Il s'agit d'un documentaire sur la Sologne auquel on a ajouté un semblant d' histoire romanesque qui tient a peine debout.
Beaucoup d'invraisemblances : quelques exemples parmi beaucoup d'autres : la profusion d'animaux sauvages.
Je suis allé en vacances en Sologne il y a quelques années, impossible de voir un seul animal malgré notre attention :ils se cachent et ne sortent pour la plupart que pendant la nuit. Ici en 5 minutes ils passent tous sous les yeux de l'enfant : cerfs, biches, renard, sangliers, vipère, héron, canards, n'en jetez plus.
Tout est trop beau ou trop forcé : le jeune garçon aux yeux très bleus, vraiment loin du petit dur qui sort de l'orphelinat, la jeune bohémienne trop belle, la danseuse mannequin, les bohémiens aux multiples cicatrices et aux visages tannés par le maquillage, le trop méchant fils du comte.
Invraisemblances dans le scénario et beaucoup de maladresses : la gifle au début contre le garçon pour rien, la forêt est immense et toute les actions semblent se passer sur quelques mètres carrés, les personnages arrivant toujours au bon moment au bon endroit, des cachettes rudimentaires derrière quelques fougères clairsemées.
Un mauvais exemple au regard des sentiments : le garde chasse cocufié par le braconnier sans aucun scrupule, la femme du garde qui ne prend aucune précaution vis à vis de l'enfant lorsqu'elle trompe son mari super jaloux et meurtrier potentiel, la mort de la mère décrite comme "une charogne rongée par les vers", un message rudimentaire sur la vie (il faut profiter de tout, tout de suite), un soupçon d'explication sur le mécanisme de la chaîne alimentaire ( les animaux tuent pour survivre, et sont tués à leur tour).
Un mauvais exemple au regard des règles : éloge du braconnage, de la tromperie entre adultes.
Des acteurs qui surjouent : Cluzet peu convaincant en braconnier, peu crédible malgré sa petite cicatrice sur la joue, l'enfant qui récite son texte (j'ai de loin préféré la guerre des boutons version originale, ou le papillon), la maîtresse dont le rôle tombe comme un cheveux au milieu de la soupe.
Je pensais aller voir une éloge de la nature, ce fut le contraire : chasse, braconnage.
Dans le genre , il vaut mieux revoir "les enfants des marais" par exemple beaucoup plus authentique, ou l'Ours (même inspiration, l'ours épargné par le chasseur, ici le cerf gracié par le comte).
Je n'ai pas compris le titre "l'école buissonnière", puisque le début du film se passe pendant les grandes vacances, et ensuite le garçon fréquente normalement l'école puisque la maîtresse n'a pas l'air de se plaindre de son absence.
Sinon le documentaire est très bien tourné, malgré parfois une superposition visible de plans ( envol d'oiseaux sur cabane du braconnier par exemple).