Voilà donc à quoi ressemble celui qu’on présent comme le film le plus cher de l’histoire du cinéma américain. Une véritable épopée, un film fleuve, une fresque historique…tant d’adjectifs peuvent le qualifier, mais aucun ne serait en mesure de réellement en saisir l’essence globale. Car ce film est un véritable un monument du cinéma. Une histoire qui s’étale sur près de quatre heures et qui passe pourtant à une vitesse telle qu’on ne voit pas le temps passer. Un rythme continu nous gardant en éveil du début jusqu’à la fin, où l’on découvre la vie de celle qui fut sans doute la reine la plus célèbre du monde antique (et même actuel je pense). Bon, il faut dire que j’y connais pas grand-chose à son histoire et que ce que j’y connais est présent dans le film, plus d’autres éléments. Je me dis donc que le film réussit plutôt bien à nous retranscrire ce que fut le triangle amoureux Jules/Cléopâtre/Marc-Antoine (même si ce n’est pas vraiment un triangle amoureux classique). Un drame à lui tout seul. Les deux grandes parties du film sont traitées avec soin, exploitant à merveille ses personnages au détour de scènes plus cultes les unes que les autres, entrecoupées par les moments phares de l’Histoire. Un biopic (mais quel biopic ! et sur quel personnage !) très intéressant et vraiment très bien mené, jusqu’à la chute finale, entrée désormais dans la légende. Difficile de dire autre chose sur ce film sans faire un pavé, tellement il est riche sur tous les niveaux.
Le casting est lui aussi très bon, notamment le trio Harrisson/Taylor/Burton. L’alchimie entre les personnages fonctionne à merveille (l’Histoire nous a montré que ça a même très bien fonctionné entre les deux derniers), mais chacun est vraiment extraordinaire dans son rôle si bien qu’il est difficile à présent de voir un autre acteur/actrice dans leurs rôles respectifs. Harrisson est sans doute le meilleur des trois, mais tous sont vraiment très bons. Les autres acteurs sont néanmoins très bons également, que ce soit chez les Romains ou les Égyptien. Non, j’ai pu lire ici et là qu’on avait reproché beaucoup de chose au casting, mais pour ma part j’ai vraiment trouvé ce point très bon.
Mais là où le film tape extraordinairement fort, c’est sur le plan technique bien évidemment : il suffit de voir dix minutes de films pour comprendre où est passé le budget. Un film qui a maintenant plus de cinquante ans et qui a aussi bien vieilli, c’est rare. Bon, on peut déjà dire que les effets spéciaux sont vraiment très bons : même si on sent les limitations de l’époque, le film s’en sort très bien et réussit à donner vie à ses ambitions. Idem au niveau des décors, tout simplement pharaoniques : que ce soit en décors réels ou à Hollywood, tout est bluffant et fantastique dans la reconstitution des villes de Rome et d’Alexandrie (ainsi que les autres qu’on aperçoit de temps en temps au milieu du film et dont j’ai oublié le nom). L’énorme point fort du film à n’en pas douter. Autre point fort aussi, les costumes : très beaux et vraiment magnifiques, ils nous plongent dans cette époque romaine. Bon, en soit, on retrouve les mêmes de nos jours, mais c’est surtout les robes de Cléopâtre qui sont à couper le souffle : je sais pas combien Taylor en a porté pour le film, mais elle en a une différente à chaque scène ou presque, et toute sont plus sublime les unes que les autres (si je devais en avoir un préféré, ce serait celui de son arrivée à Rome).
La mise en scène est elle aussi grandiose, avec des scènes splendides, des séquences magnifiques et des plans impressionants. C’est de la virtuose pure à chaque minute du film. Le montage aide beaucoup au rythme du film également, le rendant digeste malgré sa longueur, mais il faut dire que certaines scènes (même si elles sont longues) sont si bien filmées qu’on hésite pas à revenir dessus pour être sûr d’avoir eu tous les détails. Certains des plans reprennent peintures, gravures et statues désormais célèbres, donnant littéralement vie à cette légende. Le seule petit point faible, si on peut dire, est la musique qui créé parfaitement l’ambiance nécessaire au film, mais manque peut-être de variété dans ses thèmes et ses sonorités. Elle reste cependant à l’image du film : grandiose et impériale. Cléopâtre est donc ce genre de film à gros budgets des années 50-60 sur des épopées antiques qui n’en finisse plus (Ben-Hur ou Les Dix Commandement notamment), mais qui nous laissent bouche bée devant tant de maîtrise et une histoire palpitante. Il est également celui que je trouve le meilleur d’entre eux, même si tous sont vraiment incroyables. Un film à voir que je conseille à tous, tout simplement incroyable. Et le franchouillard que je suis ne verra ni ne lira plus jamais Astérix et Cléopâtre de la même manière.