Il n’est pas inutile de souligner que ce fait réel a eu lieu à New York en 2009, soit environ 8 ans après l’attentat du Worl Trade Center
(plusieurs images y font allusion et illustrent probablement la charge mentale de Sully dans son épreuve et sa décision)
. Le thème de fond du film est la confrontation entre deux types d’expertise. D’une part l’expertise basée sur (bornée par) la logique technologique, exacte, dénuée d’émotivité, donc incapable d’erreurs (l’erreur est humaine) . D’autre part, l’expertise humaine fondée sur une expérience professionnelle réussie de 40 ans et qui, comme dans toutes les circonstances de l’existence, n’est pas exempte de risques d’erreurs. A noter que cette dernière forme d’expertise, reconnue dans de nombreuses situations professionnelles (industrielles, artisanales, privées, …), est celle que l’ « intelligence artificielle », avec ses langages informatiques (LISP, PROLOG, …) et ses processeurs dédiés, s’applique à capitaliser sous forme de « systèmes experts ». Malgré les différences entre ces deux types d’expertise, la dimension de la confrontation est en fait humaine puisque, d’un côté se trouvent des experts remplissant scrupuleusement leur mission d’enquête cadrée par la technologie et les cas d’espèces connus (qu’ils n’ont jamais expérimentés), certains de la pertinence de leurs analyses. De l’autre côté , il y le commandant de bord qui a pris la responsabilité de la décision qu’il a crue la meilleur sans ignorer les risques qu’elle comportait
(et qui finit par douter de la pertinence de sa décision)
. C’est finalement la prise en compte du facteur humain par le système technologique d’enquête qui résout la confrontation. Comme la thématique était aride et les conclusions connues depuis longtemps, il a fallu tout le travail d’investigation préalable et le talent de Clint EASTWOOD pour en faire un sujet clair, à suspens soutenu, palpitant, sans le moindre instant excessif ou insuffisant, sans artifice superflu, servi admirablement (c’est un pléonasme) par l’interprétation de Tom HANKS et par celle de tous les autres acteurs. Soit dit en passant, le film donne une belle image commerciale de l’A320 qui a résisté au crash.