Ce film est indéniablement culte. Godard nous livre ici une "odyssé" ( c'est le cas de le dire ) amoureuse. Mais ce n'est pas seulement la relation qui unit Paul et Camille qui est exposée dans "Le mépris", mais aussi celle de Godard avec le cinéma !
Jean-Luc Godard est un cinéphile aguerri, doublé d'un cinéaste génial, et il est doté d'une sensibilité supérieur à la moyenne, ce qui fait que "Le mépris" est difficille à percer, à critiqué, car au premier abord, nous pédalons dans la semoule.
Le film commence lentement, la mise en place est, je l'admet, ennuyeuse et inintéressante. Et puis le décor change,et nous nous retrouvons dans un appartement en construction avec le jeune couple, Pierre, scénariste, et Camille, sa femme.
Et pendant les trente minutes suivantes, nous sommes confinés dans l'appartement. Toute cette scène me donnent l'impression d'être dans un jeu d'échec taille réelle, avec en guise de de case, les pièces de l'appartement, et en guise de roi et de reine, Paul et Camille. Bien sûr, bien que plus forte, la reine ne peux mettre le roi échec et mat toute seule... C'est une issue impossible. Les déplacements des personnages, le fait de tourner en rond, me fait penser à une phrase, d'ailleurs souvent répétée dans le film : "Tout est dit". Et en effet, tout est dit.
Tout au long du "Mépris" la mise en scène de Godard est bouleversante, fabuleuse ! La scène de l'appartement est par exemple un long plan séquence, coupé en plusieurs morceaux. La musique aussi apporte une émotion considérable au film.
Bien que parti d'une histoire banale, il regorge de beauté. Celle, nymphatique, de Brigitte Bardot, celle, ensoleillé, de la côte azuréenne et celle, indéniable, du film dans sa globalité.
Alors oui, je suis conscient que le film est compliqué à décortiquer, mais "Le mépris" est un film à regardé sans se prendre la tête, et en se laissant emporté par la force du cinéma. Ce long-métrage est une preuve imagée que l'histoire n'est pas centrale au cinéma, qu'elle est même anecdotique, car d'un scénario banale, on arrive à un grand classique de la nouvelle vague française.
Enfin, on peut considérer, la dernière scène comme une métaphore du cinéma. Quand l'humain, lui, est mortel et il qu'il a des limites, le cinéma ou l'art sont inarrêtables est immortels.