aux yeux bleus va prospérer de son accoutrement mystificateur et mignarder les femmes flâneuses. Ce jeu va même mener Daniel dans un béguin aseptique. Cest dans ce désarroi idyllique que «Le Père Noël » tempête de lardeur quiète par la maîtrise eustachienne, maestria tant des dialogues que de la technique.Eustache, fort de son expérience présente, engage une uvre reflet, impatiente dune révolution. Ici le vertige émane du mélange savant entre le juste et la jeunesse.