Le charme de ces héritiers de Tati et Etaix opère toujours, et leur imagination visuelle et poétique est un enchantement. Même si le trait est parfois grossi dans la pantomime et la référence au cirque et au music-hall, on a là une bouffée de bonheur...
Fiona Gordon et Dominique Abel ont un univers inimitable. Ce duo coloré, naïf et touchant nous a marqué ces dernières années avec La Fée, Rumba ou L'Iceberg. Cette année, c’est à Paris que les comédiens font escale après avoir simulé avec des maquettes, un village lointain sous la brume enneigée. Le public doit s’attendre à cet humour bien particulier qu’on leur connait bien. En effet, Paris Pieds Nus enchaîne les gags plus ou moins drôles en racontant l’histoire de cette canadienne en détresse à Paris, qui rencontre un sans-abri égoïste. Emmanuelle Riva, avant son décès et Pierre Richard nous feront également l’honneur d’apparaître et d’apporter une touche supplémentaire de fantaisie. Paris Pieds Nus est un film plein de fraîcheur mais qui connait des limites sur la longueur. Un rythme qui ne sciera pas à tout le monde. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44
Dans ces nouvelles péripéties cartoono-clownesques du duo Abel-Gordon, on s'ennuie un peu et l'histoire n'est pas très folichonne; comme pour l'héroïne, ça fait plusieurs fois «plouf». En effet, on patine sur quelques longueurs ou remplissages et on reprend les vieilles ficelles, comme dans la scène du tango et du resto-péniche. Malgré tout, l'ensemble reste frais et les dernières scènes sont d'une esthétique épatante. Et puis on a le plaisir de voir, dans une dernière représentation, Emmanuelle Riva, qui nous offre en sus une scène mignonne avec Pierre Richard (une petite danse de pieds). Le meilleur arrive paradoxalement là où on ose le texte, au-delà des pitreries farfelues (comme avec cet inattendu monologue discursif en guise d'oraison funèbre). D'ordinaire réduit au «mime-nimum», le film génère une attente d'humour plus bavard de la part du couple.
Vu par hasard au cinéma alors que c’était loin d’être mon premier choix, Paris Pieds Nus a réussi à me conquérir avec des personnages charmants et une réalisation digne de Charlie Chaplin. Le duo Fiona Gordon et Dominique Abel sont issus du théâtre et ça se ressent à chaque seconde de cette comédie très légère avec également à l’affiche le grand Pierre Richard et la regrettée Emmanuelle Riva qui nous offre là une superbe prestation.
Après L'Iceberg, Rumba, La Fée, le spectateur se faisait une joie de retrouver son couple de doux-dingues belges préféré ( en même temps, il n'en connait pas d'autres ) et d'y retrouver ses aises comme on rechausse des pantoufles un temps oubliées. Mais - est-ce l'époque troublée ou un petit coup de fatigue ? - le voilà qui fait la fine bouche, quasiment le dédaigneux. Manque de renouvellement, ressorts comiques usés, facilités d'écriture, tout - non, pas tout, il y a de bons moments, mais si peu - presque tout lui semble fabriqué et frisé souvent l'autosatisfaction. Mais comme il les aime bien, ces deux hurluberlus. il se consolera de sa (demie) déception en envisageant l'achat de son ticket comme du mécénat parce qu'il reste persuadé que ce genre de cinéma doit perdurer. Tout en souhaitant que ses deux chouchous fassent preuve d'un peu de rigueur la prochaine fois.
Ceux qui ont déjà vu un des films précédents du duo Abel / Gordon ne seront pas dépaysés.
La recette est en effet toujours un peu la même : univers décalé, gags visuels poétiques et burlesques, incroyable prouesse physique de Fiona Gordon. La machine tourne rond, mais c'est toujours la même musique : pas désagréable, mais déjà connue.
Les autres découvriront probablement avec surprise et délice ce curieux croisement de Buster Keaton et Solveig Anspach, qui manie avec une méticulosité rare l'art du contre-pied, et qui marie comme nul autre la réalité la plus plate à l'élucubration la plus bizarre.
Le film est rehaussé par l'apparition subtile d'Emmanuelle Riva et de Pierre Richard, par l'utilisation très habile des décors parisiens (moins convaincants toutefois que ceux du Havre dans La fée).
On peut regretter que Paris pieds nus ne creuse pas plus la veine de noirceur loufoque qu'on voit apparaître lors de la belle scène de l'oraison funèbre, parfaitement politiquement incorrecte.
Je résume : pas désagréable, mais pas strictement nécessaire si vous êtes déjà connaisseur.
Depuis plus de dix ans, le duo belgo-canadien Abel & Gordon signe des films aussi improbables que la rencontre de ces deux nationalités : « L’Iceberg » (2005), « Rumba » (2008), « La Fée » (2011). Pour la première fois, il pose sa caméra à Paris, sur les berges du seizième arrondissement, entre la Tour Eiffel et l’île aux cygnes. Fiona (Fiona Gordon) y campe une postière canadienne débarquée dans la capitale à la recherche de sa vieille tante gentiment foldingue (Emmanuelle Riva). La rousse voyageuse y fait la rencontre de Dom, un SDF loufoque (Dominique Abel) qui l’aidera à retrouver l’octogénaire étourdie.
On l’aura compris : l’intrigue ténue n’est qu’un prétexte à un enchaînement de saynètes burlesques sinon absurdes. Abel & Gordon creuse un sillon qu’on aurait cru stérile depuis Buster Keaton et la fin du cinéma muet : celui du gag triste. Un tango à bord d’une péniche, un banc au Père-Lachaise, l’escalade nocturne de la Tour Eiffel : tout leur est prétexte à improviser des chorégraphies surprenantes, des duos émouvants, des plaisanteries charmantes.
Comme les précédents films du duo, « Partis pieds nus » séduit par sa fraîcheur. Abel & Gordon s’affranchissent des codes pour produire une œuvre en tout point original. Pour autant, l’effet de surprise passé, le film peine à tenir la distance. Sa brièveté (il dure une heure vingt-trois seulement) le sauve.
Rarement vu film aussi décevant. Décevant parce que annoncé pour du burlesque, on espère rire un peu ou au moins sourire. Mais dès les premières images, on voit tout de suite que c'est franchement raté, que l'humour est pesant, parfois même déplacé comme ce sermon improvisé au cours d'un enterrement et qui se termine dans la vulgarité la plus énorme qui, et cela m'a rassuré sur mes congénères, n'a fait rire personne dans une salle pourtant bien pleine. C'est du sous-sous-Tati, et encore c'est faire honneur à Abel et Gordon que d'évoquer le maître. Quant aux comparaisons que l'on a pu lire avec B. Keaton, elle sont complètement infondées. Le scénario est on ne peut plus banal. Les longueurs trop fréquentes semble vouloir tirer le film désespérément jusqu'à ses 90 minutes. Concernant les acteurs, il est difficile de jouer plus mal, les pseudo gags sont lourds, prévisibles et sans originalité. A part le ballet des pieds, qui lui aussi dure un peu longtemps, les autres ballets sont sans recherche. Ce film a étrangement le goût d'un certain légume. Même la malheureuse Riva est mal utilisée pour ne pas dire qu'elle est piteusement ridicule. Une étoile cependant pour le seul jeu de Pierre Richard que l'on ne voit pourtant que brièvement.
Je n’avais pas du tout aimé le précédent film du duo Abel & Gordon. Pas trop motivé par celui-ci mais c’est l’un des derniers films d’Emmanuelle Riva et il y a le trop rare Pierre Richard. Sans crier au génie, j’ai trouvé cela nettement mieux que La fée. Une belle poésie, des personnages très cartoonesques, lunaires et décalés. La mise en scène est agréable, l’histoire sympathique, le tout sur de belles images très colorées. C’est souvent très drôle, léger, mignon, gentil, mais ça manque d’émotion et on appréhende assez facilement le dénouement. C’est par contre parfaitement interprété par Fiona Gordon et Dominique Abel (toujours scénaristes, producteurs et réalisateurs donc) et par les deux monstres sacrés cités plus haut. Au final, un joli moment mais aussitôt oublié une fois sorti de la salle.
Dans la meme lignée de la féé, on retrouve le délire clownesque de ce duo . Avec eux, Paris a un autre visage. On voit la Tour Eiffel comme jamais. C'est un film-spectacle. Le corps raconte autant que les mots.
Poésie burlesque, le nouveau film de Gordon & Abel est dans la continuité des précédents. Il faut se laisser glisser dans leur univers onirique et absurde. Paris y est magnifiée dans de belles scènes de danse, de folie et de rire. Emmanuelle Riva et Pierre Richard sont touchant. Un beau film où chaque cadrage fait sens pour s'évader.