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Alain D.
600 abonnés
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3,5
Publiée le 13 octobre 2023
Un bon polar adapté et dirigé par Jean-Pierre Mocky. Sur un scénario bien écrit, il mène tambour battant une enquête pleine de rebondissements. JP Mocky nous offre un casting de belle composition, avec un Richard Bohringer sobre, un Denis Lavant comme toujours très remarquable et même la belle présence de Isabelle Nanty dans la peau d'un capitaine de police. Dans la distribution également Laura Mélinand, bien en place dans ce rôle principal, et bien sur Mocky himself qui réalise une très belle prestation d'acteur.
Adapté d'un roman éponyme, le film de Jean-Pierre Mocky est un polar plan-plan et fauché à peine digne d'un médiocre téléfilm. Sans doute, le film a le rythme de son personnages principal, un détective privé joué par un Mocky octogénaire, cela dit sans la moindre ironie. Car Mocky, on l'aime bien , même pour ces navets. "Le mystère des jonquilles" est un film policier très classique, plutôt très sobre de la part du cinéaste, mais qui, faute de moyens, accumule les scènes bavardes pour subvenir à une mise en scène très pauvre, faute de moyens ou d'idées. Les "stars" du film, Bohringer, Nanty, Lavant, n'y peuvent pas grand'chose, trop mal dirigé par un Mocky tournant probalement ses scènes en une seule prise. Ainsi, le privé Tarling mène l'enquête, au sujet du meurtre d'un patron de magasin, la main dans la main avec l'officier de police Isabelle Nanty au point que c'est lui qui commande tout. La relation entre les deux personnages est assez croquignolette,spoiler: surtout quand on les voit attablés mangeant des huîtres au début du film et qu'on les retrouve dans la même séquence à la fin du film...Mais après tout, ils ont le droit d'aimer les huîtres! On ne sait pas si le roman est tarabiscoté, mais la réalisation de Mocky, toute discursive et désordonnée qu'elle est, n'en finit pas de nous égarer involontairement, si bien que la résolution de l'intrigue et l'identité du tueur sont parfaitement indifférents.
Un film policier à la sauce Mocky. Un cadavre, des jonquilles sur sa poitrine. Des enquêteurs, Jean-Pierre Mocky lui même en membre de Scotland Yard, avec Isabelle Nanty en policière, mènent l'enquête (la crédibilité est très faible!). Le tout dans un milieu bourgeois et capitaliste. Où Jean-Pierre Mocky en profite bien sûr pour faire passer sa vision. Et traiter cela à sa manière. Et avec son sens de la distribution, toujours phénoménal. Le roman de départ est anglais, et le côté britannique est conservé (les noms de personnages par exemples) et cela donne un côté anachronique à l'ensemble qui fait partie de la geste artistique de Jean-Pierre Mocky.
L'ensemble fonctionne. Le réalisateur sait y faire: il arrive à maintenir dans l'ensemble une cohérence, malgré les incohérences apparentes; il sait découper une scène et possède un savoir-faire pour monter tout cela. Et il sait marquer et rendre intéressant ou reconnaissable un personnage, même s'il apparait peu au cours du film.
Nous suivons l'intrigue. Et elle n'est peut-être pas assez déjantée, pour le coup. La direction d'acteur peut paraître rugueuse ou décalée, mais cela donne une patine au film. Et l'intrigue est secondaire, il faut le reconnaitre, car c'est le bestiaire Mockien qui nous intéresse: Bohringer, Nanty, Lavant, mais aussi Bin Yin, Laura Mélinand ou Alain Bouzigues.