(Éventuel spoiler
" It comes at night " ... mais qui ? Des zombies ? Des huissiers ? La belle-mère ?
En voilà un nom interrogateur, au moins autant que son trailer qui m'avait alors bien intrigué. Et après un début qui donne le ton, où le personnage principal se retrouve contraint d'abattre son beau-père infecté, on entre dans un film à l'ambiance très particulière ...
Comprenez ici, pour être bref, c'est un film dont l'univers n'a pas de début, pas d'explications, pas de fin. À savoir : une mystérieuse infection dont on ne sait rien, un passé dont on ne sait pas plus de choses et à l'arrivé, aucun mystérieux antidotes ou remède viendra guérir les personnages. On navigue en plein flou, avec un Joël Edgerton très habité (parfois un peu trop) dans son rôle de père de famille devant à tout prix protéger les siens d'une menace extrêmement abstraite.
Le film instaure énormément de moments de tensions qui ne sont jamais vraiment explicité. Le chien aboie et court dans la forêt. Mais après quoi ? Après qui ? Lorsqu'il revient, il semble s'être fait dévoré par une créature qu'on ne verra ni n'entendra jamais. Et c'est cela dans tout le film. Le héros et le survivant qui vient chez lui partent ensemble en forêt retrouver la famille du second. Sur la route, ils sont pris pour cible par deux autres survivants. Fusillades. Et c'est tout. Qui sont-ils ? De quoi se protègent-ils ? Vous n'aurez jamais la réponse.
Et le film joue plus ou moins habilement de cette manie de ne rien vous dévoiler alors que, sans doute, les personnages savent l'origine et la teneur de la menace contre laquelle ils se protègent. Mais à trop vouloir en cacher pour maintenir la pression, le film se perd totalement dans son suspense jusqu'à dérouter les spectateurs dont certains pourront se lasser d'être tenu par la main par des parents qui leurs barreront la vue quand trop de pression surgira.
Ainsi donc, le film se concentrera sur les rapports humains en cas de pandémie, sur la peur de l'autre, de ce qui est potentiellement malade ... mais sans jamais avancer plus que ça. Avec quasiment aucune clés du savoir en notre possession, à nous d'analyser ces deux familles, dans leurs méfiances, leurs perversités, leurs rapports, leurs peurs ...
Et c'est en cela que le film se révèle extrêmement frustrant. Malgré une ambiance générale lente, éprouvante et très maîtrisé, quand il se fini, on reste sur notre faim. On aurait aimé en voir un peu plus, en savoir un peu plus, pas forcément tout, juste de quoi savoir dans quel côté nous aimerions nous ranger. Mais non. Nous avons suivi une semaine de la vie de ces survivants faisant entrer dans leur maison fortifié une autre famille. Et c'est tout.
" It comes at night " ... mais qui ?