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Un visiteur
5,0
Publiée le 29 septembre 2006
Cest la troisième uvre de Georges-Henri Clouzot que nous voyons avec plaisir. Car elle restitue admirablement le climat bigot dune petite ville de province, lhistoire est pleine de rebondissements et le suspense est formidable. Ce film fut produit pendant la guerre en 42 avec une pléiade dacteurs célèbres. Clouzot travailla en effet pour Alfred Greven et la firme allemande La Continentale en temps que directeur de production, bien qu'il fut irréprochable et protégea des artistes juifs. Cela lui valut des ennuis à la libération, le film fut interdit a la libération, les critiques y voyaient un film anti français. Son auteur reçut une interdiction de travailler jusquen 1947. En outre, Ginette Leclerc fut incarcérée pendant un an et Pierre Fresnay pendant 6 semaines.Le film est tiré dun fait divers ayant eu lieu dans les années 20 à Tulle. Le docteur Remy Germain (Pierre Fresnay) exerce dans lhôpital de Saint Robin, une ville de province (en réalité Montfort lAmaury) il reçoit un message anonyme signé le corbeau. Cette lettre évoque sa liaison avec la ravissante Laura Vorzet (Micheline Francey) la femme de son confrère. Le docteur ny prête pas plus dattention, Son confrère (Pierre Larquey) en reçoit aussi une, et le directeur de lhôpital aussi. Leur soupçons se portent sur Denise (Ginette Leclerc), une femme mariée avec qui Rémy a eu une brève liaison.
J’ai lu une fois que le 7ème Art en France avait crée ses plus belles œuvres lors de l’occupation allemande durant la 2nde guerre mondiale. Je n’ai pas vu toutes ses productions du début des années 1940 mais Le Corbeau est certainement un des plus beaux films du cinéma français. Un suspense remarquable qui scrute la personnalité de chacun des protagonistes. Le Corbeau est intelligent et passionnant à voir.
Magistral. La mesquinerie à son apogée. Et quelle distribution! Fresnay, Leclerc, Balpêtré, Roquevert et surtout Pierre Larquey , le fidèle de Clouzot, le Tamise de Pagnol, le cabot génial. "Où est l'ombre ? Où est la lumière? Où est la frontière du mal?" Leçon de cinéma ! A revoir de toute urgence.
Chef d'oeuvre cinglant, qui fit grincer bien des dents et on le comprend car renvoyant dos à dos tout ceux qui pensaient avoir leur bonne conscience pour eux. Un magistral moment de cinéma, à l'économie dan sa réalisation et pourtant d'une tension jamais prise en défaut, et qui fait la part belle à des acteurs en état de grâce, Fresnay, Roquevert, et Larquey, grand parmi les grands. Un des plus grands films de tout les temps.
Je l'avais vu vraiment jeune et adoré, le revoir me paraissait donc une bonne idée. Et c'est là où on se rend compte de l'immense importance d'un tel film pour le cinéma. Sur une merveille de scénario, faisant la part belle autant à l'intrigue qu'à l'étude de mœurs, Henri-Georges Clouzot jette un regard particulièrement sombre sur la société, faisant alors preuve d'une extrême audace via certains sujets abordés : la bienséance, très peu pour lui. Au-delà du contexte historique, des conditions de production (financé par la Continental, une production allemande établie en France durant les premiers mois de la guerre) ou encore l'incroyable contresens de certains à l'époque vis-à-vis du propos de l'œuvre, lui donnant un statut encore plus particulier, « Le Corbeau » reste avant tout un grand film, doté d'une galerie de personnages inoubliables et superbement interprétés : Pierre Fresnay est remarquable, Ginette Leclerc magnifique et rarement des seconds rôles auront été aussi bien exploités : Antoine Balpêtré est formidable et Pierre Larquey simplement exceptionnel, immense. Il reste, pourtant, un semblant d'humanité derrière ce portrait au vitriol, ces dialogues souvent cruels spoiler: (« -Vous êtes ce qu'il y a de plus étranger à la vie. » « - Un crétin? » « - Oh non ! Un bourgeois » : jubilatoire) , ces scènes inoubliables spoiler: (l'arrivée des lettres dans l'église) , comme si Clouzot avait envie d'y croire, juste un peu. Ce n'est pas forcément un film dont on sort enthousiasmé, mais quelle intelligence, quelle insolence, quel brio ! D'ailleurs, plus j'y pense, et plus je le trouve exceptionnel, ce « Corbeau ». Immense réussite.