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Laurent C.
260 abonnés
1 133 critiques
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3,5
Publiée le 15 septembre 2016
Victoria vit dans sa Tour du 13ème arrondissement de Paris, au milieu de ses deux filles livrées à elles-mêmes, des tonnes de dossiers et de papiers, des babysitteurs de passage. Bref, sa vie est un bazar qu'elle essaye de démêler entre ses séances de psychanalyse et ses plaidoiries, ou encore ses consultations chez une voyante africaine. "Victoria" est d'abord le film d'une actrice. En effet, Virginie Efira porte de bout en bout ce personnage à la fois fantasque, sombre, désinvolte et profond. Le spectateur sourit souvent, pas forcément jusqu'aux larmes, mais en tous les cas, il est difficile de résister à la tendresse que dégage cette Victoria, femme ultra-moderne comme ultra-perdue. Le scénario pêche parfois de confusion, ou d'invraisemblance, mais on se laisse porter par ces drôles de procès où il est question de harcèlement, d'autofiction, de tentative de meurtre, d'humiliation et de chien, un Dalmatien, qui se porte témoin d'une scène de violence conjugale. Il ne faut pas chercher dans ce portrait du grand cinéma. "Victoria" est un moment de cinéma délicat et attachant, dont on sait très vite que la réalisatrice n'a pas cherché à se prendre au sérieux. Pour autant, le film dénonce un monde contemporain, où, à force de travailler, l'on passe à côté de sa vie et des gens qu'on aime. La mise en scène est totalement remarquable. Les personnages sont à leur place, ils croient à cette histoire loufoque et décalée, et se laissent entraîner par une Virginie Efira qui irradie de beauté et de vérité.
Film très plaisant à regarder, mais ce n'est pas la comédie hilarante que pourrait laisser croire la bande-annonce, qui accumule effectivement les parties les plus drôles du film. A vrai dire, on ne rit pas vraiment, mais on a le sourire pendant tout le film, car le ton est décalé, certains dialogues fusent, notamment les plaidoiries et quelques situations burlesques font mouche. Virginie Effira est parfaite, Vincent Lacoste aussi et c'est un plaisir de revoir Melvil Poupaud dans un film correct.
Je ne me lasse pas des dispositifs de la metteure en scène qui en reproduit quelques uns de son précédent film vitaminé, « La bataille de Solferino » : mère affairée, problème de garde d’enfants, personnages hystériques, névrosés et bavards se bousculant à la porte d’un appartement en désordre. Les vies affolées de nos jeunes contemporains font sourire par le brillant déluge verbal qui les cerne mais de leurs cocons ne sortent guère de papillons. Cette comédie décrit avec plus de pertinence notre époque que bien des éminents favoris de la critique qui en sont à mimer Truffaut sempiternellement. Et pourtant c’est parisien en diable, speedé. Avocat peut être aujourd’hui un métier précaire et les baby-sitters n’ont pas que des petites filles accrochées à leur tablette à prendre en charge. La sexualité a beau être désinhibée, les solitudes n’en paraissent que plus pathétiques et les détresses plus criantes. Les acteurs sont délicieux.
Décidément cette année, les portraits de femme font les beaux jours du cinéma français. Après ''Irréprochable'' et sa manipulatrice froide, voici donc ''Victoria'' et son avocate complètement paumée. Celle-ci, à la vie sentimentale chaotique, se retrouve au cœur d'une affaire criminelle où elle doit défendre un ami aux mœurs douteuses et où le seul témoin est un chien, engage un ex-dealer comme jeune homme au pair et voit son ex publier des histoires de fiction sur un blog la dépeignant sous un jour peu flatteur. Femme séduisante engluée dans une vie qu'elle n'arrive pas à gérer, Victoria passe trop de temps à penser à elle et laisse les autres passer à côté d'elle sans les toucher. Dans ce rôle de paumée attachante aux relations complexes et difficile à cerner, Virginie Efira trouve jusqu'à présent le meilleur rôle de sa carrière, sans cesse sur la brèche, prête à craquer, à tout laisser tomber ou à sortir un truc complètement dingue. Le grand charme du film repose d'ailleurs sur son aspect décalé, tous les personnages semblant soit un peu dingues soit à côté de la plaque soit carrément inquiétants. A ce niveau-là on peut saluer l'interprétation de l'intégralité du casting, que ce soit Vincent Lacoste en ex-dealer qui veut bien faire ou encore Melvil Poupaud en faux coupable troublant. Chacun se glisse dans cet univers un peu loufoque avec délice, là où on fait une plaidoirie sous substance et où un chien et un singe peuvent venir au tribunal. Les dialogues de l'ensemble sont d'ailleurs tous savoureux, privilégiant la bonne réplique qui fait mouche plutôt que le réalisme. Sous la houlette de Justine Triet, ''Victoria'' devient donc un délicieux portrait de femme audacieux et très drôle tout en restant juste et rafraîchissant. Difficile de résister !
Une bonne comédie décalée dans un style un peu loufoque , bien loin d'un naturalisme simplet. Les personnages sont souvent border line, pas tout à fait crédible, et c'est ce qui crée une situation cocasse. Ceux qui attendaient une comédie classique , style "20 ans d'écart" pourraient être déçus. Virginie Efira est absolument délicieuse et prouve tout son talent d'actrice, car il y a dans ce film une gamme complète de jeu, de la comédie au drame et aux larmes. Les scènes de dépression avec ses petites filles sont formidables. Lacoste se hisse à un niveau de jeu qu'il n'avait pas encore atteint, il est très bon, sortant de ses personnages d'ados. Sa scène "hot" avec Efira est vraiment sexy, et il est tout à fait crédible en "latin Lover", Efira étant bien sûr absolument craquante , toute en rondeur et sensualité. Des dialogues écrit au couteau, très soignés, très originaux. Un bon rythme pour un film différent , très réussi.
Plutôt encensé par la critique, ce film m'a profondément secouée, mais pas forcément de façon positive. Virginie Efira y est remarquable, mais on s'interroge sur les envies de la réalisatrice. Est-ce une comédie, un drame ou une simple comédie dramatique?
Très déçu par cette comédie très parisienne. C'est pas très drôle et manque de rythme. Efira joue toujours pareil, mais elle n'égale pas les actrices des comédies américaines de Jude Apatow.Les animaux sont très bons.
Admirablement incarnée - dans tous les sens du terme - par une Virginie Efira très en forme(s) et bien entourée, Victoria se veut le portrait d'une quadra bien de son époque, avec ses certitudes, ses doutes et ses contradictions. Malheureusement, l'accumulation de déboires divers, professionnels et autres, recherchés ou non, réduit souvent l'histoire à une succession de saynètes et nuit à l'identification avec le personnage même si le spectateur est bien conscient d'être dans le registre, volontiers outrancier, de la comédie. Toutefois, si le scénario aurait mérité d'être élagué, l'ensemble reste plutôt agréable à regarder, essentiellement grâce au talent des interprètes.
Je trouve qu’il y a du Woody Allen -à la sauce française- dans ce film : debriefings chez le psychanalyste et …chez la voyante, écrivain/bloggeur qui trahit le secrets de son ex-compagne, rythme effréné et dialogues percutants, situations décalées et personnages dépassés par leur quotidien, oscillation entre le tragique et la comédie plutôt amère, sur un ton positif malgré tout.
Comme le soulignent plusieurs critiques, l’annonce d’un film « hilarant » est fausse, mais le résultat n’est pas décevant je trouve.
Je n’ai pas vraiment cru à l’histoire entre Vincent Lacoste et Virginie Efira.
Mis à part ces deux reproches, j’ai été intéressée et emportée par cette histoire inclassable de dérive en forme de remue-ménage permanent, centrée sur une apparente perdante dont le quotidien frôle chaque jour une autre catastrophe, femme dont la finesse finit par être salutaire pour tous.
On ne va pas cracher dans la soupe. Le plaisir devant cette comédie au scénario cousu de fils multicolores mais sauvé par son humour assez fin et son casting réussi est bien réel.
On est tout de même loin des comédies phares, des comédies où les acteurs s'incarnent dès la première minute et où l'identification avec le spectateur est immédiate. C'est ce qui manque ici, le personnage de Victoria, et de ses hommes semblent loin d'une réalité potentielle.
Pourtant la recherche d'excellence est perceptible à chaque plan et l'écriture est soignée jusqu'au bout.On sent que tout le monde a bossé dur pour produire une oeuvre relevée et de qualité.
Film sympathique porté par une Virginie Elfira dans un rôle qui lui va parfaitement. Elle joue une avocate penaliste fatiguée par ses désillusions amoureuses, professionnelles et amicales. Ce film dénonce aussi sur certains points l'absurdité du système judiciaire où tout est prétexte à un procès...
Comédie assez déjantée, agréable et délassante. Virginie Efira surprend une fois de plus par son talent d'actrice et Vincent Lacoste confirme tout le bien qu'on pense de lui depuis "les beaux gosses". A recommander.
La grande réussite de ce film c'est Vincent Lacoste avec son humour fin tel en son temps Rochefort ou Baer. Sinon il y a de très bons moments (les animaux) et des moments assez plats. Agréable mais peut se voir à la TV si on ne dispose pas de la carte ciné illimitée.