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Un visiteur
4,0
Publiée le 14 janvier 2016
Clouzot est probablement l'un des réalisateurs français les plus sûrs : on sait que le film va être bon. Et Le Corbeau ne déroge pas à la règle. On a là un scénario captivant, une atmosphère malsaine et paranoïaque réussie, une réalisation qui s'amuse à jouer sur les ombres, des acteurs convaincants... Bon, j'ai un problème avec la fin : d'un côté je la trouve bien menée et assez surprenante, de l'autre je la trouve un peu prévisible (c'est un sentiment assez indescriptible, il faut le voir). En tout cas, voilà un classique qui n'a pas volé sa réputation.
Un an après "L'assassin habite au 21", on retrouve le tandem H-G Clouzot à la réalisation et Pierre Fresnay en personnage principal, dans un polar éminemment plus sombre cette fois, et plus conforme aux futures œuvres du metteur en scène français. Dans une sous-préfecture de province, un corbeau sème le trouble dans la population par le biais de lettres anonymes odieuses mais souvent fondées, au centre desquelles on retrouve souvent le docteur Germain, médecin fraîchement arrivé dans la bourgade. Dans une France occupée, voire collaborationniste, on peut évidemment imaginer plusieurs niveaux de lecture au film de Clouzot, qui par sa mise en scène brillante, ses dialogues ciselés, et sa façon de dépeindre une certaine bourgeoisie provinciale, signe une œuvre que n'aurait pas renié Claude Chabrol. De plus, "Le corbeau" est aussi un thriller, un whodunit à la Agatha Christie, à la tension oppressante jusqu'à ce double twist final d'un pessimisme effrayant. Un classique, indéniablement.
Ce film est un des meilleurs de Clouzot, la mise en scène est impeccable, et pourtant, à cause de cette oeuvre, le réalisateur s'est vu mettre sur liste noire, accusé de collaboration avec les allemands sous l'occupation. Ce film présente en effet des français qui dénoncent des français et a donc été considéré comme une incitation à la dénonciation. A présent, on néglige ces considérations pour conclure que Le Corbeau est un des plus grands chefs d'oeuvres du cinéma français, chapeau bas !
Pas une ride pour ce classique, qui se distingue principalement par l'intelligence de ses dialogues, par son rythme rapide, et par son scénario malin et surprenant. A déguster sans retenue !
Film intéressant. Je ne sais si c'est un classique, mais on le regarde intrigués. Cependant, on ressent qu'il a pris quelques rides avec le temps. Si le jeu des acteurs est très satisfaisant, le scénario et le dénouement nous laissent sur notre faim. À ne regarder donc que si l'on est bien éveillés!
Un mystère qui nous emmène jusqu'au dénouement à travers la complexité psychologique des personnages. Ce film fait parti de la mémoire du cinéma français et des grands classiques a ne pas manquer.
Dans une petite ville lambda, un mystérieux "corbeau" envoie des dizaines de lettres anonymes. Mêlant mensonges grossiers et révélations fracassantes, elles visent en particulier le docteur Germain, l'accusant de procéder à des avortements clandestins. La frénésie va bien vite s'emparer de la ville... "Le Corbeau" est une remarquable peinture au vitriol de la population française, et en particulier des notables ! Corps médical, clergé, élus, fonctionnaires, commerçants : tout le monde en prend pour son grade. Le film est sombre, incisif, et très intelligemment écrit de A à Z. Jusque dans ses dialogues qui ne manquent pas de mordant, allant du second degré à l'humour noir. Et son enquête qui tient en haleine, avec un dernier quart très riche en rebondissements, incroyablement moderne. Henri-Georges Clouzot peut en outre s'appuyer sur de truculents personnages, qui vont vite contribuer à faire s'envenimer les choses. Pierre Fresnay en médecin sec, entravé par un passé trouble. Ginette Leclerc en croqueuse d'hommes malsaine. Ou Pierre Larquey en psychiatre amusé, pour ne citer que les principaux. Le réalisateur se montre accessoirement inspiré. Jouant régulièrement avec les ombres, les regards accusateurs des habitants, ou les mouvements de ses personnages. "Le Corbeau" est une vrai réussite du cinéma français, qui malheureusement coûtera cher à Clouzot. En effet, entre son label (production Continental, compagnie financée par les Allemands), son portrait peu glorieux de la population, et l'utilisation de délation, procédé fréquemment utilisé sous l'Occupation, les communistes y virent un film de propagande nazi. A la libération, Clouzot sera mis au ban et le film interdit ; il faudra quelques années pour que les choses se tassent...
Immense film que ce 2ème de Clouzot, alors tourné en pleine Occupation. N'allez pas chercher des raccourcis entre ce film et la dénonciation des lettres de délation durant l'Occupation, ce n'est pas le sujet. Clouzot traite des ombres qui se cachent dans les recoins de l'âme humaine, et pour cela, il ausculte des homes et des femmes qui ne sont pas ce qu'ils paraissent ou ce qu'ils prétendent. Piquant, acide, le film l'est assurément, mais plus à l'encontre des Hommes que des Français en particulier. La bourgeoisie, notamment, en prend pour son grade. Formellement, Clouzot paie son tribu à ses maîtres, Lang plus particulièrement. Cadrages tendant vers l'expressionnisme, effets de lumière saisissant, c'est un pur régal. Le scénario est impeccable, déroulant son intrigue avec savoir-faire, Clouzot s'imposant comme un maître du genre. Nous sommes baladés de bout en bout, nous esclaffant parfois de certaines situations ou de certaines répliques, mais on est parfois mal à l'aise devant cette exposition méthodique de nos failles. Un film prenant, un bijou du genre, un classique indémodable. D'autres critiques sur thisismymovies.over-blog.com
Un film inquiétant et mystérieux. Une enquête passionnante et passionnée. Un fait divers transposé ici avec brio par Clouzot qui sait manier les lumières, le clair obscur et la caméra. Très bon film avec un suspense prenant.
Chef-d’œuvre de méchanceté et de misanthropie, ce film, je trouve, a mal vieilli mais reste une belle introspection dans la noirceur de l’âme humaine. Réalisation minutieuse, maîtrise sidérante des noirs et blancs et interprétation de haut vol de la part de tous les acteurs en font un modèle du cinéma français.
"Le corbeau" (1943) illustre la puissance néfaste des rumeurs comme ce fut le cas, par exemple, pour la rumeur dite "d'Orléans" quelques années plus tard. Ce long métrage fait surtout écho au contexte de l'époque de sa production: l'Occupation allemande et son climat de suspicion et de délation. En connaissance de cause, cette histoire policière prend un autre sens et ajoute, s'il en était besoin, une dose supplémentaire de piquant, notamment sur ses possibles interprétations. Sans surprise, "Le corbeau" a fait polémique à sa sortie et, encore aujourd'hui, l'absence de certitudes peut alimenter de longues discussions de cinéphiles. Qu'importe le message ou l'interprétation que l'on peut en faire, "Le corbeau" est une perle du cinéma français. L'intrigue est magnifiquement bien ficelée et est mise entre les mains ce l'excellent Henri-Georges Clouzot qui co-signe aussi le scénario. Clouzot avait déjà prouvé l'étendu de son talent avec un autre thriller, "L'assassin habite au 21" (1942). Ce dernier le plaçait comme un maître du suspens, une sorte de Hitchcock français. "Le corbeau" dévoile encore une fois une mise en scène sublime et un bon sens du suspens et du rebondissement. On reste scotché face à cette intrigue policière jusqu'au dénouement final. Splendide !!!!
Un whodunit réussi car jouant habilement sur la paranoïa de ses personnages. Leur but n'est pas seulement de trouver le responsable des dénonciations calomnieuses mais aussi de conserver leur dignité. Remis dans le contexte historique de sa réalisation (l'occupation allemande), le film est encore plus fort.
Après "Le salaire de la peur", ma seconde incursion dans la filmographie d'Henri-Georges Clouzot pour découvrir ici un excellent film noir à l'ambiance lourde, anxiogène mais qui a malheureusement un peu vieilli. Sur le thème du corbeau délateur, un polar qui pose les jalons de nombreux films où chaque protagoniste peut se révéler être un suspect idéal grâce à d'astucieux coups de théâtre et une mise en scène intelligente et captivante mais désuète, ce qui constitue à mon sens le point faible de l'ensemble. Une peinture à la fois humaine avec sa galerie de personnages formant l'éventail des archétypes du genre et plus vaste avec sa réflexion sur les échanges sociaux d'un village de province. Une indéniable référence en la matière.
Un excellent film noir dont le fil conducteur est devenu notoriété publique. D'abord fait divers, puis transformé en long métrage, le Corbeau a surtout souffert d'une époque inadéquate pour son sujet à sa sortie en salle. En effet, la délation étant le principal thème qui sème la zizanie dans ce village, on peut facilement comprendre que le contexte de la seconde guerre mondiale en France n'était pas idéal. Celà étant, le film a bénéficié avec son réalisateur d'une reconnaissance à juste titre après. L'intrigue est suffisamment bien menée pour que nos d8outes ne fassent que se porter naturellement de tel à tel personnage avant le verdict qui prend vraiment de court. Avec un film de cette époque, on s'attend volontier à une version simplifiée et naïve, mais il en est rien, on ne peut que patauger dans la semoule avec cette incompréhensible histoire de lettre anonyme à l'instar du principal visé Dr. Remy Germain incarné par l'impeccable Pierre Fresnay.