Pour son huitième long-métrage, l'aventurier Nicolas Vanier adapte au cinéma son roman éponyme et livre ce qui est probablement son expérience cinématographique la plus personnelle, en puisant dans ses souvenirs d'enfance pour représenter le charme et l'authenticité d'un paradis perdu.
L'Ecole buissonnière présente la quête d'identité de Paul, un orphelin parisien adopté par un couple vivant modestement dans la campagne de Sologne. En faisant la connaissance de Totoche, un braconnier solitaire au grand coeur, et celle du comte de La Fresnaye, Paul commence à s'interroger sur ses origines et découvre un secret de famille qui va tout bouleverser...
Tourné entre septembre et novembre 2016 en Sologne et dans la région Centre, terre natale de Nicolas Vanier, l'Ecole Buissonnière est un film que l'on peut qualifier de "quasi-autobiographique", avec plusieurs éléments issus de l'histoire personnelle du réalisateur. Le rôle du comte fait écho au grand-père du cinéaste et la ferme de Célestine et Borel peut être un clin d'oeil à celle dans laquelle a grandi Nicolas Vanier. En revanche, le choix de l'époque des années 1930, où il n'était pas encore né, est la résultante d'un désir d'authenticité et de retranscription flamboyante d'une période où la Sologne était mise en valeur par les activités de ses habitants. Cette décision a le mérite d'appuyer le sentiment de nostalgie voulu par le réalisateur, en situant cette aventure dans un passé assez lointain où la nature était au centre de la vie des gens.
Ce thème environnemental est d'ailleurs au coeur du film, et on aurait presque envie de se demander si le scénario n'est pas un prétexte pour délivrer un message plus important : la protection de l'environnement, un sujet cher à Nicolas Vanier. Toutefois, malgré le réalisme de l'Ecole buissonnière, le réalisateur-aventurier apporte une touche de féerie avec la légende d'un cerf majestueux. Mais l'ajout de cette nouvelle intrigue s'inscrit également dans ce message environnemental, puisqu'elle aboutit à la découverte, à la traque et au sauvetage de ce précieux cervidé dans une union des hommes, au-delà de leurs désaccords et de leurs différences. L'Ecole buissonnière est donc une déclaration d'amour à la nature, à l'humanisme et à une époque perdue qui rassemblait les générations et les hommes grâce à des valeurs communes et à un patrimoine culturel et naturel préservé.
Néanmoins, malgré le caractère honorable de la démarche de Nicolas Vanier, le scénario est plat et la quête identitaire du jeune Paul ne parvient pas à captiver, son issue étant assez facilement prévisible. Les personnalités atypiques de Totoche et Borel sont aussi riches que l'environnement dans lequel ils évoluent, mais le principal regret que l'on peut ressentir est l'exploitation insuffisante du personnage incarné par François Cluzet et l'absence d'approfondissement de son histoire. Mais en dépit de ces quelques défauts, Nicolas Vanier réussit à honorer la question de la défense de l'environnement en choisissant des décors naturels harmonieux et en présentant la riche biodiversité qui la compose.