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    Democracy
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    Yves G.
    Yves G.

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    4,0
    Publiée le 7 janvier 2017
    Le Parlement européen comme vous ne l’avez jamais vu. « Democracy » est le titre (anglais) d’un documentaire (allemand) d’un réalisateur (suisse) sur le fonctionnement du Parlement européen. Ou plutôt sur le laborieux travail d’un eurodéputé chargé de défendre le projet de nouveau règlement général sur la protection des données personnelles.

    Un texte européen, qu’il s’agisse d’une directive ou d’un règlement, est rédigé par la Commission européenne. Ce sont les services de Viviane Reding – qui était à l’époque commissaire en charge de la justice, des droits fondamentaux et de la citoyenneté – qui rédige début 2012 la première version de ce projet de règlement. Il est ensuite transmis au Parlement européen qui désigne en son sein un rapporteur. La tâche échoit à Jan Philip Albrecht, un jeune écologiste allemand de trente ans à peine. Pendant deux ans, il doit éviter deux écueils symétriques : un laxisme excessif qui réduirait à néant la protection des droits fondamentaux, une réglementation trop vétilleuse qui paralyserait les entreprises.

    « Democracy » révèle, si besoin en était, le poids des lobbies, dans le processus de décision bruxellois. Ils sont omniprésents autour du rapporteur, qui en accepte sans barguigner le harcèlement permanent. Ils n’ont pas la figure antipathique de grands méchants, mais celle, avenante, d’avocats bonhommes, de communicantes sympathiques qui invoquent la défense de l’emploi et la croissance de l’économie pour défendre les intérêts des firmes qu’ils représentent.

    La caméra de David Bernet ne quitte pas le jeune eurodéputé d’une semelle. On serait curieux de savoir comment s’est décidé en amont le protocole du tournage, comment le député a imposé à ses interlocuteurs la présence d’une caméra et pourquoi diable ceux qui n’apparaissent pas sous leur meilleur jour ont accepté de se prêter au jeu.

    Un regret et une remarque. Le regret : le documentaire s’arrête avec l’adoption par le Parlement du règlement début 2014 mais n’évoque pas les discussions au Conseil – lequel regroupe les représentants des États membres qui défendent une position plus souvent guidée par la défense des intérêts nationaux que par celui de la construction européenne ainsi que le rappelle Viviane Reding.

    Une remarque. La France est la grande absente. Pas une seule allusion à Strasbourg dans un documentaire d’une heure quarante sur le Parlement européen. Pas un seul Français à l’écran : qu’il s’agisse d’un eurodéputé (le siège de Nathalie Griesbeck à la commission LIBE reste cruellement vide), d’un lobbyiste ou d’un fonctionnaire de la Commission. Si la France est évoquée une seule fois, c’est à la lecture d’un texte en français que ni l’avocate (polonaise) ni sa collègue ne sont capables de lire l’une ou l’autre. Triste constat de la perte d’influence de notre pays.
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