Autant j’ai souvent apprécié les œuvres de Yann Arthus Bertrand autant là ça passe moins. En cause principalement : la trame. Certes on voit que c’est conduit par les humains pour mieux comprendre les humains, et je me doute bien qu’il veut alterner différents thèmes avec de belles images pour que ça fasse moins lourd. Cependant, ça ne marche pas des masses, on s’y perd, on décroche, et le rythme n’aide pas.
En effet, c’est très lent, voir mou, et les monologues sur fond noir sont certes sobres mais niveau péripéties on a connu mieux. Je dois avouer que les thèmes sont bien trouvés, universels (malheureusement parfois) et intéressants car tous les peuples et les gens ne voient pas la justice, la violence, l’amour, l’avortement, les femmes, l’émigration ou le pardon de la même façon. On est loin de l’étude sociologique car ça ne va pas au fond des choses, on effleure à peine, mais cet entre-deux n’est pas non plus génial, on est dans le trop ou pas assez.
De plus, couper ces moments dépouillé avec des images (magnifiques il est vrai) fait effet de soupape mais ça dérange également. Perso je pensais : et donc il a dépensé pas mal d’argent pour ces images qui ne s’insèrent nulle part dans ses autres documentaires, il recycle ou quoi ? Aucun intérêt réel, aucun rapport avec le thème, trop de couleurs à côté du fond noir, bref des apartés trop hors sujet. Par contre, on voit le travail de photographie sur les visages, il sait les magnifier, en trouver qui ont des expressions fascinantes, certains sont typiques de leur pays, d’autres sont justes inhabituels, et il n’a pas cédé aux sirènes du sensationnalisme en filmant des gueules cassées ou en entier certains (notamment l’homme tronc). Puis la musique venant un peu du monde entier, avec pas mal de voix c’est bien trouvé.
Au final, du bon et du moins bon, on s’habitue vite aux bonnes choses, et là c’était en deçà. Je suis sans doute trop sévère, car au-delà des belles images on a aussi droit à pas mal de philosophie de vie, et pas trop de leçons moralisatrices. Je pense qu’il y avait mieux à faire entre les moyens déployés et la réalité actuelle, raccrocher plus de paroles à des faits. Apparemment l’émission venant après (les bonus dirons-nous) expliquait plus et mieux certains cas, en montrait davantage, peut être aurait-il fallu intégrer plus de cette partie au film ? Je note aussi que beaucoup ont bien noté, pour se racheter une conscience ?