Un film qui tient en grande partie grâce à son atmosphère et à son casting, parce que le reste est classique. Le climat de tension permanent qui émane de ce film fait qu'on reste en haleine jusqu'à la fin du film, tout comme cette brochette d'acteurs, avec un excellent Karim Leklou ou encore un très bon Daroussin. Après le film est assez classique, et même si on reste en haleine devant ce film, il faut dire qu'il n'y a pas beaucoup de surprise.
Le petit monde rural est vu avec beaucoup de finesse et Jacoulot y ajoute une sensibilité sociale inhabituelle. L'humanité d'un maire honnête dépassé par les événements, les paysans et artisans qui ont du mal à joindre les deux bouts et craquent, tout sonne juste dans ce film. Le personnage principal est très crédible bien que le jeune comédien qui l'interprète ne crève pas l'écran. Un comédien plus accompli aurait sans doute donné une dimension supplémentaire à ce film très réussi en dépit d'un scénario peu original.
Ou comment une communauté villageoise en but à d'inhérents problèmes relationnels et sociaux et aux caprices de la Météo va trouver en la personne d'un ado perturbé et perturbant, le catalyseur et l'exutoire à ses problèmes et transformer imperceptiblement le jeune homme qui en définitive cherche que l'on s’intéresse à lui , en un véritable bouc -émissaire. En dehors de quelques situations et d'un développement convenus,le film évite tout manichéisme et parvient à créer une véritable Parabole offrant un écho troublant et assourdissant au statut qui échoit en France aujourd'hui,par exemple à un Jeune des Quartiers Populaires ou à une jeune fille voilée.
Au coeur d'un été caniculaire, le quotidien d'un petit village apparemment paisible est contrarié par Josef incarné par un Karim Leklou saisissant. On sent dans ce film la montée en puissance de celui qu'au début les gens jugent un peu comme "l'idiot du village" mais dont le degré de violence va aller crescendo avec spoiler: notamment l'agression sexuelle sur la grand mère . Cet adolescent est aussi inquiétant qu'il est touchant dans son désir au fond de mener une vie comme les autres ados qui ne se privent pas pour l'humilier. On peut également se poser des questions sur son éducation et le fait que sa mère prenne toujours sa défense. La première partie du film est exceptionnelle, la tension est palpable et de nombreuses questions restent en suspens.spoiler: Qu'a subi Manon? Le tueur avait-il un passé délicat? Bref, une fin gâchée pour ce qui aurait pu être un grand film.
J'ai bien aimé. Petit polar avec ses personnages ruraux, il rappelle la proximité campagnarde qui offre un bon bol d'air, un peu à la "Harry, un ami qui vous veut du bien". Si le film dans son ensemble n'est pas d'une particulière exception, il reste captivant de bout en bout.
Inspiré d'un fait réel, le film de Rahaël Jacoulot retranscrit bien l'ambiance de ces villages ruraux où tout le monde se connaît et où les non-dits et les rancœurs affleurent toujours à la surface. Josef Bousou est connu de tous pour son retard mental, mais surtout pour ses chapardages et ses provocations. Longtemps supporté en silence et avec exaspération par bien des habitants, un été chaud et la sécheresse qui en découle vont envenimer la situation. Le film défile comme un polar noir ou lentement la situation pourrie et où les agissements de ce garçon viennent s'entremêler aux problèmes du village au point d'en faire un bouc émissaire commode. Le film ne penche ni de son côté, ni de celui de ses contempteurs, restant toujours à hauteur de visages, laissant ainsi le spectateur seul juge des événements. Le film commence en nous dévoilant une partie de la conclusion, de ce fait on sait dès le départ que les choses vont se gâter. Malgré tout, le film ne perd pas de son intérêt, d'abord parce que tout n'est pas défloré, ensuite parce que son intérêt réside dans la mécanique qui préside à la tragédie et enfin parce que le film tient surtout du drame social regardant une communauté humaine dont les avanies de l'existence, les rancœurs et les frustrations se déversent sur un responsable qui cristallise tout ce qui fait aux yeux de tous le marginal, le paria. Karim Leklou qui incarne Josef Bousou est vraiment extraordinaire, il incarne avec brio ce garçon plus bête et têtu que dangereux qui par malchance autant que par bêtise se retrouve au centre des événements. Un polar/drame vraiment très intéressant qui offre un récit en tension où comme par une chaude journée d'été l'orage peut éclater à tout moment. À voir sans hésitation.
Après avoir été attiré par la bande-annonce, je m'intéressais à ce film prometteur. Le coup de chaud s'est transformé en coup de mou. Vraiment déçu. Un scénario cousu de fil blanc et d'une lenteur ... un coup d'assommoir ! Un personnage principal joué par Karim Leklou attachant, tout comme J-P Darroussin dans le rôle du maire. Pour les autres personnages, je les trouve vraiment très mal joués entre une Carole Franck hystérique et un Grégory Gadebois asthénique tout sonne faux ! Presque tout est lourd dans ce film... comme le climat. La pluie y est salvatrice pour le village mais également pour le spectateur car elle annonce la fin du film !!
Josef bousou, jeune homme intellectuellement limité, perturbe la vie apparemment tranquille d'un petit village . C'est un film intéressant , bien joué , au scénario bien fait , qui relève plus du film dramatique que du policier mais qui présente quelques longueurs et qui est pesant tant les villageois semblent tous tristes et déprimés dans leur vie .
Le monde rural... façon Chabrol. Après Barrage en 2005 et Avant l'aube en 2010, c'est avec une régularité de métronome, un film tous les cinq ans, que Raphaël Jacoulot nous livre Coup de chaud, disponible en DVD et VOD depuis début 2016. Inspiré d'un fait réel et bien servi par une interprétation remarquable de Karim Leklou, ce film fait penser au cinéma de Claude Chabrol. Plus de détails sur notre blog ciné :
Un bon drame inspiré de faits réels. L'acteur principal est très bon dans son rôle et il a vraiment la tête qu'il faut pour incarner son personnage. L'histoire m'a plu et j'ai bien aimé la personnalité de notre protagoniste "presque idiot" qui a des problèmes psychologiques, j'ai même fini par m'y attacher.
Raphaël Jacoulot est un réalisateur qui s’aime à dessiner le portrait d’un intru dans un paysage normal. En s’inspirant d’un fait réel, Coup de Chaud montre un bouc-émissaire moqué et grondé perpétuellement. Ce dénigrement fait installer une atmosphère particulière à ce drame qui devient vite un thriller. En chef de village gentil, monsieur Darroussin tempère l’histoire pour toujours lui conférer cet aspect authentique. Si cette hantise nous chavire et nous trouble, la chronique ne séduit pas. Trop démonstrative, la psychologie n’est pas abordée. Ainsi, le casting ne suffit plus à faire garder le cap au spectateur. La canicule énoncée ne se ressent ni sur les personnages, ni dans les décors et donne donc un sacré coup de froid. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
Ce petit film français, thriller sorti bien trop discrètement, met en place des "choses" dans une ambiance poisseuse, étouffante, bien aidé d'une galerie de portraits particulièrement bien sentie... Avec une mention spéciale pour l'interprétation de Darroussin et Leklou, ce dernier en personnage très perturbé mais qui parvient à nous incité à la pitié. Et ce n'est pas seulement un thriller un peu gratuit car il y a un véritable témoignage sociologique derrière ce scénario : celui de la vie de plus en plus difficile d'une petite commune rurale de province. Une oeuvre toute en tension, au bord de l'explosion de colère et de haine, sous couvert d'une espèce de racisme et de non-dit (rejet d'un mode de vie différent des autres). Dommage que la structure du film soit celle-ci : commencer par tuer le suspens dans et finir par un semblant d'enquête, expéditive et absolument pas hitchckockienne pour un sou. Dommage, car le potentiel est là. Mais il plaira sans doute à certains et ce n'est absolument pas un navet. C'est ma personne qui a été un peu surpris par l'ensemble car je ne pensais pensé pas voir cela dans ce sens. Et d'autant plus pour le film. Pourquoi pas.