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    Le Corbeau
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    NeoLain
    NeoLain

    4 980 abonnés 4 741 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 octobre 2012
    Henri-Georges Clouzot enveloppe ce film ou l'on peut écrire dessus "chef-d'oeuvre". Ce film français s'inspire d'un fait divers qui se passa en 1920, c'est l'affaire de Tulle. Et c'est pas la dernière fois, car il se passa en France et même encore assez récemment ce genre de mystère qui souvent complexe, plane la plupart du temps dans des villages reculés ou tout parait tranquille, ou tout le monde se connait sans vraiment se connaitre. Clouzot connaîtra dans son oeuvre bien des malheurs, comme l'interdiction de son film lors de la libération de la France (seconde guerre mondiale). Le corbeau représente le drame bien agencer, ou l'intrigue ce joue de nous, laissez-vous coller devant cette histoire comme vous colliez un timbre dans la hâte sur une lettre qui ai importante.
    Buzz063
    Buzz063

    76 abonnés 919 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 30 juillet 2012
    Certainement le film français le plus important sorti durant la guerre. Clouzot s’attaque en même temps à deux sujets tabous dans la France de l’époque, les lettres de dénonciation et l’avortement. Le cinéaste met tellement bien le doigt là où ça fait mal qu’il sera condamné après la guerre à une interdiction d’exercer à vie qui sera levée deux ans plus tard.
    Le film multiplie aussi les prises de risques avec ses personnages. Non seulement son personnage principal est un médecin qui pratique les avortements sans s’en cacher, mais il fait également de son héroïne une estropiée et d’un respectable médecin un accro à la morphine.
    Le réalisateur évoque la période de l’occupation de façon uniquement indirecte, ne montrant aucun soldat et restant flou autant sur le lieu de l’action que sur la date. Le Corbeau commence d’ailleurs par un panneau désignant « une ville parmi d’autres ». Clouzot dépeint l’atmosphère étouffante et une certaine paranoïa avec beaucoup de finesse. Henri-Georges Clouzot filme également avec un certain plaisir comment se fissurent les apparences et comment se dévoile l’hypocrisie générale d’une petite ville de province.
    Le cinéaste dispose pour cela d’un scénario solide mis en scène avec une rare intelligence. Par exemple, lorsque Marie Corbier est pourchassée par la foule en colère, le réalisateur parvient en quelques plans cadrés avec soin à traduire aussi bien la menace que le tourment intérieur du personnage de l’infirmière.
    Jipis
    Jipis

    39 abonnés 360 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 juin 2012
    Y a-t-il une frontière entre le bien et le mal ? Dans une ampoule lancée manuellement se balançant de gauche à droite ou est l’ombre ou est la lumière ? Si une main tente de stopper ce mouvement semblant éternel, une douleur instantanée libère la main de l’ampoule en redonnant vigueur à ce Ying Yang sombre et lumineux.

    Un climat particulier déclenche haines et dénonciations collectives, semant désordres et vengeances dans un contexte préalablement trop passif. Soudainement activé par un mécanisme invisible, un microcosme épargné implose de l’intérieur en déroulant inexorablement une implacable théorie des dominos

    Considéré comme anti Français avec un résidu boulevardier le corbeau et avant tout un laboratoire expérimental contenant dans son noyau une machine nauséabonde suspicieuse et délatrice prête à l’emploi.

    Le Polar sert une fois de plus de cache misère à un cinéma ayant momentanément perdu dans un contexte particulier une liberté d’expression. Le Corbeau tout en paraissant déconnecté d’un climat historique imposant œillères et silences saupoudrent quelques messages.

    L’œuvre est initiatrice, un maître de jeu démontre par quelques missives bien pendues la fragilité psychologique de ses concitoyens.

    Le cinéma Français en ces années d’occupation effectue par des scénaris répétitifs une lessive interne montrant des habitants désemparés, désunis, broyés par un logiciel démoniaque lancé sur un marché déserté rapidement par la résistance et la bravoure.

    Le Corbeau n’échappe pas à la règle, une bourgade s’autodétruit en refusant la cohésion contre une pestilence initiatique. Le corbeau est l'ampoule délivrant la lumière ténébreuse d'âmes inconsistantes.

    Tous ces esprits brusquement perturbés se déchirent au lieu de lutter solidairement contre un appareil destructeur. Il n’en faut pas plus pour établir un état des lieux lâche et dénué d'un esprit de groupe.

    Le peuple France juge négativement certains de ses comportements en images ceci par l'intermédiaire de ses propres enfants, voila de la manne pour un occupant n’ayant pas d’appréciation à opérer sur les comportements en interne d’un pays conquis.

    Le Corbeau possède un esprit auto immolateur offert à un maître éphémère. Un point de l’hexagone livre un huit clos sordide, une citoyenneté lâche, divisée au premier soubresaut.

    Le professeur Vorzet explique admirablement l’impossibilité de fractionner ombres et lumières dans une figure décente préférant favoriser le symbole éternel de l’incertitude celui-ci devenant une procédure existentielle. Le docteur Remi Germain entamé se met à douter.
    Arthur Debussy
    Arthur Debussy

    156 abonnés 693 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 novembre 2020
    D'emblée, ce qui frappe dans « Le Corbeau », c'est sa photographie remarquable. Les plans du tout début sont magnifiques, dans un noir et blanc contrasté qui illumine de belles prises de vues d'un petit village. Mais très rapidement, Clouzot filme des murs, des fenêtres, bref : l'enfermement. Le fond se coule alors dans la forme : nous sommes au cœur d'un épisode éprouvant, un corbeau fait chanter les notables de ce village. Ce qui fait froid dans le dos, c'est que si personne n'est épargné par les racontars du délateur, tout le monde semble coupable, de la jeune adolescente aux personnes âgées. Tous ont quelque chose à se reprocher, et les lettres du corbeau deviennent comme un jeu visant à faire ressortir toute l'ignominie, les moindres petits défauts de l'être humain.
    Clouzot se fait bien sombre et pessimiste quand à l'humanité, qui s'entredéchire ici dans une spirale qui semble sans fin. Le contexte du tournage de ce long métrage n'y est pas pour rien : sorti en 1943, sous l'Occupation, la délation était à l'époque un sport national, et Clouzot dépeint ici tout le mépris qu'il avait pour ce procédé. Mais il en profite aussi pour mettre en lumière les ambiguïtés de la société d'alors : l'avortement était moralement réprouvé, mais dans les faits pratiqué, parfois de façon horrible, au risque d'y perdre la vie, parfois avec l'aide d'un médecin. Il est aussi question de drogue et d'adultère, des sujets abordés assez frontalement et qui ont dû choquer à l'époque. D'ailleurs Clouzot fut inquiété pour avoir tourné pour la Continental, une firme allemande, sans doute car au fond il dérangeait trop l'hypocrisie ambiante, mais il en est ressorti complètement blanchi.
    Si l'on peut qualifier Clouzot de misanthrope, par l'entremise de son héros le Docteur Germain (magistral Pierre Fresnay), il se fait le chantre d'une humanité blessée mais conservant une part irréductible de dignité et de grandeur. Germain n'est pas un héros monolithique, tout d'un bloc et d'un blanc pur. Il est entre deux, courageux, intègre, mais parfois lâche et faible. Pour autant c'est un homme estimable, car voué aux autres. Et s'il peut être dur avec les autres et surtout lui-même, il finit par s'ouvrir étonnamment, dans une situation qui peut sembler un peu bancale mais tellement réaliste et plus humaine que dans bien des films.
    Le corbeau de ce long métrage, tout comme Clouzot, finit par révéler la vraie nature des protagonistes de cette histoire. Certains, attaqués violemment, tels Germain et Denise (magnifique Ginette Leclerc, toute en nuances et contradictions), se feront d'autant plus combatifs. D'autres, plus ambigus, montreront leur vrai visage, un visage d'une noirceur effroyable. Outre le fond de ce long métrage, je ne peux que saluer la forme, avec cette mise en scène qui réserve bien des morceaux de bravoure, où tout est dit dans un regard, une attitude, une parole. C'est visuellement l'un des plus beaux films de Clouzot, l'un des plus terribles aussi. Il faut dire qu'il est servi par des acteurs exceptionnels, Pierre Fresnay et Ginette Leclerc en tête, mais également ces fameux seconds rôles de l'époque, particulièrement savoureux : Pierre Larquey et Noël Roquevert notamment, mais aussi Héléna Manson, peut-être moins connue, et finalement toute la galerie des autres personnages.
    Clairement, on ne fait plus des films comme ça de nos jours en France, aussi courageux et ambitieux, aussi brillants sur le fond comme sur la forme. Et c'est bien dommage, espérons que l'avenir nous réserve d'agréables surprises et que la France retrouve un savoir faire qui fut bien réel.
    ASSRANCETOURIX
    ASSRANCETOURIX

    21 abonnés 303 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 août 2012
    Le chef d'œuvre ! Le Chef D'œuvre absolu, par le meilleur metteur en scène Français de tous les temps ! Histoire magnifique d'une cruauté et d'une violence intellectuelle poussés au paroxysme, avec des dialogues et une mise en scène fascinante. Les numéros d'acteurs exceptionnels se succèdent avec un rythme magistral, servis par des mots aussi tranchants qu'un scalpel. L'autopsie d'une Ville, d'une foule, et d'individus en pleine ébullition. L’âme humaine décortiquée avec génie. Il est très piquant d'ajouter que la production de ce film qui dynamite tous les préjugés officiels, (avortement, bêtise des foules, institutions incapables.) se fit grâce à l'Occupation allemande, qui permit au réalisateur d'éviter la censure Française (qui laissait passer tous les films avec le label Germanique), Alors que la censure Allemande ne se préoccupait nullement des affaires entre occupés.
    sword-man
    sword-man

    85 abonnés 1 017 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 février 2012
    "Le corbeau" est un chef d'oeuvre sur tous les points. Ecriture, dialogues, personnages, jeu d'acteurs, photographie, ambiance, mise en scène. Mais ce qui a été encore plus frappant pour moi et j'ai rarement vu ça dans le cinéma français, c'est que "Le corbeau" est une vision de la france ou les tabous sont sans pudeurs, ou la paranoia évoquait l'occupation et la collaboration, ou la frontière entre le bien et le mal est quasiment inexistante, ou le cinéma est une réponse artistique aux enjeux du monde réel. L'un des plus grand film français de tous les temps, mais aussi un chef d'oeuvre du 7e art.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 25 janvier 2012
    Belle réussite , j'ai pu cependant relever des incohérences visiblement présentes pour brouiller les pistes et ménager le suspense spoiler: ( l'air surpris de la femme du corbeau à la découverte de la lettre pour son mari qu'elle receptionne à la boite aux lettres la lettre qui tombe de la couronne mortuaire )
    . Il est par ailleurs amusant de voir le corbeau dévoiler sa personnalité progressivement à son rival en laissant des indices sans même se faire prendre , la mise en scène est brillante , scène finale terrible .
    Tendax_montpel
    Tendax_montpel

    31 abonnés 631 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 22 novembre 2011
    Une belle étude sur la dénonciation et la paranoïa collective. Du cinéma français de qualité avec des acteurs parfaits. Le film est un peu déroutant car le scénario ne s'accélère que très tard. Clouzot mise l'essentiel de sa réalisation sur le climat, l'atmosphère de soupçon.
    cinephile74
    cinephile74

    16 abonnés 175 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 septembre 2011
    Une étude magistrale sur l'hystérie collective assénée comme un uppercut à la face du spectateur. D'une modernité à toute épreuve. Bref, un chef d'oeuvre !
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 5 août 2011
    Un vieux film avec un jeu d’acteurs/actrices plutôt théâtral en comparaison avec celui qui est favorisé de nos jours. Les dialogues, voilés à cause de la piètre qualité du document ou/et de la sono, sont toujours incisifs, rebondissant et plongent le spectateur dans cette ambiance de suspicion générale, si proche de ce que l’on peut imaginer le quotidien d’une la France occupée. À noter : l’interprétation des méfaits par le psychiatre, qui se révélera être l’auteur des lettres anonymes, est freudien pure jus. Plusieurs rebondissements suscitent l’intérêt et rendent l’attention obligatoire.
    cylon86
    cylon86

    2 519 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 janvier 2018
    C'est un chef-d'œuvre que signe ici Henri-Georges Clouzot avec ce thriller à l'atmosphère poisseuse où tout le monde soupçonne tout le monde (métaphore brillante du régime de Vichy et des délations fréquentes). Les rebondissements sont multiples et le cinéaste prend le soin de s'attarder sur ses personnages dont un impeccable Pierre Fresnay et un irrésistible Pierre Larquey. Le film n'a pas pris une ride et les répliques sont cinglantes. Personne n'est épargné dans ce film où les méchants et les bons se confondent. La seule certitude c'est le génie de Clouzot.
    jfharo
    jfharo

    56 abonnés 1 232 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 juillet 2011
    Du sacré bon cinéma , avec des acteurs hors pair .
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 11 septembre 2012
    Un scénario très malin avec beaucoup de mystères, le spectateur soupçonne tout le monde (ainsi que les personnages) et en plus le ton utilisé par Clouzot fait pensé à certains thriller (notamment ceux de Hitchcock). Les dernières minutes sont particulièrement réussies.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 23 avril 2011
    J'ai été un peu déçu de ce film, je m'attendais à une fin plus spectaculaire en réponse à tous les rebondissements du film. A part ça les acteurs sont bons, la mise en scène correct.
    Appeal
    Appeal

    159 abonnés 569 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 mars 2013
    Il y a bien cette histoire de production un peu louche, un film réalisé pendant la seconde guerre mondiale avec des moyens allemands, avec ou non l'accord de Goebbels, des accusations de collaboration du réalisateur, etc. Beaucoup ont dissertés sur le sujet, mais si cela permet de replacer le film dans son contexte, on aurait tort de le juger sur n'importe quelle conclusion qu'on en tirerait. Ce film d'Henri-Georges Clouzot est simplement un chef d'oeuvre dont on doit débarasser tout le blabla qui tourne autour.

    Comme certains l'ont notés avant moi, il est toujours difficile de se lancer dans l'analyse d'un tel monument. Plus vous en parlez, plus vous aurez la chance de raconter une connerie que pourrait pointer n'importe quel étudiant en cinéma. Par conséquent, je me limiterai sans pousser l'analyse, a évoquer tous les sentiments les plus simples qui m'ont habités dans ce visionnage.

    Je dois tout d'abord dire que le film est formidablement bien écrit. Le ton est très moderne, le verbe à la fois fin et pourtant simple. Nous ne ressentons aucun décalage avec notre époque et nous sommes pourtant émerveillés par les dialogues, c'est dire si la simplicité est maîtrisée. Une plume parfois grave mais aussi souvent drôle. Des répliques qui tuent, il est très facile d'en trouver. La direction des acteurs n'est pas étrangère au naturel des situations. Tous les acteurs sont absolument formidables. Je ne pourrai pas en citer deux ou trois, tous, même dans les rôles les plus mineurs, sont excellents.

    Formellement, je n'ai pas le langage technique pour analyser le film. Simplement, les plans sont magnifiques, la lumière me semble très bien utilisée. Le montage est efficace. Il appuie parfaitement le scénario, et surtout est d'une clarté certaine. Jamais nous ne sommes perdu dans l'intrigue, tout est clair, du but à la manière comme dirait certains.

    Une clarté dû aussi à un scénario malin. On y trouve des notes de M le Maudit, évidement. Et la France peinte par Clouzot n'est pas la plus belle : délation, paranoïa collective, traîtrise, absence de courage, etc. Mais aussi, comment ne pas louer le fait que Clouzot se permet tout, s'attaque à des sujets aussi graves pour l'époque que l'avortement, la fin de l'église, le lynchage collectif? Mais aussi d'autres sentiments plus romantiques, qui prennent du plomb dans l'aile, avec des histoires d'adultères, d'hypocondrie, de commérages malsains?

    Pourquoi pas 10 alors? Parce que le dénouement est un peu décevant, perd son souffle. Mais peu importe, l'essentiel n'est pas là. C'est le déroulement de l'intrigue qui nous passionne. Puis ce qui frappe essentiellement, c'est la modernité du film. Comme l'ont soulignés certains, Le Corbeau serait une parfaite introduction au cinéma noir et blanc pour non initiés. La modernité du propos, à la fois universel et miroir d'une époque sombre de l'histoire européenne, allié à une aisance naturelle du discours ou du jeu des acteurs, montre une véritable maîtrise du réalisateur. Un grand film.
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