The Suicide Theory est un film australien issu d'une campagne de financement participatif. Bien inspirés ceux qui ont cru à ce projet. Avec un budget infime, le réalisateur Dru Brown nous entraîne dans une histoire mortifère assez convenue mais traitée avec sincérité et une attention toute particulière envers ses personnages.
Nos deux héros autour de qui l'intrigue se met en place étaient fait pour se rencontrer. C'est ainsi que les choses nous sont présentés très rapidement. Il est ici question de destin ou de coïncidences et pour cause ? L'un d'entre-eux, Steve, est un tueur professionnel efficace, brutal et cynique. L'autre, Percival, ne souhaite qu'une chose qui selon ses mots, ne semble pas lui être possible tant qu'il le désirera : mourir. Son visage porte les stigmates de ces précédents échecs. Bien entendu, sa théorie d'invincibilité et son envie d'en finir sont remises en cause par Steve qui accepte malgré tout cette tâche. A partir de cet instant, les deux hommes se retrouvent liés par un contrat des plus original qui sera difficile à honorer de bien des manières.
Le film s'applique à nous dévoiler petit à petit ce duo improbable et leur passé, à mesure qu'une relation malsaine mais pourtant drôlement arrogante se tisse entre les deux. Nous en apprenons plus sur ce qu'ils sont et pourquoi, parfois de manière intrigante jusqu'à ce que les images nous apportent les réponses. Malgré des plans trop conventionnels qui dans les premières minutes pourraient désengager, la mise en scène sobre et le jeu des acteurs réussissent à nous tenir tout au long de l'intrigue. Le réalisateur privilégie un découpage qui nous ballade entre passé et présent sans nous perdre tandis que, au delà de leurs objectifs respectifs, les deux hommes se découvrent, s'étonnent, se confrontent et s'apprécient sans jamais oublier leur place dans ce contrat. En résulte des dialogues inspirés sur la vie et la mort, le destin et le libre arbitre, sur ce que nous faisons, ce que nous voulons et pourquoi, sur nos actes, sur ce qui nous échappe et les conséquences de cet ensemble.
Doucement se dessine un chemin que l'on devine en partie. Si la manière dont le destin semble se jouer d'eux nous met la puce à l'oreille, les imbrications se dévoilent subtilement et la conclusion bien qu'évidente, réussie le tour de force d'un message plein d'ironie et de malice qui va finalement donner une définition orientée autour de la rédemption à cette théorie du suicide.
La fuite n'est pas acceptable. Mourir serait bien trop facile.