Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
stans007
24 abonnés
1 314 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 17 mars 2021
Visuellement c’est un régal, mais j’ai été très déçu par ce chef-d’œuvre annoncé, certes remarquablement bien filmé (cadrages, éclairages, gros plans), bien joué mais au scénario policier d’intérêt limité sans humour ni émotion.
Après "Le salaire de la peur", ma seconde incursion dans la filmographie d'Henri-Georges Clouzot pour découvrir ici un excellent film noir à l'ambiance lourde, anxiogène mais qui a malheureusement un peu vieilli. Sur le thème du corbeau délateur, un polar qui pose les jalons de nombreux films où chaque protagoniste peut se révéler être un suspect idéal grâce à d'astucieux coups de théâtre et une mise en scène intelligente et captivante mais désuète, ce qui constitue à mon sens le point faible de l'ensemble. Une peinture à la fois humaine avec sa galerie de personnages formant l'éventail des archétypes du genre et plus vaste avec sa réflexion sur les échanges sociaux d'un village de province. Une indéniable référence en la matière.
Le contexte de l'occupation, ainsi que sa réception (très mal perçu car le film a été compris comme une dénonciation de l'attitude des français, prompts à la délation) font du film un véritable héritage historique, et laissent une trace importante dans l'histoire du cinéma. Cependant, quoique l'intrigue soit intéressante et que le rôle du Dr Germain, interprété par Pierre Fresnay, soit excellent, je regrette un film plutôt linéaire, focalisé sur cette seule question de savoir qui est le corbeau, alors que son identité n'est pas bien difficile à deviner. C'est le souci, je trouve, avec beaucoup de films policiers qui ne parviennent jamais à démordre de leur intrigue et qui restent cloisonnés dans les bornes étroites de leur scénario, sans jamais exprimer plus, nous livrer un sens supérieur. Le film est bon, mais je regrette que les scènes époustouflantes soient si peu nombreuses et que les retournements de situation soient peu ménagés (et tout aussi peu bouleversants).
Une plongée sombre dans les clairs-obscurs de l'âme humaine à travers l'atmosphère diffamatoire et délétère d'un petit village où chacun cache ses vices et lutte avec ses propres contradictions ou dilemmes. La réalisation sobre mais précise et symbolique (cette fameuse scène de l'ampoule!) associée à une direction d'acteurs très efficace contribue à distiller un climat étouffant et paranoïaque. Cependant l'intérêt émotionnel pour ces personnages peu attachants manque pour nous happer complètement. Il n'empêche que le contexte du film et ses qualités formelles à eux seuls justifient le visionnage de cette vision pessimiste mais fondée de l'Homme.
Si un film a bien été injustement calomnié, c’est bien Le Corbeau d’Henri-Georges Clouzot ! En effet, à la Libération, le film a été accusé de collaborationnisme sous prétexte que Clouzot était employé par la Continental-Films (société de production allemande produisant des films français qui avait cependant la particularité d’éviter de faire des films de propagande) et d’avoir fait un film anti-français, cette accusation empêchant même Clouzot de tourner pendant deux ans et demi (tout comme le scénariste Louis Chavance qui avait pourtant écrit le scénario en 1932 !) et plusieurs acteurs étant emprisonnés (notamment Pierre Fresnay et Ginette Leclerc). Et pourtant, le film est totalement l’inverse d’une œuvre collaborationniste. En effet, ce que dénonce justement Clouzot dans le film est bel et bien la France collaborationniste accumulant les lettres anonymes. Avec celle-ci, effectivement, Clouzot est sans pitié : elle est constituée de bassesse, de ragots, de préjugés et d’hypocrisie… Ce qui dérangea à la Libération, c’est sûrement aussi qu’il ne présente jamais les personnages comme étant tout blanc ou comme étant tout noir : ambiguïté est partout et chacun peut être le coupable (le véritable étant d’ailleurs un des personnages que l’on soupçonnait le moins). De plus, cette description prend toute sa force grâce à Henri-Georges Clouzot. En effet, celui-ci offre une réalisation classique mais tout à fait ciselée, un scénario parfaitement rythmée et une interprétation de haute tenue (Pierre Fresnay est tout bonnement parfait). Heureusement, depuis, le film a été réhabilité et reconnu pour ce qu’il est : un pur chef-d’œuvre du cinéma français. Le meilleur hommage qui puisse d’ailleurs avoir été fait à ce film, tiré d’un fait divers véridique qui avait eu lieu à Tulle entre 1917 et 1922, est le fait que son titre soit depuis devenu une expression courante de la langue française.
Ce film réalisé par Henri-Georges Clouzot et sorti en 1943 n'est pas mal du tout. C'est l'histoire d'une petite ville qui subit une vague de lettres anonymes déversant son venin sur tous les habitants. S'inspirant d'un fait divers des années vingt, il faut tout de même remettre ce scénario dans son contexte historique. Effectivement, parler de délation en pleine seconde guerre mondiale est un pari plutôt risqué de la part du réalisateur qui a pourtant fonctionner mais qui en payera tout de même les frais à la Libération. Je dois dire que c'est le premier film de Clouzot que je regarde (il faut bien commencer un jour !) et je commence avec de ses plus connus et de ses plus controversés. Je n'en suis pas vraiment déçu mais je n'en suis pas fana non plus. Le côté noir est très bien représenté, genre que j'apprécie beaucoup, surtout en France, mais je trouve quelques fois l'histoire un peu molle, ce qui est dommage. J'ai donc quelques fois décroché même si je trouve la monté en suspense très bien réalisée, de même que le dénouement qui est très bon. La réalisation est quant à elle très bonne, il n'y a rien à redire là-dessus. Du côté des acteurs, nous avons, entre autres, Pierre Fresnay, Ginette Leclerc, Pierre Larquey etc. qui jouent très bien. "Le Corbeau" reste donc un incontournable du septième art français mais qui n'en est pas pour autant excellent.
Immense film que ce 2ème de Clouzot, alors tourné en pleine Occupation. N'allez pas chercher des raccourcis entre ce film et la dénonciation des lettres de délation durant l'Occupation, ce n'est pas le sujet. Clouzot traite des ombres qui se cachent dans les recoins de l'âme humaine, et pour cela, il ausculte des homes et des femmes qui ne sont pas ce qu'ils paraissent ou ce qu'ils prétendent. Piquant, acide, le film l'est assurément, mais plus à l'encontre des Hommes que des Français en particulier. La bourgeoisie, notamment, en prend pour son grade. Formellement, Clouzot paie son tribu à ses maîtres, Lang plus particulièrement. Cadrages tendant vers l'expressionnisme, effets de lumière saisissant, c'est un pur régal. Le scénario est impeccable, déroulant son intrigue avec savoir-faire, Clouzot s'imposant comme un maître du genre. Nous sommes baladés de bout en bout, nous esclaffant parfois de certaines situations ou de certaines répliques, mais on est parfois mal à l'aise devant cette exposition méthodique de nos failles. Un film prenant, un bijou du genre, un classique indémodable. D'autres critiques sur thisismymovies.over-blog.com
Un film à l'atmosphère viciée où Clouzot dénonce à sa façon misanthrope un mal de l'occupation : la délation par lettre anonyme. La rapidité du découpage, la raideur du jeu de Fresnay, le cinglant des dialogues donnent la mesure du ressentiment de Clouzot et de la violence de la charge. Le contexte particulier de la mise en chantier du film, produit par la Continental d'Alfred Greven pendant l'occupation allemande, participe de son mystère et de ses ambiguités. Même si l'on peut trouver le portrait que fait Clouzot des français un peu outré dans la bassesse (tout le monde est affublé de tares et d'infirmités morales), il est sans doute à la mesure de l'écoeurement que devait susciter une certaine société sous l'occupation. Voir ma critique complète sur mon blog : newstrum.wordpress.com
Un thriller captivant, dans l'oppression d'un village français, à une époque où la délation fait rage. Du début à la fin, on soupçonne chacun des habitants, le réalisateur nous trompe à plusieurs reprises, nous mettant finalement à la place du Dr Germain. Savoir que le film est inspiré de fait réel qui se sont déroulé dans le village de Tulle, et d'autant plus captivant. Henri-Georges Clouzot arrive à plonger le spectateur dans l'intrigue de son film aut travers de plan et de séquence qui font penser au réalisation d'Hitchcock. Un film magnifique dont on a du mal à imaginer qu'il est pu être interdit à la libération et causé du tort à son réalisateur.
Ce film n'a (presque) pas pris une ride malgré ses presque 75 ans. L'histoire, les dialogues et éventuellement les personnages pourraient être transférés dans une version moderne sans presque aucun changement. Film apprécié à sa sortie en pleine guerre puis ensuite complètement décrié à la libération quant à son sujet et son thème de la délation notamment, valant d'ailleurs HGC une condamnation, ce film est maintenant considéré comme un petit chef d’œuvre et est un des meilleurs films de HGC. Le jeu d'acteur est "fait à l'ancienne", théâtral, bien sur mais c'est un plaisir de voire P. Fresnay, droit comme un i ! et sa partenaire G. Leclerc. Le début du film est un peu lent mais la fin elle est plein de rebondissements, voire même un peu trop. Un film culte à voir.
La force d'un grand film c'est que même des décennies après son achèvement, son propos reste d'actualité. C'est tout à fait le cas du thriller/ drame de Clouzot. Grâce à des dialogues remarquablement écrit, ainsi qu'à une réalisation et à un montage très moderne pour l'époque.
Génial film sur la nature humaine et la vie en communauté, ses petites réflexions philosophiques sur l'ombre et la lumière, ses scènes cultes et ses acteurs convaincants. Un jalon du patrimoine cinématographique français.
Un excellent film noir dont le fil conducteur est devenu notoriété publique. D'abord fait divers, puis transformé en long métrage, le Corbeau a surtout souffert d'une époque inadéquate pour son sujet à sa sortie en salle. En effet, la délation étant le principal thème qui sème la zizanie dans ce village, on peut facilement comprendre que le contexte de la seconde guerre mondiale en France n'était pas idéal. Celà étant, le film a bénéficié avec son réalisateur d'une reconnaissance à juste titre après. L'intrigue est suffisamment bien menée pour que nos d8outes ne fassent que se porter naturellement de tel à tel personnage avant le verdict qui prend vraiment de court. Avec un film de cette époque, on s'attend volontier à une version simplifiée et naïve, mais il en est rien, on ne peut que patauger dans la semoule avec cette incompréhensible histoire de lettre anonyme à l'instar du principal visé Dr. Remy Germain incarné par l'impeccable Pierre Fresnay.
Film maudit qui manqua de peu de stopper net la carrière à peine fleurissante d'Henri-Georges Clouzot, Le Corbeau dépeint un tableau très dévalorisant pour la France. Injuste que le pays libéré pointa du doigt ce film comme étant une diffamation envers le peuple Français (déni de culpabilité sans doute) car Clouzot attaque au contraire un déficit de moralité qui s'applique à toute société civilisée. Le village qui semble tourner rond avec chacun des habitants gardant un secret ne pouvait qu'exploser lorsqu'un diffamateur anonyme les dévoile au grand jour, conduisant la population grégaire à la paranoïa collective et la haine tant pour le responsable que pour les victimes mises à nues, le climat de suspicion allant même jusqu'à provoquer un déchaînement de violence dont les mauvaises rumeurs sont les catalyseurs suffisant pour être déclenché. Le fameux Corbeau bien qu'étant le responsable n'est rien de plus qu'un dénonciateur des facettes sombres de ses concitoyens, dissimulé mais les manipulant à sa guise à se retourner les uns contre les autres, les affirmations n'ont pas besoin d'êtres avérées puisque la fascination naturelle de tout être humain pour le doute est suffisante pour faire paniquer tout le monde. Rien d'étonnant en ce qui concerne les conséquences du film à sa sortie, qu'il s'agisse d'un tableau difficile à accepter pour un pays sortant à peine d'une période grise similaire ne pouvait de toute évidence que provoquer les mêmes réactions dénoncées. Un chef-d'oeuvre qui aura mis à nue l'hypocrisie de ceux à qui il s'adresse, s'adressait et s'adressera encore et encore.