"Victoria" ou un nouveau style de cinéma ! Subtil, intelligent, caustique, un mélange de comédie et de drame, piochant brillamment dans les deux camps pour en extraire le meilleur !
Et tout ça pour donner en plus un portrait de femme à la fois profond et léger, un portrait qui sait en explorer malicieusement la psychologie pour nous le rendre intéressant à comprendre et observer...
Avocate pénaliste en plein questionnement existentiel, Victoria ne voit que ses problèmes, sans voir les êtres qui l'entourent.
Consommatrice effrénée de sexe, d'ami(e)s, de confrères, de clients,..., tous défilent dans sa vie sans qu'aucun ne semble compter vraiment ! Addiction quand tu nous tient...
Elle et rien qu'elle ne l'intéresse, au point de vampiriser complètement le seul qui saura un jour lui accorder un peu d'attention au milieu de ce joyeux désastre...
Dans ce rôle particulier, Vincent Lacoste est impeccable en tant que sauveur inespéré, juste comme il faut, face à une Virginie Efira épatante, rayonnante avec une aisance naturelle qui semble cette fois couler de source.
En alternant, voire en mélangeant les moments de la vie personnelle, enfants, psychanalyste, voyante et ceux de la vie professionnelle Justine Triet parvient à mettre en place un savant équilibre qui décrit parfaitement l'état d'esprit et de confusion dans lequel est plongée Victoria au point de l'aveugler jusqu'à même complètement déraper !
Pour ce faire, l'humour presque noir tend la perche à des moments tendres, des moments d'abandon et de faiblesse assez touchants qui plongent les personnages dans une certaine fragilité.
Si on ajoute quelques seconds rôles qui apportent vraiment, des dialogues très bien écrits, et même un dalmatien et un singe, le tour est joué...
Un film surprenant, grave et loufoque qui renouvelle les codes de la comédie comme pas deux ! Alors tant mieux...