Après Mission Impossible 4 que j'avais beaucoup aimé, j'étais un peu déçu de voir McQuarrie prendre la relève, car ce n'est pas un aussi bon réalisateur que Brad Bird. Mais j'ai dû admettre qu'il s'en était très bien tiré, même si j'avoue que le voire être le premier réal à rempiler pour un épisode de MI me laissait un peu dubitatif. Bien sûr j'étais excité comme une puce, mais voir un autre réal, avec une autre approche aurait également pu être intéressant...
Enfin... c'est réussi et c'est tout ce qui compte. C'est tellement réussi que mon cinéma n'a pas réussi à me sortir du film malgré le film qui se coupe à deux reprises... le film qui continue sans l'image... puis qui revient en arrière sans la 3D, rendant le tout illisible... ce qui fait que j'ai vu toute la fin (après la scène d'action heureusement) dédoublée...
Bref une séance calamiteuse, mais un film généreux qui fait tout ce qu'on lui demande et qui le fait bien. Avant de commencer une série d'éloges, j'aimerais quand même dire que l'intro je ne la trouve pas terrible, tout comme dans le 4 et le 5. Surtout que là ça ne s'ouvre pas sur une scène d'action. C'est un peu lent, le briefing de mission est un peu confus... Mais une fois que ça démarre, ça démarre.
Encore une fois McQuarrie sait gérer l'action et est très généreux à ce sujet. On a notamment un combat, long, intense, où on sent vraiment les coups dans des toilettes où Cavill et Cruise sont obligés de s'y mettre à deux pour tabasser un gars. La mise en scène est exemplaire, lisible, tout en permettant de ressentir l'intensité de l'action et d'avoir mal pour les personnages. Le petit côté kung fu n'est absolument pas pour me déplaire, on utilise d'ailleurs l’environnement pour venir à bout de l'ennemi. Bref, c'est parfaitement chorégraphié, même si esthétiquement ce n'est pas la scène de l'opéra du 5.
Je retiendrais également la course poursuite dantesque dans Paris, sans musique... ce qui permet de faire vrombir les moteurs et ça renforce encore une fois l'immersion.
Bref McQuarrie a tout compris...
Il va même jusqu'à placer son final, tendu comme le string de Guy Carlier, dans les hauteurs de l'Inde (mais c'est pas tourné là bas) offrant ainsi des paysages magnifiques. C'est encore une fois parfaitement monté pour passer d'un combat aérien, à un combat terrestre, à un désamorçage de bombe...
Après on ne va pas se mentir toutes ces scènes aussi excellentes soit-elles sont reliées entre elles de manière un peu artificielle, avec quelques facilités (ou alors j'ai pas capté car ça a coupé à ce moment là, mais comment le méchant arrive à récupérer le Plutonium manquant ?), mais franchement l'humour aide à faire passer la pilule.
D'ailleurs le côté humain de Hunt arrive même à ne pas être trop mal géré, alors que c'est quand même appuyé lourdement. En fait tout le sujet du film et le film s'ouvre d'ailleurs là dessus, c'est sur l'impossibilité pour Hunt de sacrifier une seule vie innocente, même si c'est pour en sauver des millions. Disons que lorsque l'on voit Hunt devoir tuer quelqu'un d'innocent, la mise en scène nous fait bien comprendre l'atrocité de la chose, on voit le visage, l'expression du gars qui doit crever, histoire de bien montrer son innocence. Par contre les méchants n'ont pas droit à un tel traitement et son assez manichéens.
C'est d'ailleurs un peu dommage que le personnage de Cavill soit si peu approfondit, car s'il a la classe, je pense qu'il y avait moyen de lui donner un côté un peu plus humain. Je veux dire par là que son plan a l'air sensé, mais on ne lui donne jamais réellement l'opportunité de l'expliquer, de le faire comprendre, de mettre un peu le doute au spectateur.
Parce que si j'ai bien compris le but est de semer la terreur pour rapprocher les gens et c'est un peu dommage d'aller placer l'action au Cachemire, zone très tendue, pour finalement ne pas expliquer le choix. Moi je vois ça comme une façon de forcer le coopération entre la Chine, l'Inde et le Pakistan. Mais ça aurait vraiment pu permettre de causer un cas de conscience chez le spectateur.
Disons que ça reste un peu gentillet et lisse.
Mais bon, c'est un réel plaisir, jouissif au possible, drôle (Luther qui balance « quel mec »), et si ça ne révolutionne rien, c'est un putain de bonheur à voir.