Une femme, mère de deux enfants, débordée par son travail et obligée de faire appel à un baby-sitter, on avait déjà vu ça dans "La bataille de Solférino", le précédent (et excellent) film de Justine Triet (sorti en 2013). Mais, même si l'on retrouve des thèmes et une tonalité semblables, ce nouveau film s'enrichit par rapport au précédent et apparaît encore mieux écrit et, peut-être aussi, mieux réalisé. En Virginie Efira, la réalisatrice a manifestement trouvé une parfaite complice: l'actrice étincelle tout au long du film, qu'elle joue la femme battante ou la femme momentanément dépressive. Dès le début, le ton est donné: Victoria, l'avocate campée par Virginie Efira, avoue à son psy qu'elle rencontre aussi... une voyante. Et tout le film, d'une certaine manière, ne parle que de force et de fragilité: force d'une avocate qui se doit de faire face aux événements et d'être à la hauteur, faiblesse d'une femme qui se cherche, hésite et risque de passer à côté de ce (ou plutôt de celui) qui peut, en quelque sorte, la sauver. Comme elle s'engage à défendre quelqu'un (Melvil Poupaud) qui, en plus d'être client de l'avocate, est un de ses amis, elle ne se facilite pas l'existence et risque d'enfreindre le code de déontologie de sa profession. Heureusement pour elle, il y a le fameux baby-sitter (Vincent Lacoste) qui, mine de rien, veille à son bien-être. Victoria ouvrira-t-elle les yeux sur l'être providentiel qui s'est incrusté dans sa vie? Cette histoire, Justine Triet la conte et la met en scène sur un mode plutôt léger et même, par moments, très amusant comme lorsque interviennent, au tribunal, des témoins inattendus... 7,5/10