Je crois qu'il s'agit du premier film que je vois qui retrace toute l'histoire d'un sport dans un lieu, depuis ses débuts jusqu'à nos jours. Bon le sport c'est pas très ancien, puisqu'il s'agit de l'escalade dans le parc de Yosemite en Californie. Et j'ai trouvé ça très bien. Parce que tout simplement on voit l'évolution à tous les niveaux, que ça soit au niveau de la technique de grimpe, de la technologie utilisée pour grimper, mais aussi au niveau de la technologie pour capter les moments de grimpe. Au début on a des photos en noir et blanc et on finit par de la go pro.
Le film a beau se dérouler sur une cinquantaine d'années il prend bien le temps d'introduire ses personnages, d'expliquer qui ils sont, leur personnalité et surtout ce qu'ils ont apporté à l'escalade. Je dois dire que j'ai beaucoup aimé voir quelle était la dynamique, comment les rivalités poussaient à se surpasser, comment certains sortaient du groupe pour escalader comme ils l'entendaient, etc. On voit bien quelle mentalité ils pouvaient avoir, c'était des hippies, des marginaux au départ, et le groupe de grimpeur va petit à petit évoluer avec les époques, la médiatisation, etc.
Je dois dire que je ne suis pas vraiment un grand amateur de la mentalité hippie et que j'aurai sans doute détesté faire partie de leur groupe pour ça, mais l'idée d'avoir comme but de gravir une paroi juste pour la gravir, sans autre but, je trouve ça tellement fascinant, même si je pense avoir une préférence pour l'alpinisme, histoire de monter plus haut.
Ici, d'ailleurs c'est le début de l'escalade qui s'émancipe de l'alpinisme, il ne s'agit plus d'une simple aide pour gravir une montagne, mais bel et bien d'escalader un truc pour escalader un truc.
Le film est vraiment réussi parce qu'il arrive à raconter tout ça sans jamais perdre le spectateur, filme vite fait la beauté des paysages, ce que pensent les personnes, etc. Mais ce n'est pas non plus le sujet, se sont des explications à l'évolution du réel sujet du film : l'escalade. J'aurai tout de même aimer en savoir un peu plus sur ceux qui font du free solo, quel était leur état d'esprit, comment ils vivent sachant que leur vie peut finir à chaque seconde... et j'imagine les questions qu'Herzog aurait pu poser.
D'ailleurs une des rares images réellement spectaculaire consiste à voir un type traverser sur un fil la vallée à plusieurs dizaines, centaines de mètres du sol et de le voir chuter, se rattraper in extremis (parce que bien sûr, s'assurer c'est trop facile) et de recommencer immédiatement après... le mental du type...
Donc finalement il n'y a pas grand chose à redire... c'était vraiment bien.