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VodkaMartini
48 abonnés
410 critiques
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5,0
Publiée le 29 septembre 2006
Chef d'oeuvre cinglant, qui fit grincer bien des dents et on le comprend car renvoyant dos à dos tout ceux qui pensaient avoir leur bonne conscience pour eux. Un magistral moment de cinéma, à l'économie dan sa réalisation et pourtant d'une tension jamais prise en défaut, et qui fait la part belle à des acteurs en état de grâce, Fresnay, Roquevert, et Larquey, grand parmi les grands. Un des plus grands films de tout les temps.
Je l'avais vu vraiment jeune et adoré, le revoir me paraissait donc une bonne idée. Et c'est là où on se rend compte de l'immense importance d'un tel film pour le cinéma. Sur une merveille de scénario, faisant la part belle autant à l'intrigue qu'à l'étude de mœurs, Henri-Georges Clouzot jette un regard particulièrement sombre sur la société, faisant alors preuve d'une extrême audace via certains sujets abordés : la bienséance, très peu pour lui. Au-delà du contexte historique, des conditions de production (financé par la Continental, une production allemande établie en France durant les premiers mois de la guerre) ou encore l'incroyable contresens de certains à l'époque vis-à-vis du propos de l'œuvre, lui donnant un statut encore plus particulier, « Le Corbeau » reste avant tout un grand film, doté d'une galerie de personnages inoubliables et superbement interprétés : Pierre Fresnay est remarquable, Ginette Leclerc magnifique et rarement des seconds rôles auront été aussi bien exploités : Antoine Balpêtré est formidable et Pierre Larquey simplement exceptionnel, immense. Il reste, pourtant, un semblant d'humanité derrière ce portrait au vitriol, ces dialogues souvent cruels spoiler: (« -Vous êtes ce qu'il y a de plus étranger à la vie. » « - Un crétin? » « - Oh non ! Un bourgeois » : jubilatoire) , ces scènes inoubliables spoiler: (l'arrivée des lettres dans l'église) , comme si Clouzot avait envie d'y croire, juste un peu. Ce n'est pas forcément un film dont on sort enthousiasmé, mais quelle intelligence, quelle insolence, quel brio ! D'ailleurs, plus j'y pense, et plus je le trouve exceptionnel, ce « Corbeau ». Immense réussite.
Magistral. La mesquinerie à son apogée. Et quelle distribution! Fresnay, Leclerc, Balpêtré, Roquevert et surtout Pierre Larquey , le fidèle de Clouzot, le Tamise de Pagnol, le cabot génial. "Où est l'ombre ? Où est la lumière? Où est la frontière du mal?" Leçon de cinéma ! A revoir de toute urgence.