S'inspirant des événements liés au vol 1549 US Airways en janvier 2009, Clint Eastwood propose Sully, où il sera question du pilote de ligne Chesley Sullenberger et comment sa vie a bousculé suite à cela.
Un an après American Sniper, Eastwood continue de tourner au rythme d'un film par an, oscillant entre grands films, bons films et déceptions, malheureusement, Sully rentre dans cette dernière catégorie. Ici, il s'enferme dans la case "biopic oscarisable" et tombe dans de nombreux défauts du genre, notamment dans le portrait qu'il dresse de Chesley, en héros américain qui va devoir se justifier.
C'est vraiment dommage car le film débutait plutôt bien, Eastwood ne s'intéressait pas tant à l'incident, mais au sort du pilote et sa vie après. C'est là que le film est intéressant; avec un questionnement sur ce qu'il a fait, le pourquoi et les autres solutions. C'est donc vraiment dommage que le film perde cette ligne-là et en devient moins intéressant, avec une dernière partie qui, en plus, tire un peu trop en longueur et perd tout aspect émotionnel ou réflexif, se contentant d'être une bataille guère passionnante d'un homme face à la bureaucratie.
La reconstitution et la photographie sont assez sobres, Clint se révélant plutôt classique derrière la caméra, faisant ce qu'il sait faire depuis une petite dizaine d'années, sans génie mais avec efficacité. Si on ressent toute sa sincérité, il peine à vraiment justifier l'intérêt d'une telle oeuvre. Devant la caméra, Tom Hanks fait du Tom Hanks, c'est parfois un peu lassant alors que les seconds rôles sont eux plutôt bons, notamment Aaron Eckhart.
Sully confirme qu'Eastwood n'est plus vraiment capable d'enchaîner les bons films et, après le réussi American Sniper, il livre-là une oeuvre plutôt efficace et débutant bien, mais dont l'absence de réflexion et d'émotion peine à justifier l'intérêt d'avoir fait ce long-métrage.
En attendant de nouvelles sorties, j'en ai enfin terminé avec l'immense filmographie du réalisateur Clint Eastwood, passionnant de ses débuts jusqu'à maintenant, et si on trouve quelques fausses notes, notamment récemment, ça n'en reste pas moins un cinéaste fascinant, profondément humaniste et dont on ne compte plus les grandes œuvres (Madison, Impitoyable, Mystic River, Josey Wales, Un Monde Parfait...). Un des cinéastes qui m'a donné ma passion pour le septième art, et je ne me lasserai pas de redécouvrir ses films...