Bon déjà la séquence d'ouverture, qui avait pris pour habitude d'être magistrale, malheureusement cette fois-ci est franchement décevante.
Pas mauvaise, bien mise en scène, mais bien loin des deux coups de massue qu'étaient celles des deux premiers films.
A part le personnage récurrent qui s'y fait tuer (dommage aussi tôt, il était suffisamment complexe et intéressant pour mieux servir), c'est sans surprise.
Et y'a plus la folie !
Ensuite le problème est le ton pris par le film qui va un peu trop dans la dérision.
Mais ce n'est ni la faute de Wes Craven, ni du scénariste.
Au départ était prévu un truc violent et tordu, dans lequel Stuart (l'un des deux tueurs du 1er film, interprété par Matthew Lillard) devait revenir et faire des émules. Matthew Lillard était déjà casté et le scénario prêt d'après ce que j'en sais.
Mais un massacre très médiatisé dans une école américaine a remis au goût du jour l'influence des films dans la violence quotidienne, donc la production a choisi de nettement édulcorer le film, et de quasiment tout réécrite.
Stuart reste donc mort et un mauvais souvenir, et on passe à une autre histoire "tordue" et méta, mais plus correcte dans ces temps où la violence pointe trop son nez dans la réalité.
Le résultat est...
Bon, parfois très bon même, pour la marge de manœuvre trop serrée dont disposent réalisateur et scénariste.
Mais franchement décevant au regard de ce qu'on attendait d'un vrai "Scream 3" et conclusion de trilogie (les 4 et 5 n'étaient pas prévus).
C'est vraiment édulcoré, beaucoup moins pervers, auto-censure (les frangins producteurs Weinstein) oblige.
Mais force est de reconnaître, que vu le cahier des charges imposé, le film n'est pas honteux, et trouve le moyen de rester original et surprenant en abattant les cartes autrement.
Wes Craven livre une critique du milieu Hollywoodien sans concession, et même incroyablement visionnaire quand on sait que Harvey Weinstein est un des producteurs de "Scream 3", et ce que l'on saura de lui à peu près 18 ans plus tard.
Et le message de Wes Craven raisonne encore plus maintenant que l'affaire Weinstein a éclaté. Tout le scénario tourne autour de ça et lui donne une nouvelle dimension. Etonnant, vraiment étonnant !
Et quand on voit comment est représenté le producteur de films dans ce 3ème opus, ce qui lui arrive, et qui s'occupe de lui; on ne peut qu'avoir un énorme sourire en coin dans ce que Wes Craven exprime clairement avec un cynisme jouissif !
Je me demande si Harvey Weinstein a compris le message que Wes lui adressait à l'époque...
Quant au film:
Pris comme film à part, il est bon, jamais ennuyeux, plein de bonnes idées.
Pris comme une conclusion de la trilogie Scream, il est décevant, toujours distrayant, mais plus assez dans le ton ni avec les vraies tripes qu'on lui demande...
Mais c'est "Scream 3" pas un slasher lambda qu'on aurait sûrement mieux estimé autrement, alors il fait tâche dans la trilogie, surtout en tant que conclusion (ou voulu comme tel à sa sortie).
Un net cran en dessous donc !