Comme beaucoup j’ai lu ce super comics d’abord, et j’attendais de voir ce que ça pouvait donner en animé, surtout que DC ne se loupe plus trop dans ce domaine, arrivant à sortir de supers adaptations ou à créer de bonnes histoires originales.
Après, comme la majorité aussi je pense, je craignais de voir à quel sauce le scénario d’Alan Moore serait mangé, vu la profondeur et la noirceur du récit c’était intransposable à l’écran, encore moins si on vise les gamins. On m’avait prévenu pour l’intro inutile et ouvertement féministe (enfin qui se veut tel mais avec des gros sabots). En effet elle est nulle, banale, simpliste, mais a le mérite de nous remettre dans l’univers Batman. Passons le côté invulnérable de Batgirl qui tombe d’un camion à pleine vitesse, et de son fauteuil résistant aux balles. Par contre le fait qu’elle s’envoie en l’air d’un coup avec un mec plutôt de l’âge de son père (surtout qu’elle fait gamine capricieuse), qui la voit comme la fille d’un ami (ce qu’elle est) mais qui y va quand même euh ? Vaut mieux oublier carrément.
Ensuite la construction est… spéciale dirons-nous, on dirait un assemblage de scènes sans liant, ou alors le montage est foireux. Ça ressemble plutôt à plusieurs épisodes plus ou moins reliés. La temporalité vous arrivez à la cerner ? Moi pas. Les origines du Joker tiens, que ça ne soit pas celles du film de Burton ou une autre ok, ça colle au comics, c’est mieux, mais qu’est-ce que ça vient faire là ? Ça tombe comme ça d’un coup, sans raison, ça repart tout aussi rapidement et ça revient, bref ça sert à rien, comme le méchant du début. Quant à la chanson je veux bien croire que ça mène à la folie tant elle est naze, et je m’inquiète pour les scénaristes qui ont balancé ça.
Du reste ça colle au comics, tant mieux car l’histoire est béton, c’est réaliste et les graphismes ainsi que les dialogues renforcent cela. L’animation tient de la série de 1992 avec un poil plus de détails, en conséquence cela demeure très convenable, le texte avec ses rimes et son questionnement moral est bon donc, même si la VF est moyenne ou que parfois ça en devient chiant et on décroche. A ce propos j’étais étonné d’entendre des phrases assez crues avec des insultes, de même que voir les morts (avec Red Hood par exemple) n’est pas fréquent, ça s’éloigne ainsi du côté gamin de la série. Sinon la musique est dans le ton, le rythme se tient, il y a peu de longueurs (si on excepte la 1ère demi-heure, sur 1h15…), ça reste évasif sur le viol (comme dans la bande dessinée), et la fin est juste pourrie, heureusement que l’interlude avec Oracle est là pour rattraper un peu.
Au final c’est très moyen, limite évitable si le monde de Batman ne s’en trouvait pas si chamboulé. Le comics était une bombe, son adaptation n’en apparaît que plus marketing. Normal dans un sens, mais sans insister sur la noirceur de l’œuvre, sans mettre en abîme le primordial, en essayant de sauver les apparences alors qu’il n’y a pas besoin (si t’es féministe autant taper sur le bouquin au départ, même s’il n’y a pas de raison), les réalisateurs s’orientaient mal et ne pouvaient qu’aller dans le mur. Disons qu’ils ont au moins ralentit avant.