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    Black Angel
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    Kloden
    Kloden

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    3,0
    Publiée le 4 juin 2015
    J'étais très intrigué par ce court-métrage à l'histoire il faut dire assez dingue. En 1979, Roger Christian, chef décorateur sur le premier Star Wars (oscarisé à l'occasion) réalisait Black Angel, un projet à 38 000 livres que sa relation privilégiée avec George Lucas lui permettait de présenter en ouverture de certaines séances de l'Empire contre-attaque. Longtemps considéré comme perdu, le film a été retrouvé il y a peu et fait un brin parler de lui puisqu'une version longue avec Rutger Hauer et Jonathan Rhys-Meyers serait même en chantier. Si Black Angel a de quoi attirer l'attention, c'est aussi parce qu'on dit de lui qu'il aurait fortement influencé le Excalibur de John Boorman. Un curriculum vitae assez original pour que je me risque dans ce court-métrage très inspiré des légendes arthuriennes, dans lequel son réalisateur cherche à développer le mystère en s'aidant comme un repère du cinéma de Tarkovski, dont il dit aimer le rapport profond et indéchiffrable au subconscient. Tarkovski servant de phare non pas vers la terre ferme mais au contraire vers le cœur palpitant des brumes de l'océan et du mystère (dans lequel on peut facilement se perdre sans rien communiquer), l'idée ne pouvait que me plaire, et effectivement, Black Angel développe bien un petit quelque chose de mythique, qui rappelle le plus beau des légendes celtiques dans des paysages écossais parait-il inédits au cinéma. Les limites du métrage sont claires, définies par sa durée minuscule qui rend le ton un peu saccadé, les ruptures un peu trop abruptes. Le meilleur marqueur de ce manque de fluidité est la musique de Trevor Jones (quand même, excusez du peu, compositeur de la surpuissante BO du Dernier des Mohicans) qui fait un peu effet de montagnes russes malgré quelques thèmes vraiment réussis. Pourtant, ce format condensé donne aussi quelque part l'impression que tout n'a pas été dit, et contribue formidablement bien à l'impression de merveilleux qui demeure tout du long, cette dimension insondable qui prend sa racine aux fondements mêmes du rêve et du subconscient humain. Visuellement, il faut dire que Roger Christian a un vraie sensibilité (directeur artistique d'Alien, ça ne s'invente pas) et que certains visuels sont beaux à en devenir troublants, dans un si petit film, une production si fauchée et puis si inconnue. Bref, un voyage étonnant et même quelque peu marquant, dans les recoins obscurs d'un septième art qui cache décidément si bien son jeu.
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