"The Killing Joke" est inadaptable en long-métrage. Voilà ce que j'ai pensé durant toute sa phase de d'annonce jusqu'à ce que finalement je le visionne. Et malgré toute la bonne volonté possible, c'est un fait, le film ne fonctionne tout simplement pas.
Et ce pour plusieurs raisons, la première concerne tout la première partie. Cette histoire annexe avec Batgirl est, comme nombreux l'ont déjà dit avant moi, complètement inutile. Sur le papier l'idée est intéressante, développer le personnage pour que l'implication du chevalier noir et sa, possible, chute dans la folie soit plus compréhensible et justifié que dans l'oeuvre originale. Simplement, l'exécution de cette idée est catastrophique. Le tout est hyper-sexualisé au point d'en devenir gênant, ce sous récit ne trouvera, une fois fini, aucune pertinence ni impact dans la suite du long-métrage, mais, et surtout, c'est extrêmement mauvais. Le lien entre Batman et sa disciple est risible tant il fait amourette d'adolescente contrarié d'un mauvais téléfilm, impression renforcée par la présence d'un "meilleur ami gay" qui est à la limite de l'insulte tant il est cliché.
Mais une fois cette première partie évacuée, "The Killing Joke" débute réellement. Et le résultat révèle exactement ce à quoi je m'attendais : "The Killing Joke" ne peut pas fonctionner en long-métrage, même sur une durée de 45 minutes. Ce qu'il faut comprendre, c'est que l'oeuvre d'Allan Moore est efficace car elle est brève, elle se lit en un petit quart d'heure intense, car court et concis. Là, en plus de l'introduction, tout parait trop long, le film ne parvient pas à retranscrire cette aspect "bribe de mémoire" du support d'origine. Mais, et pour arrêter la comparaison, même en temps que pur long-métrage, tout cela est bien mal rythmé, et donne plus l'impression de visionner deux épisodes d'une série animée montés l'un à la suite de l'autre, qu'un tout réellement cohérent.
Impression aussi causé par l'animation qui, sans être complètement mauvaise, accuse d'un manque de noirceur évident d'un manque de détails, surtout en ce qui concerne Batman, assez affligeant.
Alors oui, cette adaptation ne parvient pas à occulter tout les bons points de l'oeuvre d'origine, et certains passages parviennent encore à être dérangeant. Mais l'introduction, l'animation bancale et un étirement rythmique trop important, font passer une oeuvre papier efficace, à un long-métrage oubliable qui tend vers l'anecdotique.