Je ne sais pas si c'est moi, mais j'ai l'impression de ne visionner que ce genre de films ces derniers temps, à savoir des films qualifiés d'horreur, mais qui en réalité dénoncent une autre horreur que celle qui semble être leur postulat de départ. Même concept dans "It follows" et "Get out" (ce dernier étant nettement au-dessus du lot, pour moi). Dans "It comes at night", on se retrouve tout de suite dans une partie du monde où
un virus sévit et semble transformer ses victimes en zombies pustulant et crachant du sang. D'où vient ce virus? Comment se transmet-il exactement? Quels en sont les symptômes précis et les effets?
Aucune idée. Parce que ce n'est pas vraiment ça l'important. L'important, c'est la véritable horreur:
l'être humain et son fonctionnement en cas de situation extrême de survie.
Petit à petit, on finit par se demander qui est le plus effrayant... Avec de petits mensonges, de minuscules anomalies, le climat se charge d'électricité et la tension monte... On ne sait plus si la morale a encore son mot à dire quand il s'agit de sauver sa famille. Certains diront qu'il ne se passe rien ou presque et ce n'est pas faux. Mais pourtant, tout est là. Visuellement, rien d'insoutenable, bien au contraire. On ne voit rien ou presque, en fait. Et là non plus, ce n'est pas un problème. Car notre esprit s'arrange pour "combler les trous" avec nos propres peurs. Sur le papier, à mes yeux, ce genre de film tient du génie. Mention spéciale pour les deux scènes
de recherche dans les bois, la nuit, avec pour seul lumière, le faisceau d'une lampe torche accrochée à un fusil.
Super efficace! On se serait cru dans un vieux jeu vidéo dont j'ai oublié le nom. Les acteurs sont bons et convaincants, mais là où j'explique ma note, c'est à cause des longueurs. Certains diront que c'est inévitable, mais je ne suis pas d'accord et je n'ai pas non plus trouvé qu'elles servaient la montée d'angoisse. Au final, on reste avec plein de questions sans réponse, ce qui est toujours un peu difficile à gérer pour moi, mais ça reste supportable ici. Bref, je ne reverrai pas ce film, je ne dirai pas non plus qu'il vaut le détour, mais j'aime l'idée qui s'en dégage, j'aime ce qu'il "démontre" avec justesse, à mon sens. Toutefois, il y avait probablement moyen de mieux exploiter tout ça pour qu'il laisse une trace plus forte dans l'esprit du spectateur.